Françoise-Sibylle de Saxe-Lauenbourg

Françoise-Sibylle de Saxe-Lauenbourg
Sibylle-Augusta enfant
Fonction
Régente
Titres de noblesse
Margravine
Duchesse
Princesse
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Activité
Famille
Maison d'Ascanie (branche de Saxe-Lauenbourg) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Enfants
Sybille Augusta en sa jeunesse

Françoise Sibylle Auguste de Saxe-Lauenbourg (en allemand Franziska Sibylla Augusta von Sachsen-Lauenburg) née le à Ratzeburg (Saxe-Lauenbourg), morte à l'âge de 58 ans le à Ettlingen (Bade-Bade). Veuve, elle fut régente pour son fils et administra le Margraviat pendant vingt ans.

Biographie

La vie de famille

Sibylle-Augusta est la fille cadette du duc Jules-François de Saxe-Lauenbourg et d'Hedwige de Palatinat-Soulzbach.

Elle est élevée avec sa sœur aînée en Bohême où son père possède de grands domaines.

Sa sœur aînée Anne-Marie-Françoise épouse en 1688 Philippe-Guillaume-Auguste de Palatinat-Neubourg (un des beaux-frères de l'empereur Léopold Ier) dont le seul enfant survivant est Marie-Anne-Caroline de Palatinat-Neubourg, puis veuve en 1691, elle se remarie en 1697 à Jean-Gaston de Médicis, grand-duc de Toscane. Ce second mariage reste stérile.

Le duc Jules-François, n'ayant pas de fils, avait placé ses filles sous la protection de l'empereur Léopold Ier. À sa mort en 1689, le duché de Saxe-Lauenbourg fut mis sous séquestre puis passa à la maison de Hanovre. Sibylle-Augusta fut recueillie par une de ses tantes à Reichstadt.

Quelques mois plus tard, à peine âgée de quinze ans, elle épouse le , le margrave Louis-Guillaume de Bade-Bade, surnommé « Louis le Turc » en référence à ses campagnes victorieuses contre les Turcs. De 20 ans son aîné, le margrave est, avec le duc Charles V de Lorraine l'un des meilleurs généraux de l'empereur, qui le fera chevalier de l'ordre de la Toison d'or l'année suivant son mariage.

Le couple aura neuf enfants :

  • Léopold-Guillaume (né à Guntzbourg le et y décède en mai 1695)[1], prince héritier de Bade-Bade.
  • Charlotte (née à Guntzbourg le et y décède le )[réf. nécessaire].
  • Charles-Joseph (né à Augsbourg le et décédé à Schlackenwerth le [2]), prince héritier de Bade-Bade.
  • Wilhelmine (née à Schlackenwerth le [3] et y est décédée le [4]).
  • Louise (née à Nuremberg le [2] et décédée le ou 1707[2]).
  • Louis-Georges (né à Baden-Baden le et décédé à Rastatt le ), margrave de Bade-Bade de 1707 à 1761.
  • Guillaume-Georges (né à Aschaffenbourg le et décédé à Baden-Baden le )[5].
  • Auguste de Bade-Bade (née à Aschaffenbourg le [6] et décédée à Paris le ), épousa (par procuration à Rastatt le 18 juin, puis en personne) à Châlons-sur-Marne le , le duc d'Orléans Louis d'Orléans (1703-1752).
  • Auguste-Georges (né à Rastatt le et y décédé le , dernier margrave de Bade-Bade de 1761 à 1771.

Le service de l'empereur ne permet pas au margrave d'être présent dans ses états. L'empire est sans cesse attaqué par l'empire ottoman et la France. Après avoir victorieusement combattu les premiers, le margrave mourra le 4 janvier 1707 des suites de ses blessures reçues pendant la guerre de Succession d'Espagne. Il laisse trois enfants en bas âge.

Sibylle-Augusta se voit confier la régence des États. Elle administrera avec sagesse sa principauté s'appuyant entre autres sur les conseils du duc Léopold Ier de Lorraine, fils aîné de Charles V qui a recouvré ses États en 1697.

Très populaire, elle est plainte par ses sujets pour avoir perdu très tôt quatre enfants en bas âge. Pour cette raison, ses sujets lui donneront le surnom affectif de « malchanceuse Sibylle ».

La vie politique

Sibylle-Augusta, régente de Bade

En revanche, sur le plan politique, le bilan est plutôt positif voire brillant. Le margraviat de Bade-Bade est en effet un des innombrables et anonymes micro-États de l'Empire germanique. L'habileté de Sibylle-Augusta donnera au margraviat une dimension européenne.

S'appuyant sur les conseils avisés du duc Léopold Ier de Lorraine pour gouverner ses États, dès 1707, Sibylle-Augusta effectue le partage du comté de Sponheim avec l'électeur palatin Jean-Guillaume de Neubourg-Wittelsbach. Jusqu'alors le comté était une propriété commune des deux principautés ce qui générait parfois des frictions entre les deux états. Par ce partage, Sibylle-Augusta et Jean-Guillaume, frère de l'impératrice douairière, donnent aux habitants du comté un gage de paix et de prospérité.

Cependant l'Europe subit toujours les méfaits de la guerre de Succession d'Espagne et la même année, Sibylle-Augusta et ses enfants, chassés par les troupes Françaises, trouvent refuge au château d'Ettlingen.

L'année suivante, Sibylle-Augusta achète le comté d'Eberstein à ses cousins de la branche protestante de Bade-Durlach, puis en 1714 le comté de Rodemack, en terre luxembourgeoise mais soumis à la France.

Son plus grand succès diplomatique reste d'avoir réuni en 1714 les plénipotentiaires français et impériaux dans sa ville de Rastatt où fut signé le traité de Rastatt qui mit fin à la sanglante et ruineuse guerre de Succession d'Espagne.

La margravine fit aussi bâtir ou rebâtir le château d'Ettlingen, le château de Rastatt et le château de la Favorite à Rastatt.

En 1721, elle marie son fils aîné, le margrave Louis-Georges de Bade-Bade à Marie-Anne de Schwarzenberg. En 1724, elle marie brillamment sa fille à Louis d'Orléans, fils du Régent et Premier prince du sang; mais après avoir donné un fils à son mari la jeune princesse mourra de ses secondes couches à l'âge de 22 ans. Le troisième fils de Sibylle-Augusta sera consacré à l’Église.

En 1727, le margrave Louis-Georges est déclaré majeur et Sibylle-Augusta lui remet les rênes du pouvoir.

Elle perd son ami, soutien et conseiller le duc de Lorraine en 1729 et s'éteint quatre ans plus tard à l'âge de 58 ans.

Notes et références

  1. Allemagne dynastique 1991, p. 69.
  2. a b et c Allemagne dynastique 1991, p. 69.
  3. Après avoir relevé les différentes mentions trouvées dans plusieurs généalogies, L'Allemagne dynastique 1991, p. 69 et 75 note 6a conclut en disant : « En fait, c'est à Schlackenwerth, en Bohême, que vint au monde, le 16.8.1699 entre 7 et 8 heures du matin, la petite princesse baptisée le soir même en la résidence princière sous le nom de Wilhelmine Marie Éléonore Auguste (...) ». Les auteurs se fondent pour affirmer cela sur les registres paroissiaux de Schlackenwerth. De plus, la notification faite par le père de l'enfant le 17 août 1699, le lendemain de la naissance, est adressée de Schlackenwerth et annonce la venue au monde d'une fille « den 16 hujus früh zwischen 7 und 8 Uhr ».
  4. Allemagne dynastique 1991, p. 75 note 6aa, qui cite une correspondance entre le margrave et l'impératrice Wilhelmine, marraine de l'enfant. C'est donc à tort que d'autres auteurs font mourir l'enfant le 16 mai 1702.
  5. Allemagne dynastique 1991, p. 70.
  6. Allemagne dynastique 1991, p. 70 se fonde sur l'acte de baptême.

Sources

  • Michel Huberty, Alain Giraud, F. Magdelaine et B. Magdelaine, L'Allemagne dynastique : les quinze familles qui ont fait l'empire, t. VI : Bade-Mecklembourg. Familles alliées C-G, Le Perreux-sur-Marne, chez Alain Giraud, , 530 p. (ISBN 2-901138-06-3)

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