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Dans les années 1940 et 1950, elle fut surtout connue comme illustratrice dans le monde de l'édition. Elle fut aussi portraitiste, décoratrice de ballets et dessinatrice de mode et de publicités.
Fiancée avec Khill, elle le voit partir au front, en septembre 1939, et apprend, après deux années d'attente, sa mort, survenue en Alsace en juin 1940, quelques jours après l'armistice.
Lors de la débâcle de mai-juin 1940, elle trouve refuge chez Renaud de Jouvenel, beau-fils de Colette. Elle se lie d'une grande amitié avec Colette de Jouvenel, dite Bel-Gazou, fille de l'écrivaine.
Après quelque temps passé à Cannes, en zone libre, où elle étudie dans l'atelier d'Édouard Mac-Avoy (qui réalise d'elle un portrait au crayon), elle se rend à nouveau dans Paris et tâche de survivre dans la capitale occupée.
C'est le jeune éditeur Laurent Rombaldi qui, en 1942, lui confie un premier ouvrage à illustrer, Le Portrait de Nicolas Gogol, dont elle réalise les illustrations à la pointe-sèche.
Malgré les difficultés matérielles qu'imposent les temps de guerre et d'après-guerre, les commandes d'éditeurs se succèdent jusqu'à la fin des années 1950. Son dernier ouvrage est l'illustration des œuvres complètes de Julien Green qu'elle rencontre souvent. L'écrivain et son illustratrice s'apprécient mutuellement, partageant un même goût du rêve, des ambiances mystérieuses, fantastiques et tragiques.
Revenue auprès de sa mère, à Mouans-Sartoux, elle travaille quelque temps, à la fin de ces mêmes années, comme décoratrice au Palm-Beach et auprès du comité des fêtes de la ville de Cannes. Elle fréquente alors le cercle de Florence Gould et l'éditeur Jean Denoël.
Après la mort de sa mère, elle abandonne toute activité artistique et se retire, en 1964, près du petit village de Tourrettes, dans le Var.
Son abondante correspondance, encore inédite, constitue un témoignage de la vie et des luttes d'une femme du XXe siècle, qui s'est voulue totalement libre et vouée à l'art.[réf. nécessaire]
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L'iconographie des livres illustrés par Denyse de Bravura s'inscrit dans la continuité du livre illustré de bibliophilie et de son âge d'or durant l'entre-deux-guerres : illustration à fonction narrative qui se concentre sur les scènes clefs de l'intrigue et privilégie la figure. Le trait toujours dynamique, voire fiévreux, fait surgir la scène comme un fantasme. À la représentation naïvement réaliste, toute en lourdeur, adoptée à l'appui de certains textes, l'artiste préfère dans d'autres cas un registre romantique et aérien, teinté d'une forme d'angélisme des corps, ou s'adonne à des exercices néoclassiques où elle excelle au rendu des drapés.
Autodidacte, trop soucieuse de sa liberté pour se conformer à des modèles, Denyse de Bravura conserve toujours une écriture rebelle : trop appuyé, le réalisme qu'elle adopte finit par donner une impression d'étrangeté ; détachée de tout ancrage, la sérénité qu'elle met en scène ne se révèle en définitive qu'apparence.
Ses dessins, plus encore que ses gravures, donnent la mesure de l'imagination, des obsessions et de l'humour d'une artiste qui, éprise de beauté, a toujours scruté de façon impitoyable les faiblesses de la nature humaine.
Principaux livres illustrés
1943 : Le Portrait, de Nicolas Gogol, Éditions Rombaldi
1944 : Pictordu, de George Sand, Éditions Marcel Sautier
1945 : Le Bouquet de la mariée, ouvrage collectif, Ed. Marcel Sautier
1945 : La Jeune Fille nue, de Francis Jammes, Éditions Victormichel
1945 : La Route du tabac, d’Erskine Caldwell, Éditions du Pré aux Clercs
1945 : Le Petit Arpent du bon dieu, d'Erskine Caldwell, Éditions du Pré aux Clercs
1948 : La Guerre de Trois n'aura pas lieu, de Jean Giraudoux, Éditions Neveu
1950 : Le Livre de Monelle, de Marcel Schwob, Éditions Rombaldi
1951 : La Jeune Fille verte, de Paul-Jean Toulet, Éditions Rombaldi
1953 à 1960 : Œuvres complètes, de Julien Green, Plon