Denis Monfleur passe son enfance à Paris puis à Nogent-sur-Marne. Adolescent il s’initie à la sculpture avec le modelage en terre. A 18 ans, il devient ouvrier dans la presse parisienne[1].
Autodidacte[réf. nécessaire], il décide de se consacrer à plein temps à la sculpture et abandonne les créations en terre et en plâtre car elles impliquent d’être fondues, ce qui est économiquement inenvisageable. Il obtient grâce au maire de Fontenay-sous-Bois un lieu pour travailler le marbre et le bois : la Maison pour tous Gérard-Philipe.
En 1986, il expose pour la première fois à Fontenay-sous-Bois. En 1989, il rencontre le sculpteur José Subirà-Puig qui l’engage comme praticien. Il sera par la suite le praticien de Dietrich-Mohr et de Marcel Van Thienen[2].
En 1995, il expose à Paris. Sélectionné pour le Prix Fénéon, il se blesse en transportant sa pièce. Immobilisé, il décide de se mettre au granit[3]. Cette pierre plus primitive[pas clair], plus austère est surtout plus résistante à l’extérieur et à la pollution que le marbre[4].
Son travail est caractérisé par la taille directe sur une pierre dure souvent monumentale[5]. Cette technique implique un geste définitif où l'artiste soustrait de la matière[1]. Son vocabulaire artistique est figuratif[6]. L’humain est au centre de son œuvre avec une dimension universelle[7],[8]. Pour Olivier Cena de Télérama[9] :
« Quand Denis Monfleur taille ses têtes et ses personnages dans le basalte, il dit la vision qu'il a de l'homme. Il dit les contradictions, la violence et la poésie, l'égoïsme et les élans de générosité parfois, les passions avouables ou condamnables - tout ce que restituent les nuances de la pierre, les ombres et les lumières, les anfractuosités et les pics, le poli et le rugueux, l'élégance des courbes et la tension des arêtes »
Il rentre à la galerie Guigon en 1999[10],[11], puis en 2002 à la galerie Suzanne Tarasiève[12],[13],[14]. Il expose en France et à l’étranger : Hommage aux déportés juifs de Thessalonique, Creator Vesuvio à Herculanum, Une rencontre granitique dans les jardins des éditions Gallimard à Paris.
En 2010, il entre à la galerie Claude Bernard. Il développe différentes techniques[15], utilise la couleur et l'émaillage[16] et travaille des pierres de plus en plus dures, notamment des roches magmatiques telles que les orgues basaltiques et la diorite.
En 2014, il réalise en Uruguay une œuvre intitulée El. Atlante del Cerro et expose trente œuvres réalisées sur place.[réf. nécessaire]
Il travaille ensuite sur de plus petites pièces en taille directe qui forment des séries (les Menines, les Assis…). L'exposition avec la série des Individus[17] comprend près de trois cents personnages en lave, tous différents et réunis sur un même socle pour composer une œuvre en développement permanent. Présentée une dizaine de fois depuis, cette œuvre est continuellement augmentée de nouveaux individus.
En 2016, Jean-François Voguet lui remet l’insigne de Chevalier de l'Ordre des Arts et Lettres. La même année, il réalise L’Apporteur de l’espoir, une pièce monumentale installée devant la gare d’Austerlitz, en hommage aux Brigades internationales, parties en Espagne combattre le fascisme auprès des Républicains[18].
En 2020, il passe le confinement dans une usine du Puy-de-Dôme qui extrait des blocs de lave sur lesquels le sculpteur travaille depuis une dizaine d'années[19].
En 2021, il expose quatre têtes monumentales en granit sur la Place Vendôme à Paris.
En avril 2023, installation de douze “Monumentales” à Bordeaux, dans le cadre du programme L'art dans la ville : jardin et cour d’honneur de l’Hôtel de Ville, parvis de la Galerie des Beaux-Arts et de la Gare Saint-Jean, en avant-première de l'exposition au MusBA "Denis Monfleur. Peuples de pierre" du 2 juin 2023 au 7 janvier 2024[20].
Expositions personnelles (sélection)
1996 : 5e édition de L’Art dans les chapelles[21], Morbihan
1998 : La Boucherie et le Massacre, avec le peintre Fabian Cerredo, Espace Paul Ricard et Galerie Les Singuliers, Paris
2000 : Corps et âmes, Galerie Guigon, Paris[2],[11]
2002 :
Je tu il, elle, nous vous, ils, elles, Galerie Guigon, Paris[22]
Des gens, Galerie Suzanne Tarasiève, Barbizon (Catalogue)[23],[12]
2003 : Denis Monfleur : Paysages d’humains[3], Galerie Le Troisième Œil, Bordeaux (Catalogue)
2004 : Sur ce[7], Galerie Suzanne Tarasiève, Barbizon (Catalogue)
2005 :
Pour la peau des hommes[24],[25], Galerie Guigon, Paris (Catalogue)
La cour des têtes[28], Château de Carrouges, Carrouges (Catalogue)
Le chant du granit[29],[30], Galerie Guigon, Paris (Catalogue)
2009 :
Abbaye de la Madeleine[31], Châteaudun (Catalogue)
Têtes Vérités[32],[33], Galerie Nathalie Gaillard, Paris (Catalogue)
2010 : L’Œuvre Granit[34],[6] , La Ferme Ornée, Propriété Caillebotte, Yerres. Parution du livre Denis Monfleur, L’Œuvre Granit[35]aux Éditions de la Table Ronde avec un texte de Eric Darragon
2011 : Ronan Barrot / Denis Monfleur[36], Galerie Claude Bernard, Paris (Catalogue)
2012 : Denis Monfleur[37], Musée de la Fondation de Coubertin, Saint-Rémy-les-Chevreuse. Édition du livre Denis Monfleur[38]aux Éditions de la Table Ronde avec un texte de Jean-Luc Coatalem.
2013 :
Denis Monfleur[15], Galerie Claude Bernard, Paris (Catalogue)
Monfleur Monumentales Metz, L’Art dans les Jardins, Metz (Catalogue)[39]
2015 :
Individus, à la Galerie Claude Bernard et à ART Paris (Catalogue)[40]
Réalise une œuvre pour le Musée International de sculptures contemporaines monumentales en plein air à Santo Tirso, Portugal [1]
2016 : Pierres vives, Château de Montréal en Périgord (Catalogue)
2017 : Les émaillées… et quelques autres, Galerie Claude Bernard, Paris (Catalogue)[41]
2018 :
Sortir du piège[5],[42]. Sculptures de Denis Monfleur. L'Art au Fil de la Rance, Plouër-sur-Rance
Erratiques. Sculptures de Denis Monfleur[43][2], Musée d'art sacré de Saint-Nicolas de Véroce, Parc Thermal et Maison forte de Hautetour, Saint-Gervais Mont-Blanc (Catalogue)
Révélations, biennale internationale des métiers d'art et de création, Grand Palais, Paris[44]
Grandeur séculière, "L'Art dans la Ville" d'Issoire[45], et exposition au Centre d'art Jean-Prouvé, Issoire. Préface du catalogue d’exposition par Eric Vuillard
2023 : Denis Monfleur. Le souffle, l'éternité[46]. Une collection de gemmes et de pierres taillées, Librairie Galerie Métamorphoses, Paris (catalogue)
2024 : Denis Monfleur. Hommes de lave et d'albâtre. Galerie Laurentin, Paris.
Commandes publiques
L’Apporteur de l’Espoir, parvis de la Gare d’Austerlitz, Paris
L’Implorant, Fonds départemental d’art contemporain de l’Orne
Ange blanc et Le Roi, Fonds municipal d’art contemporain de Yerres
Réalisation d’une sculpture pour les Brigades Internationales d’Espagne en collaboration avec Oscar Niemeyer et Jean Michel Daquin, Musée de la Résistance, Champigny-sur-Marne
Place de la Liberté-Hommage aux déportés juifs à Thessalonique, musée d’art contemporain de Thessalonique
Fonds municipal d’art contemporain de Villeparisis
L’Observatoire, groupe scolaire Jean Zay, Fontenay-sous-Bois
Le Torse noir, Etterbeck, à l’occasion du 20e anniversaire du jumelage des villes de Fontenay-sous-Bois et d’Etterbeck (Belgique)
Chambre de commerce et d’industrie versaillaise
La Colonne ailée, groupe scolaire Jean Zay, Fontenay-sous-Bois
La Grande Prière, musée d’art contemporain, Saint-Ouen
L’esclave ou le 20 décembre 1848, pour le centre d’Art Aimé Césaire, Ville de la Verrière [47]
Collection Jean-Claude Volot, Abbaye Auberive
Prix et distinctions
1989 : 1er prix du XXVe Salon d'Art Contemporain de Saint-Ouen
1994 :
1er prix Xe Salon International d'Art Contemporain de Villeparisis
Sélectionné pour le prix Antoine Pevsner, Centre Georges Pompidou, Paris
Sélectionné pour le prix Louis Weiler, Institut de France, Paris
1er prix de l'Association pour le Commerce et l'Industrie Versaillaise
1995 : Sélectionné pour le prix Fénéon, Chapelle de la Sorbonne, Paris
1996 : 1er prix Sculpture de la Triennale Internationale d'Art Contemporain et de Littérature des Pays de la Communauté Européenne et de la francophonie
2000 :
1er prix de sculpture contemporaine de la ville de Barbizon
Sélectionné pour représenter Paris au Symposium International de Sculpture Contemporaine de Thessalonique (Capitale Culturelle Européenne 1997), Grèce
2004 : 1er prix de sculpture Pierre Cardin, Académie des Beaux-Arts, Institut de France, Paris[8]
Éric Vuillard (préface) et Centre d'art Jean Prouvé, Denis Monfleur : grandeur séculière : Art dans la ville, Issoire, 2019, 76 p. (ISBN979-10-93338-21-7)