Gare d'Athus
La gare d'Athus est une gare ferroviaire belge des lignes 165, d'Athus à Libramont, et 167, d'Autelbas à Athus. Elle est située à Athus sur le territoire de la commune d'Aubange, dans la province de Luxembourg en Région wallonne. Elle est mise en service en 1862, par la Grande compagnie du Luxembourg. C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB), desservie par des trains Omnibus (L) et d'heure de pointe (P). Situation ferroviaireÉtablie à 270 mètres d'altitude, la gare frontalière et de bifurcation d'Athus est : l'aboutissement de la ligne 167, d'Autelbas à Athus, après la gare de Messancy, l'origine de la ligne 165, d'Athus à Libramont, avant la gare d'Aubange et l'origine de la ligne 171, d'Athus à la frontière luxembourgeoise qui permet le lien avec la gare de Rodange[1]. Elle était également reliée à la gare de Longwy (France) jusqu'au milieu des années 1990. En 2019-2020, des travaux au quadrilatère ferroviaire Athus - Aubange - Rodange - Mont-Saint-martin ont pour but de permettre à nouveau cette liaison directe. HistoireOrigines et métallurgieL'histoire de la gare d'Athus est fortement liée à l'activité métallurgique et sidérurgique de la région[2]. En effet Athus est à l'époque de plus en plus connue grâce à son usine sidérurgique qui s'alimente de minerai de fer des mines d'Halanzy et de Musson. Le moyen le plus efficace de transporter les produits issus de cette industrie lourde est le tout nouveau moyen de transport de l'époque: le rail. Les premières voies ferrées sont installées en 1862 et la gare ouvre le 13 janvier[3]. Lors de la construction de la gare, le cours de la rivière locale, la Messancy, dut être détourné de quelques dizaines de mètres, d'où la création du tunnel dit du « pont noir ». C'est la Grande compagnie du Luxembourg qui inaugure la liaison 167 Autelbas - Athus avec l'objectif est de capter la production de fonte et de l'écouler vers les grands bassins de la sidérurgie wallonne : Charleroi et Liège. La ligne est prolongée vers la France l'année suivante. Le , la société anonyme des chemins de fer du Prince-Henri (une compagnie privée qui exploite les lignes de chemin de fer secondaires du Grand-Duché de Luxembourg) relie Athus à Pétange (son siège central). À cette époque, un premier haut fourneau est allumé à Athus. La région qui compte des mines et des usines de fonte dispose donc d'une filière métallurgique complète. À partir du , un premier tronçon de la ligne 165 vers Signeulx permet de desservir les mines et usines d’Halanzy et Musson. La ligne atteindra finalement Bertrix et Libramont (en 1880 et 1882) mais ne sera complétée vers Dinant (reliée par le rail à Namur de longue date) en 1899. En 1883, la gare est dotée d'une halle à marchandises de taille moyenne, d'un magasin ainsi que d'un poste de signalisation. Une passerelle métallique permettant aux voyageurs de rejoindre les quais et le centre-ville sans traverser les voies, est également érigée cette année-là. À l'époque, la route coupe toujours les voies grâce à un passage à niveau qui relie alors en ligne droite la Grand rue et la côte d'Aubange. Vu l'augmentation et l'importance du trafic, tant ferroviaire que par route, un pont sera construit quelques années plus tard, formant une déviation de l'axe historique entre Athus et Aubange (aujourd'hui route nationale belge 88) et appelé rue de la jonction. Plusieurs photographies anciennes montrent la présence de voies de garage de l'autre côté du bâtiment (à l'emplacement de l'actuelle place des Martyrs)[4]. En 1909 est construite la partie centrale du bâtiment de la gare actuelle[Quoi ?]. Une trentaine d'années plus tard, en 1934, l'ancienne passerelle en métal est remplacée par une passerelle en béton, surnommée le Chameau à cause de la forme en bosse de ses deux arches. Cette dernière, vieillissante, sera démontée à nouveau et remplacée par la passerelle actuelle dans les années 1990. En 1977, les débuts de la crise de la sidérurgie européenne entraînent la fermeture de l'usine d'Athus et de toute l'activité minière et métallurgique dans la région, en particulier en Belgique. Privé de sa source de fret principale le tout aggravé par le déclin économique de la ville dû à la catastrophe sociale générée par les fermetures, le trafic s'effondre et la gare est de moins en moins fréquentée. Avec l'instauration du plan IC-IR 1984, le trafic voyageur vers Virton est supprimé, alors que le trafic vers Arlon se limite à quelques allers-retours aux heures de pointe. En 1988, les dernières relations Arlon - Athus (assurées par des autorails diesel série 44/45) sont supprimées. La plupart des gares desservies étant excentrées par rapport aux centres des villages, les autobus — plus fréquents — offraient un meilleur service. Seule subsiste donc la desserte de la CFL vers Rodange au Grand-Duché, une situation unique pour une gare belge. Après la métallurgiePour pallier la crise économique et sociale qui frappe durement la région, une nouvelle activité prend naissance à Athus, non loin du site de l'ancienne usine: le Terminal Conteneurs Athusien (TCA)[5]. Il est créé en 1979 dans le but, comme son nom l'indique, de transporter par rail des conteneurs et d'en assurer la gestion et le suivi, surtout depuis les grands ports de la mer du Nord comme Anvers ou Zeebruges. Le trafic reprend alors tout doucement notamment sur la ligne 165 dite l'Athus - Meuse qui relie l'ancienne cité métallo à Namur et au nord du pays, en passant par Virton et Dinant. La croissance du TCA n'aura, dès lors, de cesse de s'accentuer rendant peu à peu de l'intérêt à la ville et à sa gare, sans toutefois ne jamais lui faire connaitre à nouveau sa renommée et sa fréquentation d'antan. En 1993, la SNCB et les CFL inaugurent la « courbe d'Aubange » qui unit Aubange et Rodange et permet aux trains de l'Athus - Meuse de poursuivre vers leur destination luxembourgeoise sans rebroussement à Athus. À cette occasion, la ligne Athus - France (qui ne voit plus passer que des convois de fret depuis 1970 mais qui fut tout de même électrifiée en 1988) aura été déferrée afin d'éviter un croisement à niveau. Fin 2002, on inaugure l'électrification de l'Athus - Meuse, et par la même la fin des diesels de lignes des séries 52 et 53 SNCB et 1800 CFL qui étaient omniprésentes à Athus depuis l'abandon de la traction vapeur au début des années 1960. En , un service voyageur est réinstallé entre Arlon, Athus et Virton sur les lignes 165 et 167 (remise à une voie depuis lors), avec correspondance et rebroussement à Rodange. Si ce tracé n'est pas le plus court, il est le signe de la motivation principale de cette réouverture : drainer le trafic des navetteurs vers Luxembourg-ville, confrontée à un engorgement croissant des infrastructures routières. Rodange (qui concentre aussi un trafic venant de France) reprend ainsi à Athus le statut de gare de correspondance transfrontalière. On doit notamment ce retour tant attendu du trafic national de voyageurs à l'association de défense du rail local: Les amis du rail d'Halanzy Depuis , Athus a repris l'activité subsistante de la gare de triage de Stockem pour la desserte des industries locales:
Et dans de beaucoup plus rares occasions:
En 2011, le bâtiment de la gare est dans un état assez dégradé. Un minimum d'activité y subsiste (notamment le bureau du sous-chef de gare) mais les guichets et la salle d'attente sont fermés. L'état des bâtiments annexes (lampisterie et halle à marchandises) est assez désolant : la plupart des fenêtres en sont brisées, et des incendies y ont été perpétrés[6]. En décembre 2012, l'ancienne halle à marchandises fut démolie. Depuis plusieurs années, la SNCB envisage de démolir le bâtiment principal de la gare ou, dans le cas contraire, de faire financer sa coûteuse rénovation par la commune[7]. Un projet d'embellissement des environs de la gare est prévu par la commune d'Aubange conjointement avec la SNCB et devrait notamment permettre l'agrandissement des quais pour les bus ainsi qu'un réaménagement de la place des Martyrs et de construction d'immeubles de commerce et d'habitation en face du site de l'ancienne halle à marchandises, sur des terrains aujourd'hui désaffectés. Fin 2018, le bâtiment de la gare est toujours debout et des négociations seraient en cours pour que la commune d'Aubange, dont dépend la ville d'Athus, rachète le bâtiment de la gare afin de le restaurer et de le ré-affecter comme elle a déjà procédé avec les gares d'Halanzy et Aubange[8]. En 2021, la commune a racheté le bâtiment de la gare à la SNCB[9]. Le bâtiment étant en meilleur état que ce que craignaient les autorités locales, la commune entamera sa rénovation et compte rouvrir une salle d'attente et y développer des commerces afin de revaloriser le quartier[10]. Plan de transport 2020-2023Depuis 2021, des trains Arlon-Libramont (via Athus) circulent à nouveau le weekend 1 fois par sens toutes les 2 heures [11]. Service des voyageurs
Bien que située en Belgique et uniquement exploitée par la SNCB, la gare présente la particularité d'être considérée, d'un point de vue commercial par la Société nationale des chemins de fer luxembourgeois, comme une gare du réseau ferré grand-ducal ; ainsi, contrairement à la gare d'Arlon, la gratuité de la seconde classe des trains luxembourgeois s'appliquera au départ et à destination de cette gare en 2020[14]. Comptage voyageursCe graphique et tableau montre le nombre de voyageurs embarquant en moyenne durant la semaine, le samedi et le dimanche[15].
BâtimentsLa gare se compose actuellement de trois quais, d'une passerelle et de deux bâtiments :
L'ancienne halle à marchandises désaffectée fut démolie en décembre 2012. IntermodalitéLa gare est un point d'arrêt de toutes les lignes de bus passant par Athus, qu'elles soient belges ou luxembourgeoises. Elle est également le terminus de la célèbre ligne 1011 « Athus - Liège » de la société TEC, qui est la plus longue ligne de bus de Belgique (ligne supprimée depuis l'été 2021 et "remplacé" par la ligne Arlon-Liège E69[16]). Certains bus de cette ligne était garés sur le site de la gare jusqu'à ce que leur garage ne brûle. Depuis, ils « dorment » sur le parking de la caserne des pompiers située non loin. AnecdotesL'ancienne halle à marchandises, désaffectée et aujourd'hui démolie, qui jouxtait la gare, a fait l'objet de décor pour diverses activités. Y fut notamment accueilli un shooting photo de mannequins visant à promouvoir une ligne de vêtements de la styliste locale Marie Schweisthal. Le , l'endroit fut également le lieu de tournage de plusieurs scènes du film Tip Top de Serge Bozon, avec notamment François Damiens, Isabelle Huppert, Samy Naceri et Sandrine Kiberlain. Galerie de photographies
Notes et références
Voir aussiLien externe
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes
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