Maghe succède à l'abbé Augustin de Felleries, mort le [6] et dont l'administration est marquée par des dépenses excessives et des impositions de guerres[5]. Sous l'abbatiat d'Englebert Maghe, l'abbaye de Bonne-Espérance doit faire face à douze procès[7]. Il parvient à relever les finances de l'abbaye, notamment en faisant vendre des propriétés du monastère situées en France.
Englebert Maghe doit cependant résoudre un conflit lié à la baronnie de Chaumont, dont Bonne-Espérance possède les titres de propriété depuis des siècles. Ce conflit le pousse à vérifier, classer et copier toutes les archives de l'abbaye, qu'il compile en un cartulaire en dix-huit volumes[2] : un travail colossal qui lui permet d'obtenir gain de cause dans ce procès, même si des réserves sont émises quant à la fiabilité d'un des documents concernant la baronnie de Chaumont[7]. À partir de ce cartulaire et d'une chronique antérieure[N 1], Maghe fait publier en 1704 une Chronique de Bonne-Espérance[N 2],[2], qui a peut-être été imprimée à l'abbaye même[N 3].
Sous la prélature d'Englebert Maghe, l'abbaye accepte la direction du collège de Binche. Plusieurs religieux de Bonne-Espérance y enseignent de 1702 à 1709[1].
Après la mort de l'abbé Maghe, le , les chanoines de Bonne-Espérance s'aperçoivent que les plaintes concernant la baronnie de Chaumont étaient justifiées. Dès lors, ils font disparaitre un grand nombre d'exemplaires de sa Chronique[2].
Ouvrage
(la + fro + frm) Englebert Maghe, Chronicum ecclesiae beatae Mariae Virginis Bonae-Spei ordinis praemonstratensis ex archivis eiusdem..., Bonne-Espérance, (réimpr. 1999) (lire en ligne).
↑Celle de Jean de Sivry (mort en 1320 ou 1322), prieur de Bonne-Espérance. Sa chronique, jamais retrouvée, décrivait les années 1096 à 1318 (Berlière 1914-1920, col. 652-653).
↑(la + fro + frm) Englebert Maghe, Chronicum ecclesiae beatae Mariae Virginis Bonae-Spei ordinis praemonstratensis ex archivis eiusdem..., Bonne-Espérance, (réimpr. 1999).
↑L'impression de la Chronique à l'abbaye même est mentionné par Matthieu 1894-1895, col. 151, Berlière 1890-1897, p. 407 et Nandrin 1973, p. 69. Comme l'explique Maurice-Aurélien Arnould, le moulin du Val à Estinnes-au-Mont, qui appartenait déjà à l'abbaye, a été converti en papeterie sous l'abbatiat d'Englebert Maghe. Cependant, bien que la Chronique de Bonne-Espérance ait été tirée sur du papier fabriqué par l'abbaye, rien ne prouve que celle-ci a été imprimée à Bonne-Espérance (Arnould 1974, p. 134).
Maurice-Aurélien Arnould, « Une entreprise monastique au XVIIIe siècle : la papeterie de Bonne-Espérance », Études sur le XVIIIe siècle, Bruxelles, Éditions de l'université de Bruxelles, vol. 1, , p. 131-157 (ISBN2-8004-0415-9, lire en ligne [PDF]).