Ernest Lami de Nozan est libraire-éditeur de livres d'art à Paris en 1828, breveté le , en remplacement de Henri-Jules Jeannin, démissionnaire.
Grâce à l'appui du duc de Nemours, il a été nommé directeur des lignes télégraphiques aériennes. Il est directeur-suppléant à Paris en 1833, directeur par intérim à Semur-en-Auxois, puis à Marseille, directeur provisoire à Narbonne en 1834. Il est nommé directeur à Toulouse le où il reste jusqu'en , quand il est remplacé par Pierre-Félix d'Esparbès de Lussan (1804-1871)[7]. Il est séquestré en 1848[8]. Il occupe alors son temps libre comme peintre puis peintre-verrier. Relevé de ses fonctions à Toulouse pour une raison inconnue, il est nommé à Caen. Il quitte Caen en 1859 pour devenir gérant à Paris de la Compagnie du Télégraphe électrique de la Méditerranée créée sous le nom The Mediterranan Electric Telegraph en 1853 avec un capital social de 7 500 000 francs, société en commandite sous la raison John W. Brett et compagnie[9]. Il est mis à la retraite en 1863 après avoir liquidé la compagnie à la suite de la prise de contrôle du projet par le gouvernement en 1861[5]. Le , il fait déposer une demande de brevet d'invention pour des Improvements in the construction of submarine telegraph cables[10].
Il expose au Salon entre 1833 et 1877 et obtient une médaille de 3e classe en 1833[11],[12].
Ernest Lami de Nozan peint aussi des miniatures sur vélin, des manuscrits, des canons d'autel dans le goût du Moyen Âge. Il est aussi peintre sur porcelaine d'après Emmanuel Bénézit. Il ouvre un atelier de fabrication de vitraux à Toulouse. En 1839, il intervient sur les vitraux de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse en réalisant les vitraux représentant saint Pierre et saint Paul dans la chapelle des fonts baptismaux. Deux ans plus tard, il y restaure un vitrail du XVe siècle[13].
Les Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France pour les années 1847 à 1852 mentionnent qu'il est directeur du télégraphe optique Chappe de 1835 à 1853[14] et peintre-verrier, membre du bureau de la Société archéologique du Midi de la France[15]. Il est encore cité dans le tome VII des Mémoires comme directeur des télégraphes et membre correspondant. Il est le directeur de la Société archéologique du Midi de la France en 1852 et donne le compte-rendu des travaux de la société pour cette année[16]. Dans l'article qu'il publie en 1852 dans les Mémoires, il critique le vitrail de la Passion réalisé pour l'église Saint-Germain-l'Auxerrois de Paris, lui reprochant d'avoir été réalisé dans le style du XIIe siècle pour une église du XVe siècle et d'être un « anachronisme et un vandalisme parlant ».
Il a réalisé en 1846 huit vitraux pour le chœur de l'église Saint-Laurent de Paris d'après des cartons d'Auguste Galimard, cités dans L'Illustration, en 1847[18]. Trois de ces verrières sont encore conservées[19].
À partir de 1850, il a dessiné des cartons de vitraux archéologiques pour la cathédrale de Toulouse et des vitraux pour les églises des Hautes-Pyrénées, à Bagnères-de-Luchon et Saint-Jory.
En 1851, il présente à la Commission des monuments historiques un projet de vitraux pour la basilique Saint-Sernin qui n'est pas accepté[23].
En 1855, il est présent à l'exposition artistique de l'Institut des provinces à Caen avec l’atelier parisien d’Oudinot-Harpignies, Eugène Hucher et l’atelier du Carmel du Mans[24].
Ernest Lami de Nozan épouse vers 1822 Marie Constance Blondelle (1798-1859) et a eu deux enfants, dont un, Eugène Arthur Lami de Nozan (Paris, 1825-Dijon, 1906), est devenu inspecteur du télégraphe électrique à Vesoul.
« De la peinture sur verre. Que doit-elle être au XIXe siècle ? », Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, tome VI, années 1847 à 1852, pp. 325-354(lire en ligne).
De la peinture sur verre, Paris, Imprimerie Mourgues, 1863.
Notes et références
↑Mgr Tournier le prétend noble, d'une famille originaire de Touraine, mais il est probable qu'il ait ajouté « de Nozan » car son frère Eugène Lami n'a jamais utilisé le nom Lami de Nozan. Nozan est probablement ajouté à partir du nom de sa mère, née Nazon. Charles de Poplimont le cite en 1874 comme ancien garde du corps de Charles X, ancien fonctionnaire des lignes télégraphiques.
↑ a et bAlain Le Pestipon, « Claude-Ernest Lami de Nozan, directeur du télégraphe optique Chappe à Toulouse de 1835 à 1853 et peintre-verrier », Bulletin de la SAMF, tome IX, 1866-1872, p. 13.
↑Alain Le Pestipon, « Le Toulousain Pierre-Félix d’Esparbès de Lussan (1804-1871) haut fonctionnaire des lignes télégraphiques, notamment à Toulouse : sa carrière, sa famille, ses alliances », L'Auta : que bufo un cop cado més : organe de la société les Toulousains de Toulouse et amis du vieux Toulouse, 2004, pp. 383-391(lire en ligne).
↑Alain Le Pestipon, « Rapport entre la Révolution de 1848 et le télégraphe Chappe à Toulouse », L'Auta : que bufo un cop cado més : organe de la société les Toulousains de Toulouse et amis du vieux Toulouse, 1998, pp. 206-207(lire en ligne).
↑« Lami de Nozan, 23 rue de Boulogne », in: Explication des ouvrages de peinture et dessins, sculpture, architecture et gravure, des artistes vivants exposés au palais des Champs-Élysées le 1er mai 1877, Imprimerie nationale, 1877, p. 380 (lire en ligne).
↑Maurice Prin, « Le mobilier de la cathédrale Saint-Étienne », L'Auta : que bufo un cop cado més : organe de la société les Toulousains de Toulouse et amis du vieux Toulouse, 1984, pp. 152-153(lire en ligne).
↑Élisabeth Pillet, Le vitrail à Paris au XIXe siècle. Entretenir, conserver, restaurer (Corpus vitrearum - Études IX), Presses universitaires de Rennes, 2010, p. 141 (ISBN978-2-7535-0945-0).
↑Marcel Aubert, Louis Grodecki, Jean Lafond, Jean Verrier, Les vitraux de Notre-Dame et de la Sainte-Chapelle de Paris (Corpus vitrearum -Monographie I-1), Paris, Caisse nationale des Monuments historiques, 1959, p. 86.
↑ a et bAmélie Duntze-Ouvry, Eugène Stanislas Oudinot de la Faverie artiste peintre-verrier (1827-1889) et le renouveau du vitrail civil au XIXe siècle, thèse de doctorat en Histoire de l'art contemporain, Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand II, 2016, pp. 126-127(lire en ligne).
↑Louis Grodecki, Jean Taralon, Françoise Perrot, Les vitraux de Paris, de la région parisienne, de la Picardie et du Nord-Pas-de-Calais (Corpus vitrearum, volume 1), Éditions du CNRS, 1978, p. 52 (ISBN2-222-02263-0).
↑Henry Denjoy, « L'église de Fleurance », Revue de Gascogne', tome 24, 1883, pp. 29-30(lire en ligne).
Ch. Poplimont, « Lami de Nozan », dans La France héraldique, tome 5, Paris, Imprimerie Jules Boyer, 1874, p. 130 (lire en ligne).
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs & graveurs de tous les temps et de tous les pays, tome 3, « L - Z », Paris, Ernest Gründ, 1924, p. 23 (lire en ligne).
Clément Tournier, « Le peintre-verrier toulousain Lami de Nozan », Revue historique de Toulouse, tome 29, 1942, pp. 1-28.
Robert Gavelle, « Notes sur l'église de Bagnères-de-Luchon. Les hommes et les œuvres (suite) », Revue de Comminges, 1980, pp. 414-415(lire en ligne).
Alain Le Pestipon, « Claude-Ernest Lami de Nozan, directeur du télégraphe optique Chappe à Toulouse de 1835 à 1853 et peintre-verrier », L'Auta : que bufo un cop cado més : organe de la société les Toulousains de Toulouse et amis du vieux Toulouse, 1995 pp. 9-20(lire en ligne).
Laurence de Finance, « Chronologie de la renaissance du vitrail à Paris au XIXe siècle : L’exemple de l’église Saint-Laurent », In Situ Revue des patrimoines, tome 9, 2008 (lire en ligne).