Dora RivièreDora Rivière
Dora Rivière, née le à Saint-Étienne et morte le au Luc-en-Provence, est une ophtalmologue et une résistante française. Elle est honorée du titre de Juste parmi les nations en 2011, à titre posthume. BiographieNée dans une famille protestante de Saint-Étienne, originaire du Chambon-sur-Lignon, elle est la fille de George-Henri Rivière, propriétaire d'une société de transport routier, et de Catherine Reynard[1]. Après le décès de son frère durant la Première Guerre mondiale, elle se tourne vers des études de médecine qu'elle réalise aux hospices civils de Lyon. Elle soutient sa thèse à Lyon en 1921[2] et se spécialise en ophtalmologie[3]. Sur les conseils de Suzanne de Dietrich et de la Fédération des étudiants chrétiens, elle part en Pologne de 1921 à 1923, avec l'association European Student Relief : elle accueille et soigne les étudiants étrangers qui étudient à Varsovie et logent dans les foyers du YMCA. Elle travaille aussi à l’hôpital et dans les camps de réfugiés russes et ukrainiens pour lutter contre une épidémie de typhus. À son retour à Saint-Étienne, elle se marie et a deux enfants, puis se sépare de son mari[1]. Elle travaille dans l'entreprise de transport familiale à Saint-Étienne, tout en soutenant des œuvres caritatives, notamment L'Œuvre des enfants à la montagne dont elle est présidente[3]. Elle s'engage dans le Résistance sous le pseudonyme masculin de « Monsieur Lignon », du nom du ruisseau de Haute-Loire[3]. Avec plusieurs organisations clandestines, elle aide les personnes traquées par les autorités à se réfugier à l'étranger : c'est la filière suisse entre le Plateau Vivarais Lignon et la Suisse en passant par Saint-Étienne avec Pierre Piton et Mireille Philip. Elle participe aussi à un réseau assurant le placement d'enfants juifs dans les fermes isolées du plateau de Haute-Loire[1], et notamment les enfants de Vénissieux avec l'abbé Glasberg et Madeleine Barot de la Cimade. Elle est dénoncée et arrêtée, le , par l'armée allemande, et incarcérée à la prison de Bellevue à Saint-Étienne, puis à la prison Montluc à Lyon, avant d'être transférée au camp de transit de Royalieu près de Compiègne[3]. De là, elle est déportée au camp pour femmes de Ravensbrück le avec le convoi dit des « 27 000 », du nom des matricules attribué aux prisonnières[4], Dora Rivière a, quant à elle, le matricule 27919[5]. Elle est affectée au Revier puis au Jugendlager tâchant d'aider ses codétenues au mieux. Elle est libérée le , à la frontière germano-suisse, par la Croix-Rouge[5],[6]. Dans l'ouvrage Les Françaises à Ravensbrück publié en 1965, d'anciennes codétenues de Dora Riviere se souviennent d'elle :
Dora Rivière se rend aux États-Unis et au Canada, en 1946, pour lever des fonds[3]. Elle est élue au conseil municipal de Saint-Étienne pendant sa déportation et, à son retour, elle est nommée adjointe au maire, chargée des affaires sociales[1]. Elle participe à la création de l'Amicale de Ravensbrück, est membre de l'Union des femmes françaises, du conseil d'administration du Collège Cévenol et de l'Accueil fraternel du Chambon-sur-Lignon. Elle se retire en 1972 au Luc-en-Provence, dans le Var, où elle meurt le [6]. Distinctions et hommages
Références
Voir aussiBibliographie
Liens externes
|