Né d'un père orfèvre qui lui donne ses premières leçons de dessin et l'envoie en apprentissage en chez le graveur parisien Pierre Daret, Poilly, influencé par l'exemple de Claude Mellan[2], se rend ensuite à Rome où il séjourne pendant sept ans auprès de Cornelius Bloemaert. C'est dans l'atelier de ce peintre et graveur néerlandais qu'il acquiert la maîtrise de son art.
« Il réussit parfaitement dans cette manière, où la sorte de froideur qui en est inséparable, est entièrement gazée par la douceur, le moelleux et la beauté du faire ; par le rare talent qu'avait Poilly de conserver les grâces, la noblesse et la précision des tableaux qu'il gravait ; avantage résultant de ce qu'il était excellent dessinateur[3]. »
« Roullet avait commencé de [le] graver par motif de reconnaissance, et il en voulait faire un présent aux enfants de Poilly, son ancien maître ; mais il mourut sur cet ouvrage et le laissa imparfait. Pierre Drevet se chargea de le rachever et le voulut aussi faire gratuitement ; l'on reconnaît aisément son travail dans la perruque et dans plusieurs parties de la tête. C'est M. Poilly, le fils de François, qui m'a appris cette particularité[4]. »
Descendance et famille
François de Poilly, marié à Marguerite Weyen, eut au moins deux fils, Herman (1659-1694) et François II (1666-1741), également graveurs. Le frère puîné de François, Nicolas de Poilly (1626-1696), devient également graveur, ainsi que les trois fils de celui-ci, Jean (1669-1728), François III (1671-1723), et Nicolas (1675-1747)[2].
↑F. E. Joubert, Manuel de l'amateur d'estampes, Paris, 1821, vol. II, p.365-366.
↑Pierre-Jean Mariette, Abecedario de P.-J. Mariette, et autres notes inédites de cet amateur sur les arts et les artistes, ouvrage publié par MM. Ph. de Chennevières et A. de Montaiglon, Dumoulin, Paris, vol. IV, 1857-1858, p. 188. Orthographe modernisée.
Robert Hecquet, Catalogue de l'œuvre de F. de Poilly, graveur ordinaire du roi, avec un extrait de sa vie où l'on a joint un catalogue des estampes gravées par Jean Wischer et autres graveurs, d'après les tableaux de Wauvermans, Paris, chez Duchesne libraire, (lire en ligne)
Robert Hecquet, « François de Poilly, graveur ordinaire du roi », Revue universelle des arts, t. 20, , p. 399-401 (lire en ligne)