En 1928, à Pierrelongue, elle épouse Félix Flagon, ébéniste de son état. Deux ans plus tard, le couple s'installe à Villeneuve-Saint-Georges, Félix ayant obtenu un emploi de menuisier à la compagnie PLM à Villeneuve-Triage. Parents d'un fils, Marcel né en 1933, ils finissent par s'installer à Valenton, ville proche de Villeneuve-Saint-Georges[2].
Carrière professionnelle
À partir de 1947, Fernande Flagon travaille à la SNCF, à Villeneuve-Prairie, comme conductrice de ponts roulants, puis comme cuisinière[2].
Carrière politique
À l'instar de son mari, Fernande Flagon adhère au Parti communiste en 1945 et milite à Valenton, commune où la municipalité est communiste depuis 1924[2].
Aux élections municipales d', succédant à Théodule Jourdain, elle est élue maire, devenant dès lors l'une des premières femmes maires de la banlieue sud-est[2],[3]. Le couple est apprécié pour sa simplicité[4].
En devenant première magistrate, elle hérite de la gestion d'une ville où les bombardements anglo-américains visant la gare de triage de Villeneuve-Saint-Georges d' à ont détruit 274 immeubles sur 510 et quasiment nivelé le quartier de Val-Pompadour[5].
Dès lors, son action municipale s'exerce dans les domaines de la construction de logements collectifs (plusieurs centaines) notamment pour accueillir une nouvelle population (ouvriers quittant Paris[6]) et d'établissements et d'équipements scolaires (école des filles Danièle Casanova en 1951, école Paul Langevin en 1958) et dans l'engagement de travaux d'assainissement au centre-ville et à Val-Pompadour)[7].
Dans le contexte pacifiste de l’après-guerre, elle fait adopter par le conseil municipal, le , l’appel du Mouvement de la paix, soutenant l'appel de Stockholm contre la prolifération nucléaire : « nous exigeons l’interdiction absolue de l’arme d’épouvante et d’extermination massive des populations[7]. »
Retour en province
Réélue en 1953, puis en 1959, Fernande Flagon se retire de la vie politique valentonaise en 1960 au début de son troisième mandat, laissant son poste à son premier adjoint, Julien Duranton. Avec son mari, elle s'installe par la suite dans la Drôme, à Pierrelongue, où elle devient conseillère municipale dans les années 1970[2] auprès de René Fauchier[8]. Veuve depuis 1985, Fernande Flagon meurt en 1996[2].
Mémoire
Depuis 2005, un collège à Valenton porte le nom de Fernande Flagon[9],[10]. Son nom a été donné également à une allée et à une résidence[2].
Notes et références
↑Indication portée sur l'acte de naissance de Fernande. André Cayol indique pour sa part le métier de menuisier. Cf. André Cayol, Le premier mandat, dans « René Fauchier 10 avril 1930 - 23 mars 2002, maire de Pierrelongue 1977-2002 », Le petit journal. Journal de la commune de Pierrelongue, 2e trim. 2002, No 5, p. 4.
↑ abcdefg et hAnnie Pennetier, notice FLAGON Fernande, Le Maitron, version mise en ligne le 6 avril 2009, dernière modification le 27 octobre 2009.
↑André Cayol, op. cit. : « C'étaient des gens simples comme on les aime. »
↑Philippe Serieys, Valenton, site Grand Paris Métropole, 14 octobre 2015 (paragraphe sur le développement urbain de Valenton sous l'égide de Fernande Flagon).
↑Philippe Serieys, op. cit. : « Elle va initier la construction des logements collectifs, ce qui attire les ouvriers quittant Paris. »
↑André Cayol, op. cit. : « Je me souviens quand René Fauchier se présenta comme candidat, comme conseiller municipal, la première fois en 1977. Mme Flagon l’a encouragé. Elle a partagé son expérience politique avec lui et l’a conseillé »
Gérard Blanc-Césan, Les Maires du Val-de-Marne. 983 maires nommés, élus et délégués de 1800 à nos jours, Actes du Colloque du Perreux, Fédération des sociétés d’histoire et d’archéologie de Paris et de l’Île-de-France, tome 38/2, 1987, 153 p. (brève notice de Fernande Flagon)