Czupryna

Une des illustrations du Sachsenspiegel. Un Wende se tient à gauche, faisant signe qu'il ne comprend pas le discours. Il a la tête à moitié rasée et des jambes enveloppées de façon caractéristique, comme tous les Wendes du Sachsenspiegel.
Mariage d'Henri Ier le Barbu et d'Edwige de Silésie, XIVe siècle. Les Polonais sont à gauche, avec la tête à moitié rasée. Les Polonais du Moyen Âge n'aimaient pas la pilosité trop longue : la barbe d'Henri leur semblait si étrange qu'ils l'appelait « le Barbu ».
Le dernier des Nieczujas, tableau de Juliusz Kossak (1887).

La czupryna (ou wysokie polskie cięcie, podgolony łeb, łaszczówka) était une coupe de cheveux traditionnelle des nobles polonais, associée principalement au mouvement du sarmatisme, mais également portée par les Polonais du Moyen Âge. Elle se caractérise par un rasage des cheveux au-dessus des oreilles et sur la nuque, laissant un toupet de cheveux plus longs maintenus sur le dessus de la tête. Pendant des centaines d’années, il s'est agi de la coiffure typique des Polonais.

Histoire

Les origines de cette coiffure ne sont pas claires. Elle était probablement porté avant le XIIe siècle, et s'est maintenue jusqu'à sa lente disparition au XVIIIe siècle. Certaines des premières mentions du « crâne à moitié rasé des Polonais » ont été trouvées sous la plume d'un moine un franciscain écrivant en 1308[1], Wincenty de Kielcza[2] (moitié du XIIIe siècle), et le poète autrichien Seifried Helbling (en) (fin du XIIIe siècle)[3],[4]. Dans les chroniques de Mierzwa (du début du XIVe siècle), de Cracovie, on peut également lire que le prince Leszek le Noir (mort en 1288) se laissait pousser les cheveux pour s'attirer les bonnes grâces des Allemands, ce qui était donc scandaleux à la fois à son époque et à l'époque de la chronique.

Les sources graphiques témoignant de l'existence de la czupryna comprennent la patène de la cathédrale de Płock commandée par Conrad Ier de Mazovie (moitié du XIIIe siècle), ainsi que la patène commandée par Mieszko III le Vieux (année 1195)[5] pour le monastère cistercien de Ląd, et le sol de Wiślica (années 1175-1180)[6].

Typologie

Au fil des siècles, dans la littérature polonaise, on peut observer une nomenclature spécialisée autour de la czupryna. Il est possible d'en distinguer différents types :

  • czupryna (staro)polska – « à l'ancienne ». Il s'agit du type le plus ancien ; on le retrouve dans des sources médiévales, et l'on sait que Jean III Sobieski portait également ce type de czupryna ;
  • czupryna łaszczowa. Référence à Samuel Łaszcz (en), qui, selon les sources, l'a popularisé. Le rasage montait plus haut sur le crâne ;
  • czupryna czerkieska – la czupryna tcherkesse. D'après le nom, nous pouvons déduire que ce type était probablement similaire aux coupes de cheveux traditionnelles des hommes circassiens ;
  • czupryna szwedzka – la czupryna suédoise. Selon les sources, le rasage était plus bas, plus proche de la tonsure de l'Ordre de Saint-Benoît, et saupoudré de poudre ;
  • głowa cybulana – la czupryna en forme d'oignon. Un nom ludique pour une tendance qui consiste à réduire la czupryna à quelques cheveux au sommet de la tête[7],[8].
Stanisław Koniecpolski
Jerzy Ossoliński (en), vers 1635. Une autre version populaire et ultérieure de la czupryna, avec une touffe de cheveux plus épaisse sur le dessus du crâne.

Articles connexes

Références

  1. Anonymi descriptio Europeae Orientalis, wyd. O. Górka, Kraków 1916, s. 57–58: olim omnes Poloni ibant tonsi, sicut conversi cistercienses, sed nunc aliqui incipiunt dimittere crines.
  2. Vita minor, cap. 24, MPH IV, s. 272: Ob cuius dispesacionis beneficium ac recordacionis memorabile signum indictum est Polonis, ut in tonsura rotunda conformarent se moribus religiosorum; to samo powtarza Vita maior, cap. 12, MPH IV, s382. Kontrowersje wokół datowania żywotów nie mają, według Jurka, znaczenia, gdyż dotyczą kilku lat, czyli około roku 1248 lub około 1254, zob. M. Plezia, Dookoła sprawy świętego Stanisława. Studium źródłoznawcze, wyd. 2, Bydgoszcz 1999, s. 138.
  3. Seifrief Helbling, Der Kleine Lucidarius, III 225 n. Wyd. J. Seemüller, Halle 1886 (reprint 1987), s. 123: Waz will du Pôlân hôchbeschorn?/der Ungern waere daz vil zorn/ der ir langem hâr erkür/die hôhen pôlânischen schüer. Pieśń trzecia powstała, według ustaleń wydawcy (s. XX), w latach 1292-1294.
  4. Ibidem, VIII 793n., s. 210 n.: und swer in disem lande snit/gewant nâch der Pôlân sit,/ daz dem sin hâr waer geschorn / hôch úf für die ôrn/ daz sold im nimer washen. Pieśń iVIII pochodzi z 1299 r.
  5. Sztuka polska przedromańska, il. 1058; P Skubiszewski, Patena kaliska, Rocz. Hist. Szt. 3 (1962), s. 158-213; do datacji por. T. Jurek, Dokumenty fundacyjne opactwa w Lądzie, Rocz. Hist. 66 (2000), s. 34; barwna reprodukcja w: Cystersi w średniowiecznej Polsce. Kultura i sztuka. Katalog wystawy, Warszawa-Poznań 1991, s. 142–143, 146–147.
  6. Sztuka polska przedromańska, il. 696, 703; L. Kalinowski, Romańska posadzka z rytami figuralnymi w krypcie kolegiaty wiślickiej, w: Odkrycia w Wiślicy. Rozprawy Zespołu Badań nad Polskim Średniowieczem Uniwersytetu Warszawskiego i Politechniki Warszawskiej, t. I, Warszawa 1963, s. 86–110; J. Leśny, w: SSS, t. VI, Wrocław 1980, s. 497-499 (z bibliografią); J. Dobosz, Polityka fundacyjna Kazimierza Sprawiedliwego, Poznań 1995, s. 54-57 (gdzie uściślenie ramowych dat powstania oraz zestawienie literatury).
  7. (pl) Zygmunt Gloger, Encyklopedia staropolska, t. I (lire sur Wikisource), « Czupryna »
  8. (pl) Jędrzej Kitowicz, Opis obyczajów i zwyczajów za panowania Augusta III, Poznań, Edward Raczyński, (lire sur Wikisource), « O strojach czyli sukniach ».