Droits de l'homme aux Émirats arabes unis
Les droits de l'homme aux Émirats arabes unis ne sont pas suffisamment respectés, selon bon nombre d'observateurs et d'organisations internationales spécialisées. En particulier, la liberté d'expression n'y est pas assurée. Les droits des travailleurs étrangers, qui sont particulièrement nombreux dans le pays, sont également insuffisamment respectés. Ces accusations sont toutefois rejetées par le pouvoir en place. Atteintes à la liberté d'expressionDepuis 2011, par crainte d'une contagion des mouvements révolutionnaires d'une partie du monde arabe, les autorités émiraties se montrent de plus en plus sévères pour faire taire toute opposition au régime monarchique en place. En 2014, des opposants pacifistes au gouvernement ont été condamnés par la justice à des peines de prison. Plusieurs ont déclaré avoir été torturés. Ces exactions sont régulièrement dénoncées par des organismes internationaux comme Human Rights Watch ou Amnesty International[1],[2],[3]. Le pouvoir émirati rejette toutefois ces accusations, et affirme au contraire en « œuvrer continuellement à l'amélioration des droits de l'Homme »[4]. En 2018, la fille du souverain de Dubaï, Latifa Al Maktoum, a été arrêtée parce qu'elle tentait de fuir le pays. En 2019, elle a envoyé des messages vidéo secrets à des amis accusant son père de la tenir « en otage » et disant craindre pour sa vie[5]. Les Nations unies envisagent de scruter les Émirats arabes unis sur cette détention illégale, qui met en évidence la question des privilèges des femmes[pas clair] dans les pays du Golfe[6]. En , Mary Lawlor, avocate des droits de l'homme, a appelé à la libération de défenseurs des droits humains, qui purgeaient des peines de prison à long terme aux Émirats arabes unis. Elle a déclaré qu'« émettre des peines de prison à long terme aux défenseurs des droits de l'homme, dans le cadre de leurs travaux relatifs aux droits de l'homme, est une pratique qui ne peut pas continuer et est une question à laquelle je donnerai la priorité au cours de mon mandat ». De plus, les autorités émiraties ont violé de nombreuses normes internationales et des normes relatives aux droits de l'homme dans la maltraitance des défenseurs des droits de l'homme[7]. En , Amnesty International et d'autres organisations de défense des droits humains accusent le gouvernement des Émirats arabes unis de poursuivre des militants pour les droits humains pour « terrorisme » dans le but de les réduire au silence. 87 Émiratis (dont Ahmed Mansoor et Mohammed al-Roken (en)) sont ainsi jugés par la justice pour soutien et financement à une organisation terroriste dans un procès à huis clos. Ce procès se déroule pendant la COP28 qui a lieu aux Émirats[8],[9],[10]. En , une déclaration conjointe des ONG Mena Rights Group, Emirates Detainees Advocacy Center, Amnesty International et Human Rights Watch exhorte les Émirats arabes unis à libérer rapidement et à annuler la peine du militant jordanien Ahmed Al-Atoum, qui est détenu depuis 2020 pour avoir critiqué la Jordanie et la corruption qui y règne[11]. 43 émiratis ont été condamnés à la prison à vie pour terrorisme aux ÉAU en juillet 2024. Le procès a fait face à des critiques généralisées de la part des experts des Nations Unies et des ONG des droits de l'homme, qui a accusé le pays de réprimer les dissidents. Selon Human Rights Watch et Amnesty International, la plupart des accusés avaient déjà été emprisonnés depuis plus de dix ans après leur condamnation lors du procès « ÉAU 94» en 2013, qui impliquait 94 personnes qui auraient été liées aux Frères musulmans[12],[13]. Torture et mauvais traitementsEn , les Émirats ont ratifié la convention des Nations Unies contre la torture[14]. Toutefois, le respect de cette convention reste sujet à caution : en , le rapporteur spécial des Nations unies sur l'indépendance des magistrats et des avocats évoque « de graves violations des droits de l'homme dans les prisons » et interpelle les autorités émiraties sur des cas de tortures et de mauvais traitements[15]. Cas extrême, Issa bin Zayed Al Nahyan (en) est un membre de la famille royale qui a torturé et abusé de nombreux ouvriers. Il a roulé sur l'une de ses victimes en voiture et a employé un aiguillon électrique destiné au bétail (en) comme instrument de torture[16]. Les Émirats arabes unis participent à des opérations militaires au Yémen, en particulier contre l'État islamique au Yémen. Ils sont accusés par plusieurs organisations (Associated Press et Human Rights Watch) d'avoir recours à la torture dans plusieurs bases secrètes situées sur le territoire yéménite. Les États-Unis donnent une liste de questions et récupèrent les réponses mais disent ne pas participer aux sessions de torture. Plus de 2 000 personnes auraient disparu dans ces bases secrètes[17]. Le , le général émirati Ahmed Naser Al-Raisi, candidat à la présidence d'Interpol, est accusé d'être responsable de la torture de Matthew Hedges, un citoyen britannique accusé d'être un agent du MI6, les services secrets britanniques. Un autre cas de torture d'un citoyen britannique est documenté[18]. Les Émirats arabes unis condamnent en 2021 Ahmed Mansoor à dix ans de prison pour avoir défendu les droits de l'homme. Il est alors détenu sans contact humain dans une cellule de quatre mètres carrés, sans radio, télévision ni livre[19]. En , Human Rights Watch et le Gulf Centre for Human Rights (GCHR) font part de leurs préoccupations sur le bien-être de Mansoor, après que sa lettre privée détaillant ses mauvais traitements en détention et son procès déloyal a été publiée par un site d'information arabe londonien[20],[21]. Selon une source informée, à la suite de la publication de la lettre, les autorités émiraties ont transféré Mansoor dans une cellule plus petite et plus isolée, lui ont refusé l'accès aux soins médicaux et confisqué ses lunettes de lecture[22]. Il a aussi été confirmé que Mansoor était la cible du logiciel Pegasus, utilisé par les Émirats arabes unis[23]. En , le Parlement européen adopte une résolution, par 383 voix pour, 47 contre et 259 abstentions, appellant à un boycott de l'exposition universelle de Dubaï en 2020 en raison des violations de droits de l'homme et en particulier les arrestations de Mansoor et Nasser bin Ghaith, et l'extradition de Loujain Al-Hathloul[24]. Droits des travailleurs migrantsL'organisation Human Rights Watch dénonce les nombreux cas de servitude dans lesquelles sont placées des employées de maison de nationalité étrangère[25]. Jusqu'à récemment, des enfants jockeys étaient utilisés dans les courses de chameaux. La plupart de ces enfants viennent du Pakistan, de l'Inde et d'autres pays voisins[26]. Après une enquête, une nouvelle loi est adoptée qui garantit que les jeunes enfants ne seront plus engagés dans ces courses. Le 15 mars 2023, entre 2 400 et 2 700 Afghans ont été arbitrairement incarcérés par les autorités des ÉAU dans la « Emirates Humanitarian City » depuis plus de 15 mois[27]. Droit à l’éducationD’après les indications de l’UNICEF, le taux d'alphabétisation de la population s'élève à 90 %. Ce taux s'élève même à 97 % pour les jeunes filles (15-24 ans) et 93,6 % pour les jeunes garçons[28]. Notes et références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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