La France envoie à son nouvel allié de revers une mission militaire dont Charles de Gaulle[8] fait partie en tant que conseiller militaire. Ils participent ensuite à la création de l’École d’État-Major général, rebaptisée un peu plus tard École supérieure de guerre de Varsovie.
Seconde Guerre mondiale
Lors de l'invasion allemande de la Pologne le , l'Armée polonaise déploie environ un million de soldats[9]. Le rapport de force est écrasant en faveur de l’Armée allemande.
L'invasion de la Pologne par l'Union soviétique le précipite sa défaite. Prise en tenaille, l'armée polonaise continue à se battre vaillamment, mais elle est toujours seule. Ses alliés français et anglais ne bougent pas. Les derniers coups de feu polonais sont tirés le lors de la bataille de Kock qui dure quatre jours. Venant à bout de munitions, de moyens de transport et de ravitaillement, les dernières unités polonaises se rendent, mais la Pologne ne capitule pas[10]. Le gouvernement s'exile et le combat se poursuit d'abord en France, puis aux côtés de la Grande-Bretagne. Le , un accord est signé entre les gouvernements polonais et français, permettant la formation en France, où sont établis de nombreux émigrés polonais, d'une armée polonaise sous commandement opérationnel français[11].
Les Polonais, déportés dans les années 1940-1941 des terres polonaises occupés par les Soviétiques au Kazakhstan et en Sibérie, intègrent une armée qui s'y forme à partir de 1941, après l’invasion allemande contre l’URSS. Son parcours ultérieur mène cette armée, nommée le 2e Corps polonais, accompagnée par un certain nombre de personnes civiles en Iran, au Proche Orient et sur le front d’Italie.
Une autre armée polonaise est formée en URSS en 1943. Combattant aux côtés de l’Armée rouge, elle est en même temps un des outils de la politique de Staline visant l’instauration en Pologne du système communiste.
L'armée polonaise de l'Ouest et l'armée polonaise de l'Est répondent au commandement du gouvernement polonais qui depuis la capitulation de la France se trouve en exil à Londres. Le gouvernement coordonne aussi les actions la Résistance polonaise au pays, dont sa plus grande organisation militaire, Armia Krajowa ou AK, une véritable armée de l'intérieur dont les effectifs atteignent plus de 300 000 en été 1944, ce qui en fait le plus grand mouvement de résistance de l'Europe occupée. Face à l’avancée soviétique, elle déclenche le un soulèvement contre l'occupant nazi afin de se libérer elle-même, et ainsi empêcher Staline d’imposer son pouvoir après avoir repris la ville. L'insurrection de Varsovie dure 63 jours et se fait écraser dans le sang, sous les yeux de l'Armée rouge à qui Staline ordonne de ne pas intervenir.
En 1989, la Pologne se libère du régime communiste. Les dernières unités des forces soviétiques stationnées sur son territoires sont rapatriées en Russie en 1993. La Pologne devient un membre de l'OTAN en 1999[5].
L'industrie de l'armement est regroupée depuis 2013 dans l'entreprise publique Polska Grupa Zbrojeniowa.
La Pologne est l’un des rares pays de l’Otan à atteindre l’objectif des 2 % du PIB en matière de dépenses militaires.
Invasion de l'Ukraine
En 2023, le budget de défense (globalement alloué aux FAP) atteignait 12,5 milliards d'euros[12]. Le premier ministre annonce que le budget doit atteindre 4% du PIB.
La Pologne multiplie les achats d'armements, notamment avec les États-Unis a qui elle commande 96 hélicoptère Apache[13], 250 chars Abrams, 32 avions de combat F-35 et 500 lance-roquettes multiples Himars. Auprès de la Corée du Sud, la Pologne commande 1 000 chars K2, 700 obusiers automoteurs, 50 avions de combat FA-50 et 288 lance-roquettes multiples K239[14].
La Pologne reçoit également de l'armement européen de la filiale britannique du groupe d'armement MBDA pour l'achat de missile anti-aérien pour une valeur de 2,4 milliards de dollars, quatre systèmes norvégiens de missiles antinavires de Kongsberg pour un montant d'environ 1,4 milliard d'euros, 22 hélicoptères AW-101 au consortium italien Leonardo[14].
En août 2024, la Pologne achète 48 lanceurs Patriot, des missiles AIM-120C, et 96 hélicoptères Apache pour renforcer sa défense[15]. Par ailleurs, la Pologne devient un acteur majeur de la défense européenne en fabriquant des batteries de missiles Patriot en partenariat avec Raytheon et Huta Stalowa Wola. C'est la première fois que les États-Unis permettent une telle production hors de leurs frontières. La Pologne déploiera également le système de défense IBCS entre 2024 et 2030, renforçant ainsi sa protection contre les menaces aériennes et de missiles[16].
Effectifs
Au , les forces armées comptent 450 700 soldats dont 278 000 professionnels.
En 2008, le service militaire cesse d'être obligatoire en Pologne, et la défense territoriale repose désormais sur la logique du volontariat[12].
En conséquence, les derniers appelés prennent le chemin des casernes en décembre 2008 et en 2011, l'armée polonaise se professionnalise. Les forces armées polonaises s'engagent dans toutes les opérations les plus importantes menées sous les drapeaux de l'OTAN, de l'ONU ou de l'Union européenne : en Afghanistan (1 600 hommes), en Irak (900 hommes encore), au Tchad (600), au Liban (500) et sur le Golan, au Kosovo et en Bosnie[17].
En 2015, les forces armées comptent 100 000 soldats répartis dans quatre armes : terre, air, mer et forces spéciales[18].
Depuis 2017, la Pologne possède une garde nationale semblable à celle des États-Unis en termes de fonctionnement, qui se nomme Wojska Obrony Terytorialnej. Cette formation est de facto de l'infanterie légère composée de soldats professionnels et de volontaires. Ces soldats sont équipés des nouvelles armes. WOT dispose aussi des véhicules légers.
En 2017, l'OTAN décide de disposer quatre groupements tactiques internationaux en Pologne, en Estonie, en Lettonie et en Lituanie afin de renforcer sa défense et sa stratégie de dissuasion. Les effectifs des forces armées polonaises seront portés à 200 000 soldats[19].
En 2023, la Pologne compte une armée de 140 000 soldats mais elle souhaite plus que doubler ses effectifs pour atteindre 300 000 soldats[20].
Evolution annuelle des effectifs des forces armées polonaises
↑Tomasz Schramm, « Pologne, été 1920 : la Mission militaire française et le général Weygand », dans Catherine Horel, Nations, cultures et sociétés d'Europe centrale aux XIXe et XXe siècles, Paris, Éditions de la Sorbonne, (EAN978-2-85944-550-8, lire en ligne), p. 67-82
↑Des affiches bilingues (en polonais et en français) sont apposées dans les mairies de communes à forte densité de Polonais : « Au nom du Gouvernement de la République de Pologne, en exécution de la décision du Président du Conseil des Ministres des Affaires Militaires de Pologne et en vertu de l’Accord signé entre la Pologne et le France le 9 septembre 1939 : Il est prescrit à tout citoyen polonais recensé à partir du 29 septembre 1939 dans les communes de […] de comparaître le […] octobre 1939 devant la Commission de révision siégeant à [...], chargée de déterminer son aptitude physique au service militaire dans l’Armée polonaise en France. [Signé :] l'Ambassadeur de Pologne. Paris, le 5 octobre 1939 ».
↑ a et bRevue Défense et Sécurité internationale, numéro 163, janvier février 2023
Stéphane Wlocevski (Stefan Włoszczewski), en collaboration avec Georges d'Ostoya (Jerzy Soszyński-Ostoja), Les Militaires polonais dans les armées françaises, Picart, 1935.
Edmond Marek, Le général Sikorski et ses soldats dans la campagne de France: 1939-1940., Nouv. éd. Toulouse, 1999, (44 p., ill). (Conférences du Club Polonia-Nord).
(pl) Encyklopedia Polskiej Emigracji i Polonii, t. 3, Toruń 2004, article "Kozłowski-Bratek", p. 40-41.