En mathématiques, le développement en série de Engel d'un nombre réel strictement positif , moins connu que son développement en fraction continue mais étroitement lié[1], est son expression sous la forme :
De plus, lorsque x appartient à , on a toujours . On écrira donc plus simplement un réel non entier de cet intervalle sous la forme où est la partie entière de ; on a alors .
Par exemple, le nombre π, situé entre 3 et 4, s'écrit [7].
Premiers exemples
Un développement par une suite constante correspond à une série géométrique : (pour tout entier ).
Celui du nombre e correspond au développement obtenu à partir de la série entière de l'exponentielle : ; donc .
Plus généralement, .
Le nombre [8], somme des inverses des primorielles, est le nombre pour lequel la suite est la suite croissante de nombres premiers.
Expression des sommes partielles
La somme partielle peut s'écrire après factorisations sous les formes équivalentes suivantes :
, fraction continue ascendante,
à comparer avec le développement en fraction continue descendante classique : ;
cette expression montre que peut se calculer à partir de avec divisions et additions (les additions consistant juste à ajouter 1).
Le nombre s'écrit alors .
Construction du développement
La suite s'obtient par l'algorithme suivant, dû à Henry Briggs :
Ceci permet de prouver l’irrationalité de nombres dont on connait un développement du type comme e, , , , , , [4].
Variante différenciant les rationnels des irrationnels
Le réel positif s'écrit aussi de manière unique sous la forme :
,
où les forment une suite finie ou infinie croissante (au sens large) d'entiers strictement positifs, mais où l'on s'interdit une suite infinie constante à partir d'un certain rang.
↑ ab et cPierre Liardet et Pierre Stambul, « Séries de Engel et fractions continuées », Journal de théorie des nombres de Bordeaux, t. 12, no 1, , p. 37-68 (lire en ligne).
↑(de) F. Engel, « Entwicklung der Zahlen nach Stammbruechen », dans Verhandlungen der 52. Versammlung deutscher Philologen und Schulmaenner in Marburg, , p. 190-191 ; traduction en anglais : http://oeis.org/A006784/a006784.pdf.
↑(en) Daniel Duverney, Number Theory : An Elementary Introduction Through Diophantine Problems, World Scientific, coll. « Monographs in Number Theory » (no 4), , 335 p. (ISBN978-981-4307-46-8, lire en ligne), p. 14-15 (ou : Théorie des nombres, Dunod, 2007).
↑ a et bDaniel Duverney, « Développement d'un nombre en série de Engel », Revue de Mathématiques Spéciales, (lire en ligne).
↑(en) T.A. Pierce, « On an Algorithm and Its Use in Approximating Roots of Algebraic Equations », The American Mathematical Monthly, vol. 36, no 10, , p. 523–25 (DOI10.2307/2299963)
(en) Peter J. Grabner et Arnold Knopfmacher, « Arithmetic and metric properties of p-adic Engel series expansions », Publ. Math. Debrecen, vol. 63, no 3, , p. 363-377 (lire en ligne)