François Omer Granet

François Omer Granet
Illustration.
« Le Député Granet toujours en carmagnole de toile grise, son grand baton et tenant son chapeau ainsi ». Gouache de Jean-Baptiste Lesueur produite entre 1792 et 1798, conservée au Musée Carnavalet.
Fonctions
Député des Bouches-du-Rhône

(1 an et 19 jours)
Gouvernement Assemblée législative
Député à la Convention nationale

(3 ans, 1 mois et 20 jours)
Député à la Chambre des Cent-Jours

(2 mois et 5 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Marseille, France
Date de décès (à 62 ans)
Lieu de décès Marseille, France
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Gauche
Montagne
Profession Tonnelier
Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur
députés des Bouches-du-Rhône

François Omer Granet, né le 16 novembre 1758 à Marseille, mort le 10 septembre 1821 dans la même ville, est un homme politique de la Révolution française.

Biographie

François Omer Granet naît à Marseille le , et y est fabricant de tonneaux.

En juillet 1789, on le tient pour responsable des émeutes qui troublent la cité phocéenne. Mis sous les verrous, il se voit libéré sur l'intercession d'Honoré Gabriel Riqueti de Mirabeau.

Mandat à la Législative

La France devient une monarchie constitutionnelle en application de la constitution du 3 septembre 1791. Le même mois, François Omer Granet est élu député du département des Bouches-du-Rhône[1].

Il siège sur les bancs de la gauche de l'Assemblée. En avril 1792, il vote pour que les soldats du régiment de Châteuavieux, qui s'étaient mutinés lors de l'affaire de Nancy, soient admis aux honneurs de la séance[2]. En août, il vote en faveur de la mise en accusation du marquis de La Fayette[3].

La monarchie prend fin à l'issue de la journée du 10 août 1792, à laquelle Granet prend part : les bataillons de fédérés bretons et marseillais et les insurgés des faubourgs de Paris prennent le palais des Tuileries. Louis XVI est suspendu et incarcéré, avec sa famille, à la tour du Temple.

Mandat à la Convention

En septembre, François Omer Granet est réélu député des Bouches-du-Rhône, le cinquième sur douze, à la Convention nationale[4].

Il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote « la mort dans les vingt-quatre heures » et rejette l'appel au peuple et le sursis à l'exécution[5]. En avril 1793, il vote contre la mise en accusation de Jean-Paul Marat, en répondant, avec son collègue Pierre-Marie Baille, à une attaque de son collègue Charles Barbaroux, comme eux député des Bouches-du-Rhône : « le 10 août je n'étais pas caché avec Barbaroux, mais à mon poste, où je votais tranquillement la réclusion du tyran, en attendant sa mort »[6]. En mai, il vote contre le rétablissement de la Commission des Douze[7].

Le 5 septembre 1793, à l'issue d'un mouvement sans-culotte à la Convention, la création d'une armée révolutionnaire est décrétée[8]. Le lendemain, Granet, ainsi que Jacques-Nicolas Billaud-Varenne, Jean-Maire Collot-d'Herbois et Georges Danton sont admis à siéger au Comité de Salut public. Danton et Granet refusent cependant d'y siéger. L'historien Michel Biard estime que leur admission initiale au Comité montre une volonté de tempérer le mouvement populaire[9].

En ventôse an II (février 1794), Granet et son collègue Moyse Bayle demandent que les généraux La Poype et Bonaparte soient convoqués à la Convention pour rendre compte de leurs actions à Marseille[10].

Sous le Consulat et le Premier Empire, il est successivement adjoint au maire de Marseille, puis maire du midi de la ville, sous le régime des trois municipalités. Il est honoré de la Légion d'Honneur.

Granet est révoqué lors de la première Restauration. Lors des Cent-Jours, il est élu député des Bouches-du-Rhône à la chambre. Il est frappé par la loi du 12 janvier 1816 qui bannit hors de France les régicides et soutiens à Bonaparte. Il bénéficie d'une amnistie en 1818 et rentre en France.

Références

  1. Laurent, Émile (1819-1897), Mavidal, Jérôme (1825-1896) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34, Liste des députés » Accès libre, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  2. Laurent, Émile (1819-1897), Mavidal, Jérôme (1825-1896) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 41, séance du 9 avril 1792 » Accès libre, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  3. Laurent, Émile (1819-1897), Mavidal, Jérôme (1825-1896) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 47, séance du 8 août 1792 » Accès libre, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  4. Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, Liste des députés par départements » Accès libre, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  5. Froullé, Jacques-François (≃1734-1794) et Levigneur, Thomas (≃1747-1794), « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] » Accès libre, sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
  6. Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793 » Accès libre, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  7. Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793 » Accès libre, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  8. Diane Ladjouzi, « Les journées des 4 et 5 septembre 1793 à Paris. Un mouvement d'union entre le peuple, la Commune de Paris et la Convention pour un exécutif révolutionnaire », Annales historiques de la Révolution française, vol. 321, no 1,‎ , p. 27–44 (DOI 10.3406/ahrf.2000.2334, lire en ligne, consulté le )
  9. Michel Biard, « Chapitre III. La naissance de l’homme de pouvoir », dans Collot d'Herbois : Légendes noires et Révolution, Presses universitaires de Lyon, coll. « Hors collection », , 105–119 p. (ISBN 978-2-7297-1044-6, lire en ligne)
  10. François Omer Granet, « Décret, sur la motion de Granet et de Bayle, mandant le général Lapoype et son chef d'artillerie Bonaparte à la barre pour rendre compte de leur conduite à Marseille, lors de la séance du 7 ventôse an II (25 février 1794) », Archives Parlementaires de la Révolution Française, vol. 85, no 1,‎ , p. 470–470 (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes