Pendant la guerre franco-allemande de 1870, les combats atteignirent Dijon (lors des batailles de Dijon) et la ville fut occupée par l'Armée allemande . La construction de nouvelles fortifications est rapidement décidée, un comité est constitué en juillet 1872, dont le secrétaire est le général Raymond Adolphe Séré de Rivières, qui propose de construire une série de plusieurs centaines de forts : Dijon doit faire partie des places fortes prévues en seconde ligne (avec La Fère, Laon, Reims, Langres et Besançon). En 1874, la Chambre des députés vote le financement du programme. Huit positions fortifiées sont ainsi mises en chantier autour de Dijon : six forts, une redoute et un réduit.
Le plateau de Bel Air était au milieu du XIXe siècle en zone rurale, avec le hameau de Fort-Yon à l'emplacement de l'actuel quartier des Marcs d'Or. La butte était couronné par un télégraphe. Le terrain est acquis par l'État à Bathilde Moreau, la veuve de l'avocat parisien Louis Honoré[1]. De janvier 1875 à septembre 1876, 1 500 ouvriers travaillent à la construction du fort. La pierre provient notamment des carrières de Premeaux-Prissey et d'Is-sur-Tille.
En 1901, les forts Séré de Rivières non modernisés passent en troisième catégorie : leur garnison et leur armement sont réduits. Lors de la mobilisation française de 1914, le fort de la Motte-Giron n'est gardé que par une demi-compagnie du 58erégiment d'infanterie territoriale, une compagnie de réserve d'étapes et un détachement de 82 artilleurs ; son armement est limité à deux canons de 120 mm et six canons de 90 mm, la batterie annexe n'étant pas armée. En 1915, est ordonné le transfert des canons et de leurs munitions vers le front. Le fort devient un centre d'entraînement, puis à partir d'août 1917 un camp de détention pour des officiers allemands capturés. Pendant l'entre-deux-guerres, le fort n'est plus qu'un dépôt militaire.
En 2002, la municipalité de Dijon rachète le fort, lançant de petits chantiers de restauration notamment depuis 2014. Les moutons solognots paissent dans les fossés. Le fort est inscrit comme monument historique par arrêté préfectoral du [5],[6].
Description
Le fort est construit sur le petit plateau de Bel Air, avec un sommet à 412 mètres d'altitude, entre la combe à la Serpent et Combe Persil. Les fossés dessinent un pentagone irrégulier, de forme presque rectangulaire, d'une surface de 4,2 hectares.
La défense des fossés est confiée à trois caponnières simples et une double (au nord-ouest). Le fort est construit en maçonnerie de pierre recouverte d'une épaisse couche de terre : le casernement voûté est au centre, autour d'une petite cour rectangulaire, avec les traverses-abris et les plates-formes de tir disposées tout autour.
Une batterie annexe est construite à l'extrémité ouest de la butte[8].
Références
↑« Le fort de la Motte Giron à Dijon », Le Bien Public, (lire en ligne).
↑Note no 5285 le du ministre de la Guerre Boulanger aux généraux commandant les régions militaires ; décret présidentiel du pour les nouvelles dénominations des forts, batteries et casernes sur proposition du ministre de la guerre, M. le général Boulanger.
↑Lettre no 14980 bis le de M. le ministre de la Guerre, M. le général Ferron, abrogeant le décret présidentiel du 21 janvier.
↑Laissez-vous conter le fort de la Motte-Giron (lire en ligne [PDF]).