Famille Homberg

Famille Homberg
Pays ou province d’origine  Mayence
Demeures Château de Frémigny
Château de Saint-Leu
Château de Vaucelles

La famille Homberg est une famille juive originaire de Mayence, établie au Havre au début du XVIIIe siècle, naturalisée française en 1775 et convertie au catholicisme en 1785.

Historique

Originaire de Mayence ou de Cassel, Henri Levi, dit Leviston puis Lavie, puis Homberg (1678-1745), est Consul de la France à Saint-Pétersbourg de 1717 à 1724, avant de s'établir au début du XVIIIe siècle au Havre comme négociant et armateur. D'une famille juive, il était le fils d'un banquier de Hambourg et le cousin germain de Magnus Hijman Gomperz (-1740), armateur et banquier à Hambourg, de la famille Gomperz.

Les Homberg furent naturalisés en 1775, avant de se convertir au catholicisme en 1785.

Les frères Homberg sont reçus bourgeois du Havre en 1776.

Les Homberg font partie en 1806 des 200 plus importants actionnaires de la Banque de France.

Maison de négoce et d'armement Homberg

L'ancien hôtel Homberg, au Havre.

Fondée au début au XVIIIe siècle, la maison de négoce et d'armement Homberg prit rapidement un grand essor.

Un arrêt du Conseil de commerce datant de 1748 autorise les Homberg à envoyer dans les colonies des marchandises provenant de prises.

Ayant très tôt développé le commerce avec la Russie, elle fournit arsenaux royaux en bois pour la marine durant la guerre de Sept Ans. Les Homberg font également transporter des provinces polonaises et baltes plusieurs chargements de grains et de blé pour soulager les effets de la disette.

En 1762, les Homberg se lancent dans l'assurance maritime. Leur société deviendra la plus importante du Havre en 1787.

En 1767, elle est mise en société sous la raison sociale « Veuve Homberg, Homberg frères et Cie ».

Les Homberg développèrent également leur activité vers l'Amérique (Terre-Neuve…) et les Antilles (Saint-Domingue, Martinique…). Entre 1763 et 1792, elle avait armé soixante-dix-huit navires à destinations des Antilles.

Ils se sont également livrés directement au commerce triangulaire à partir de 1783, même s’il est possible qu’ils aient pris des participations financières dans des armements négriers antérieurs[1]. Les Homberg ont assuré au minimum six expéditions de traite au nom de la Société Veuve Homberg et fils entre 1783 et 1789, représentant un total de 3 472 captifs déportés. Parmi ces navires se trouve l’Atlas, le plus grand des navires armés au Havre pour la traite négrière. Avec la Révolution, les révoltes des noirs à Saint-Domingue, et l’abolition de 1794, les Homberg déclarent une perte de 2 millions de livres[2] (20 millions d’euros[3]). En 1802 et 1803 la maison Homberg se lance également dans la pêche à la baleine possédant alors 4 des 9 baleiniers havrais consacrés à cette activité. Après l’interdiction de la traite en 1815, la maison Homberg continue de s’impliquer dans la traite devenue illégale, depuis le port de Nantes, avec le navire l’Édouard[4].

La maison Homberg possédait des correspondants et annexes dans plusieurs villes (Amsterdam, Hambourg, Saint-Pétersbourg, New York, Plymouth…).

La Société Vve Homberg et fils était le plus fort contribuable du Havre en 1780 et l'une des plus importantes maisons du nord de la France à la veille de la Révolution française.

Liens de filiation entre les personnalités notoires

Suzanne Gomperz, épouse Homberg.
Louis-Léon Homberg.
Mme Louis-Léon Homberg.
Françoise Homberg, épouse Marc.
Octave Homberg, père.
André Homberg.
Octave Homberg fils.

Les sources des informations relatives aux personnalités de la famille sont référencées dans les articles détaillés.

  • Henri Homberg (1678-1745), originaire de Mayence ou de Cassel, Henri Levi (dit Leviston puis Lavie, puis Homberg), débute jeune dans les affaires de la branche anglaise de sa famille, puis dans la branche bordelaise. Il est consul de France à Saint-Pétersbourg de 1717 à 1724. Il y joue un rôle d'informateur et d'espion. Il s'établit au Havre en 1725 et y fonde une maison de négoce et d'armement. Il épouse Sarah Moranche, fille d'un négociant bordelais.
    • Hartog dit Henri Michel Homberg (1704-1766), négociant armateur. il reprit la maison de négoce et d'armement fondé par son père. Il épouse Suzanne Gompertz, fille de Magnus Hijman Gomperz, armateur et banquier à Hambourg. Il s'associe avec sa belle-famille, la famille Gomperz, dans l'armement à Hambourg et Amsterdam. Ayant des intérêts commerciaux à Saint-Pétersbourg, il y voyage régulièrement et remplace le consul français lorsque le besoin se fait. Naturalisé français en 1775, il est reçu bourgeois du Havre l'année suivante et se convertit au catholicisme en 1785.
      • Léon Homberg (1736-1809) dit « L'Anglais », armateur, banquier et négociant à Plymouth et au Havre. Naturalisé français en 1775, il est reçu bourgeois du Havre l'année suivante et se convertit au catholicisme en 1785. En 1806, il était un des 200 plus gros actionnaires de la Banque de France. Il épouse Clarisse Galla-Lévy, fille de l'armateur et banquier Joseph Lévy.
      • Grégoire-Gerson Homberg (1739-1817), banquier et armateur au Havre. Naturalisé français en 1775, il est reçu bourgeois du Havre l'année suivante et se convertit au catholicisme en 1785. Il est propriétaire du château de Saint-Leu. Il épouse Marie Anne Lévy-Shabracq, fille d'un armateur à Amsterdam.
      • Édouard-Éliézer Homberg (1742-1799), dit « l'Esprit », banquier, armateur et négociant au Havre. Naturalisé français en 1775, il est reçu bourgeois du Havre l'année suivante et se convertit au catholicisme en 1785. Il épouse Judith Lévy-Shabracq, fille d'un armateur à Amsterdam, puis Pauline Philips, fille d'un banquier.

Voir aussi

Bibliographie

  • Anne Mézin, Les Homberg du Havre de Grâce, Paris, L'Harmattan, 2007.
  • Anne Mézin et Pierre de Boissieu, L’intégration d’une famille ashkénaze dans la France du XVIIIe siècle : les Homberg du Havre, 2001, Archives juives, p. 95-108.
  • Pierre et Xavier Soleil, Généalogie de la famille Homberg.
  • Édouard Delobette, Ces Messieurs du Havre. Négociants, commissionnaires et armateurs de 1680 à 1830, Université de Caen, 2005, 2548 p.. [lire en ligne]
  • Claude Malon, Le Havre colonial de 1880 à 1960, Publications des Universités de Rouen et du Havre Presses universitaires de Caen, 2006
  • Pierre Dardel (préf. Michel de Boüard), Commerce, industrie et navigation à Rouen et au Havre au XVIIIe siècle : rivalité croissante entre ces deux ports, Rouen, Société libre d'émulation de Seine-Maritime, , 456 p. (OCLC 3245099)
  • Pierre Dardel, Navires et marchandises dans les ports de Rouen et du Havre au XVIIIe siècle, Paris, SEVPEN, 1963
  • Louis Bergeron et Guy Chaussinand-Nogaret, Grands notables du Premier Empire: Seine-inférieure, Paris, CNRS, 1978
  • Hubert Bonin, Histoire de la Société générale : 1864-1890, la naissance d'une banque moderne, Genève, Droz, 2006
  • Jean-Marc Van Hille, Dictionnaire des marins francs-maçons, Gens de mer et professions connexes aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles, éditions L'Harmattan, 2011
  • Élodie Coutureau, Octave Homberg (1876-1941) : la saga d'un aventurier de la finance, maîtrise d'histoire contemporaine, Université Paris-Sorbonne
  • Jean-Claude Daumas, Alain Chatriot, Danièle Fraboulet, Patrick Fridenson, Hervé Joly, (dir.), Dictionnaire historique des patrons français, Paris, Flammarion, 2010 (ISBN 9782081228344)
  • Claude Malon, Le Havre colonial de 1880 à 1960, Le Havre, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2005
  • Jean-Jacques Pinel (préf. Christian Hérail), Histoire de 140 familles : Témoignages de 70 descendants. 2 siècles d'industrie à Rouen, Rouen, s.n., , 423 p. (ISBN 978-2-9532785-0-7), « Famille Homberg », p. 163-165.

Articles connexes

Liens externes

  • Homberg, sur le site genea-bdf.org.

Notes et références

Notes

  1. Paul Homberg (1877-1936) est élève de Jules Godefroy, d'Eugène Freynet et de Jean-Louis Pascal. Il est diplômé l'École des beaux-arts en 1905. Il est architecte du Sous-comptoir des Entrepreneurs de 1903 à 1936, puis du Crédit foncier de France en 1906. Il est primé pour son projet pour le concours de l'église de Vincennes en 1912 et celui de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc en 1913, puis au concours pour la reconstruction d'habitations rurales en 1917. On lui doit de nombreux hôtels particuliers et immeubles de rapport à Paris, Neuilly-sur-Seine, Montreuil et Malakoff, une salle de patronage, rue Charcot à Paris, un dispensaire à Montreuil, le couvent de la Congrégation des Sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve à Neuilly-sur-Seine, le château La Fontaine près de Saint-Chéron, l'église paroissiale de la rue Pelleport. Il est expert près de la cour d’appel de Paris et le Tribunal civil de la Seine.

Références

  1. Anne Mézin, Pierre de Boissieu, « L'intégration d'une famille ashkénaze dans la France du XVIIIe siècle, les Homberg du Havre », Archives juives,‎ , p. 95-108 (lire en ligne)
  2. Édouard Delobette, Ces Messieurs du Havre. Négociants, commissionnaires et armateurs de 1680 a 1830, Caen, Université de Caen, , 2548 p. (lire en ligne)
  3. « Convertisseur de monnaie d'Ancien Régime - Livres - euros », sur convertisseur-monnaie-ancienne.fr (consulté le )
  4. Serge Daget, « Long cours et négriers nantais du trafic illégal, 1814-1833 », Outre-Mers. Revue d'histoire, vol. 62, no 226,‎ , p. 90–134 (DOI 10.3406/outre.1975.1821, lire en ligne, consulté le )
  5. Frédéric de Coninck, Le Havre: son passé, son présent, son avenir, Le Havre, A. Lemale, 1859.
  6. Georges Cuvier, « Mémoire sur le genre Doris », in Annales du Muséum d'Histoire Naturelle, 1804.
  7. « Cote LH/1307/10 », base Léonore, ministère français de la Culture