Four à bois (industrie)Un four à bois est un four utilisant, comme combustible, le bois et dans lequel les cendres végétales peuvent également, dans certains cas, être utilisées à des fins de glaçure. Les fours à bois ont été les premiers fours utilisés pour la cuisson des céramiques. C'est à eux que l'on doit la production en Chine et au Japon des très beaux céladons et autres céramiques de valeur. Bien qu'ils puissent atteindre des températures suffisantes pour produire de la porcelaine, ils exigent cependant une grande maîtrise dans le choix du bois de chauffe, la préparation, la conduite et la surveillance de la cuisson. Les types de foursIl existe plusieurs types de fours à bois pour la céramique. Ces fours ont connu de multiples variantes et évolutions, guidées par plusieurs impératifs :
Les modes de cuissonLes fours à bois peuvent être :
La forme des foursLes fours les plus primitifs sont de type four semi-enterré avec un foyer et une chambre de cuisson séparés par une sole portée par un pilier central. Ils sont couverts d'un dôme en argile ou en brique crue à l’intérieur d’une enveloppe de pierres. Les voûtes de ces fours incorporent fréquemment des fragments de poteries issus de précédentes cuissons. Ces fours dépassent rarement 800 °C. Les fours couchés, dans lesquels le tirage est horizontal ou oblique, exploitent la pente d'une colline, et vraisemblablement, à l'origine, la présence de grottes. Ces fours, très répandus en Asie du fait de la topographie, comportent une chambre (Anagama) ou une succession de chambres ascendantes (four dragon ou Noborigama). On les trouve en exploitation en Chine dès le XVIIe siècle av. J.-C. Dans les fours verticaux, le foyer est situé en partie basse, sous un ou plusieurs étages de pièces à cuire. Cette disposition permet d'exploiter rationnellement les diverses températures en fonction des pièces à cuire. La partie basse est réservée à la cuisson d'émaillage, les chambres supérieures à la cuisson de dégourdi[1] et au réchauffage des casettes[2]. Du fait des contraintes techniques inhérentes à la construction de ce type de four, il faudra attendre 1797, à Berlin, et 1810, à Sèvres, pour le voir apparaître. Les principaux modèles
Particularités des fours à boisLes cendresLes fours à bois ont la particularité de projeter des cendres sur les pièces en cours de cuisson. Ces cendres, chargées en oxydes métalliques, modifient la couleur de l'émail à la surface des céramiques.
Les braisesLes pièces contemporaines dites « brutes » utilisent l'effet des braises sur le matériau céramique. Cet effet attaque les surfaces du matériau et donne un rendu très chaotique recherché par les amateurs. La cuissonLa conduite de la cuisson d'un four à bois est très délicate et requiert une certaine expérience. Elle peut durer de quelques heures à quelques jours voire quelques semaines. Elle se déroule en plusieurs phases:
La succession des atmosphères oxydantes et réductricesÀ chaque fois que le cuiseur met du bois dans l'alandier[7], le bois se consume en consommant beaucoup d'oxygène. Pendant le petit et surtout le grand feu, l'air est en quantité insuffisante pour apporter tout l'oxygène requis par la cuisson. Cela crée une atmosphère réductrice qui change la nature et l'apparence de la terre et des émaux. Entre deux charges de bois, une atmosphère neutre ou oxydante peut parfois apparaitre si le cuiseur ne recharge pas aussitôt. Cela crée un cycle d'oxydation et de réduction particulier que l'on ne peut pas trouver naturellement dans un four électrique. Ce cycle provoque des changements sur les pièces et donne un caractère tout à fait spécifique aux pièces cuites au bois, qui vient s'ajouter aux effets de l'émail de cendre. Durant le petit feu, c'est principalement la terre et certains émaux (comme le rouge de cuivre appelé « sang de bœuf ») qui sont affectés par ces cycles de réduction. Durant le grand feu, ce sont les émaux qui sont principalement affectés par les réductions, la terre étant déjà « fermée » donc moins sensible à la réduction. Le combustiblePour produire des températures de 1 200 °C et plus, seul du bois sec de trois ans au moins permet de monter correctement en température. Tous les bois ne sont pas adaptés à la cuisson, on préférera : Le bois doit être refendu, la cuisson avec de grosses bûches étant utilisée uniquement pour le bassinage. Parfois on utilise même des buches de bois vert ou pas complètement sec afin de ne pas avoir une montée de température trop brusque pendant le bassinage et un feu lent et continu. En fin de cuisson, l'utilisation de boisseaux ou « bourrés », qui sont de fines branches attachées entre elles en bottes, permet une production rapide de température. En effet, les derniers 100 °C ou 200 °C sont les plus difficiles à atteindre. La températureLa température dans un four à bois était traditionnellement suivie grâce à des cônes pyrométriques qui se penchent et s'affaissent à une température donnée. Il existe les cônes Orton et les cônes Seger. Ils sont numérotés et fondent chacun à un niveau de température. On utilise aujourd'hui un pyromètre et une sonde à thermocouple qui donnent une lecture permanente et plus précise de la température. Une autre manière est la méthode visuelle: la couleur du four commence par un rouge profond à 650 °C et finit par un blanc brillant semblable à celui du soleil à 1 280 °C et 1 300 °C. Dans la cuisson au bois, la période la plus délicate pour le contrôle de la température est souvent le bassinage. Si la température augmente trop rapidement, l'eau contenue dans les pièces (eau de façonnage utilisée pour réaliser la pièce ou bien eau chimique qui lie certaines molécules dans l'argile en train d'être cuite) peut subitement se transformer en vapeur alors qu'elle est enfermée dans le tesson en train de cuire. La vapeur d'eau à l'état gazeux exerce alors une pression interne qui fait exploser la pièce. Les pièces qui l'entourent sont souvent également détruites. Afin d'éviter ces incidents, le conducteur de cuisson réalise, en début de cuisson, une montée en température très progressive. Une feuille de papier journal est placée dans le four. Celle-ci s'enflammera spontanément à partir de 177 °C. Une autre méthode consiste à placer un miroir au-dessus de la cheminée pour voir si de la vapeur d'eau se condense sur sa surface. Dans ce cas, de l'eau est toujours en train de s'évacuer des pièces, et la température ne peut pas être trop augmentée. Notes et références
Bibliographie
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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