Emmanuel Lansyer manifeste sa volonté de devenir peintre dès l'adolescence. Face au refus de son père qui le destinait à une carrière de notaire, il consent à suivre des études d'architecture. Il rejoint d'abord l'atelier de son cousin Alfred Dauvergne (Châteauroux), puis celui d'Eugène Viollet-le-Duc (Paris) en 1857. Parallèlement à cette formation il s'inscrit en 1860 à des cours de dessin classique à l'école impériale. L'année suivante il est accepté au Salon pour la première fois et décide de se consacrer entièrement à la peinture. Il passe quatre mois dans l'atelier de Gustave Courbet dont il retient l'intérêt pour la représentation du quotidien et du vivant. En 1862, c'est enfin l'atelier d'Henri Harpignies qui l'accueille. Il fréquente aussi plusieurs élèves de l'École de Barbizon, notamment Théodore Rousseau. À partir de ces enseignements variés, Lansyer compose son propre style. Sa technique classique (le dessin demeure prépondérant) cohabite avec sa démarche moderne (la peinture sur le motif). Il voyage régulièrement à la recherche des paysages qui deviendront le support de sa pratique acharnée. Malgré sa préférence indéniable pour la lumière du Nord de la France, il se rend à deux reprises en Italie, à Rome (1869-1870) et à Venise (1892).
Collectionneur aguerri, il acquiert de nombreuses gravures de Piranèse et Canaletto, des objets japonais (estampes, bronzes, textiles...) et des photographies.
Ami du poète José-Maria de Heredia, qui lui dédicace le sonnet À un peintre dans son recueil Les Trophées[3], et de Sully Prudhomme, c'est un peintre paysagiste réaliste. Il est considéré comme l'un des meilleurs paysagistes de son temps avec Corot[4]. Son œuvre comprend plus de 1500 toiles dont de nombreux paysages bretons avec des vues de Saint-Malo, de l'Ellé et du Faouët et surtout de Douarnenez où il a séjourné régulièrement durant quatorze années de suite. Il est le précurseur de l'attirance de Douarnenez pour de nombreux artistes de la fin du XIXe siècle.
Son poème Aux amis de Plomarc'h[5] illustre bien son goût pour cette région[6] :
(extrait) De Douarnenez au Raz De Ste Anne à Crozon Avec le Menez-Hom tout rose à l'horizon Voulez-vous avec moi refaire le voyage ?
Le musée Lansyer, consacré à son œuvre, se trouve à Loches dans une maison bourgeoise que le peintre avait héritée de sa mère et dont l'atmosphère du XIXe siècle a été reconstituée[7]. Dans cette demeure léguée à la ville de Loches, le peintre séjournait fréquemment. Le musée conserve ses œuvres, ainsi que ses collections de gravures, dont une eau-forte de Canaletto , d'objets japonais et chinois, d'estampes japonaises et des esquisses d'Eugène Delacroix.
Œuvres dans les collections publiques
Emmanuel Lansyer est l'auteur de plus de 1500 toiles.