Gérard Aubry (botelliste)Gérard Aubry
Gérard Aubry, né le est un artiste botelliste. Dès l'enfance, il s'intéresse au modelage et au modélisme. Son intérêt pour ces disciplines le conduit progressivement vers le botellisme qu'il découvre de façon fortuite. Cette nouvelle activité deviendra sa passion. Elle dure depuis plus de quarante-cinq ans. Son imagination artistique et la technique spécifique qu'il emploie l'ont amené, à ce jour, à la création de plusieurs centaines d’œuvres. Il s'intéresse à tous les sujets, que ce soit les bateaux en bouteille, les scènes de marine et d'autres issues de l'histoire, de la littérature, etc. Il participe à de nombreuses expositions, écrit et donne des conférences sur son art et sa technique ; il intéresse aussi les médias (presse écrite et télévision) qui viennent le visiter. Aujourd'hui, retiré dans l'Yonne, il partage son temps entre sa passion botelliste et la musique qu'il pratique assidument. BiographieNé le à Nancy, il vit en Vallée de Chevreuse (Essonne) et ses environs de 1954 à 2009. Né d'un père radio amateur, il est très vite soucieux du détail et de précision. Il s'initie - dès l'âge de onze ans (de 1959 à 1970) - au maquettisme et à la petite mécanique à la Maison des Jeunes et de la Culture de la Vallée de Chevreuse, atelier d’Orsay. Il construit bateaux et avions radiocommandés, s'intéresse à l'usinage et au soudage de moteurs à vapeur, pratique le tournage sur bois et sur métaux. D'autre part, il suit périodiquement des cours particuliers de perfectionnement en modelage, sculpture et peinture[1]. Parallèlement, il effectue diverses formations :
Son activité professionnelle se déduit de ses formations. Il sera successivement :
Depuis 2009, il réside dans l’Yonne ; il se partage entre le botellisme et la musique (pratique de la flûte traversière)[3]. Activité artistiqueAutodidacte, maquettiste et modéliste aux multiples possibilités, il découvre les bateaux en bouteille fortuitement. Ce nouveau centre d'intérêt devient vite une passion dévorante qui le conduira vers le botellisme qu'il pratique depuis lors sans interruption - dans la période 1972-2015, il a réalisé environ 400 œuvres, naturellement en bouteilles ! Il réalise son premier bateau en bouteille, une Bisquine de Granville, dans une Dame-Jeanne de 30 litres, en 1972, à la suite d’un pari[4]. À cette époque, maquettiste professionnel, souhaitant s’émanciper de l’exécution des créations d’autrui, il se consacre parallèlement à ses propres créations en bouteille : jusqu’alors insatisfait, dans sa propre pratique, par le manque d’épaisseur du support dans la peinture, le manque de couleur et d’espace dans la sculpture et la relative rigidité du maquettisme, il découvre l’alliance possible des trois modes d’expression enfermés dans un flacon. Il est enregistré en Activité artistique relevant des Arts plastiques en 1983. A l’encontre du cadre ou de la vitrine, « boites quadrangulaires » enfermant l’œuvre de manière rigide, il constate que le flacon l’englobe et la protège de façon plus harmonieuse tout en laissant l’œil et l’imagination sortir de ses limites. Cet espace hermétiquement clos permet paradoxalement de percevoir l’immensité infinie de l’océan, à l’instar du voilier où les marins évoluent à la fois dans un espace exigu et confiné et peuvent faire le tour du monde au milieu d’un horizon infini sans presque jamais toucher terre, tel ceux du Pequod (Moby Dick) d'Herman Melville. Soucieux d’introduire la vie dans ses compositions, il passe de la réalisation de simples voiliers en bouteille à celle de véritables scènes maritimes :
puis à d’autres sujets d’inspiration littéraire, paysagère, historique, voire au portrait ou à la scène d’imagination pure. L’adéquation entre le contenu et le flacon reste essentielle : sa forme, ses défauts tels que bulles, rayures, cordes (traces hélicoïdales dues à des manques d’homogénéité de la pâte de verre en fusion), la couleur du verre, lui permettent d’ajouter une atmosphère à l’environnement : soleil, chaleur, pluie, brume :
Des éléments de décor collés sur la paroi interne du flacon contribuent aussi à créer le mouvement (oiseaux) et l’ambiance : flocons de neige, nuages… Un flacon teinté de vert, de forme irrégulière et à la surface érodée contribuera à une scène de tempête dans les parages du Cap Horn, une carafe conique, plus haute que large, enveloppera harmonieusement un cotre de haute mâture tel le Pen Duick d’Éric Tabarly. Un long rouleau à pâte à la façon des « Rolling pins » des marins anglais et bretons du XIXe siècle, réserves de sel de mer et gages d’amour à leur belle, accueillera une caravane de bisquines partant pêcher la coquille Saint-Jacques ou les sardiniers bretons en procession lors d’un Pardon en mer. L’aspect particulier d’un flacon lui fournit le sujet qui s’y intégrera. À l’inverse, il lui faut parfois attendre longtemps pour trouver la bouteille capable d’accueillir telle scène qu’il souhaite réaliser. Parfois, à défaut de disposer de la pièce rare, une fructueuse collaboration avec Yves Borrel, un ami d’enfance souffleur de verre depuis plus de 40 ans, deux fois Meilleur Ouvrier de France, permet d’opérer la symbiose. Il conçoit et « truque » ses scènes comme des décors de théâtre et de cinéma. Il met ainsi au point une technique qui, utilisant les éléments réalisés à différentes échelles, lui permet de créer dans l’espace limité du flacon un effet de trompe-l'œil qui approfondit considérablement la perspective[5]. Passionné depuis toujours par l’école belge de bande dessinée : Hergé, Morris et surtout André Franquin, il transpose de leurs techniques en exagérant juste ce qu’il faut les traits et caractères particuliers d’un bateau ou de tout autre objet ou personnage pour mieux les souligner, et, pour introduire le mouvement, il joue avec leurs positions et leurs attitudes. Une œuvre particulièreReprésentation du port de Villeneuve le Roi - actuellement Villeneuve-sur-Yonne - à la fin de l'Ancien Régime. Le contenant est un grand et fragile flacon de verre ancien légèrement teinté vert. Son diamètre de 25 cm et sa longueur de 80 cm lui donnent une contenance de 30 litres. Cette reconstitution historique s'appuie sur une documentation importante avec notamment des plans de Vincent Coulon, charpentier de marine à Auxerre au début du XIXe siècle, et de François Beaudouin. L'atmosphère générale s'inspire d'un passage des Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand qui a connu la ville à la fin de cette époque : « Le soir nous rentrions dans Villeneuve, ville environnée de murailles décrépites du temps de Philippe-Auguste, et de tours à demi rasées au-dessus desquelles s'élevait la fumée des vendangeurs. » On peut y découvrir de gauche à droite :
Cette représentation historique a demandé plus de neuf mois de recherche, de travail, de créativité et surtout de patience. ExpositionsPrincipales expositions :
Publications, conférences
Reportages
Notes et référencesNotes
Références
AnnexesBibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Articles connexesLiens externes
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