Discours sur PouchkineLe Discours sur Pouchkine (en russe : Речь о Пушкине) a été prononcé le 8 juin 1880 ( dans le calendrier grégorien) par l'écrivain russe Dostoïevski devant la « Société des Amis de la littérature russe de l'Université impériale de Moscou », en l'honneur du poète Pouchkine. Il a été ensuite publié dans Le Journal d'un écrivain d'août 1880 (numéro unique). Le Discours sur Pouchkine a aussi été publié par Les Nouvelles de Moscou et a déclenché une vive polémique. Le Discours sur Pouchkine a connu un énorme succès : à sa publication, quelque 6 000 exemplaires du Journal d'un écrivain sont vendus en quelques jours. ContexteEn mars 1880, on apprend que la statue monumentale en l'honneur de Pouchkine était achevée et que l'on procéderait à son inauguration solennelle à Moscou au printemps. Le monde littéraire pétersbourgeois, dont fait partie Dostoïevski, s'intéresse vivement à l'événement[1]. Dostoïevski, comme d'autres célébrités littéraires, y est invité au début avril, mais il n'est pas sûr de pouvoir y donner suite :
— Fiodor Dostoïevski, Lettre 849 du 9 avril 1880 ( dans le calendrier grégorien) à Sergueï Andreievitch Iouriev[2],[3]. Iouriev le relance à deux reprises, le 1er mai 1880 ( dans le calendrier grégorien) dans une lettre personnelle et le 3 mai 1880 ( dans le calendrier grégorien) dans une invitation officielle[4], auxquelles Dostoïevski répond le 5 mai 1880 ( dans le calendrier grégorien), dans laquelle il donne une réponse positive[5], mais émet quelques réserves, notamment en raison de la célébrité des autres intervenants (Aksakov, Tourgueniev, Ostrovski, Pissemski) et de la nécessité typiquement « pétersbourgeoise » d'obtenir une autorisation administrative préalable pour tenir un discours public[6]. L'écrivain souhaite se rendre à Moscou en compagnie de son épouse, malheureusement, les frais entraînés par ce voyage dépassent les possibilités du couple[7]. Fiodor Dostoïevski se rendra donc seul à Moscou. Anna confiera plus tard : « J'avoue que j'ai regretté toute ma vie de ne pas avoir vécu avec mon bien-aimé l'extraordinaire triomphe qu'il remporta aux fêtes de Pouchkine[8]. » Cette séparation est d'autant plus insupportable: elle ne devait durer que quelques jours, une semaine tout au plus. En réalité, Dostoïevski sera absent pendant vingt-deux jours[9]. Le 22 mai 1880 ( dans le calendrier grégorien), de Staraïa Roussa, l'écrivain peut télégrammer à V. M. Lavrov : « Serai à Moscou 23 mai 10 heures du soir[10]. » Peu après le départ du train de Novgorod, Dostoïevski apprend le décès de l'impératrice Maria Alexandrovna[10]. L'écrivain pense que le deuil menace d'annuler ou de repousser les festivités prévues pour l'inauguration de la statue et s'apprête à repartir de Moscou. Fâché de ce contretemps, Dostoïevski souhaite publier son discours et décide de reprendre la publication du Journal d'un écrivain dès 1881[11]. Notes et références
Édition française
BibliographieSources primaires
Sources secondaires
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