Située dans le centre-ville de Nantes, le square long d'environ 180 mètres sur 50 mètres de large représentant une superficie de 8 762 m2[1], ses accès se font par l'intermédiaire de grilles de fer forgé situées à ses deux extrémités rue Piron à l'est et rue des Cadeniers à l'ouest. La grille ouest est de plus encadrée par deux guérites de pierre. Le cours est bordé par une rangée d'immeubles identiques sur les côtés nord (donnant rue Gresset) et sud (donnant rue de l'Héronnière).
Il porte le nom du général d'EmpirePierre Cambronne, cette dénomination entérinant un usage en vigueur au sein de la population nantaise depuis l'installation de la statue de ce général en 1848[2].
Historique
La congrégation religieuse catholique des Capucins arrive à Nantes en 1593, et est installée par le duc de Mercœur dans le faubourg du Marchix (aujourd'hui quartier de la place de Bretagne). En 1629, les religieux fondent, au-dessus du quai de la Fosse, un nouveau couvent, disposant d'un domaine[3]. La chapelle du couvent se situait au niveau de l'actuelle rue Piron ; le cloître se trouvait à peu près au niveau de l'actuel no 4 de la rue de l'Héronnière ; un petit bois s'étendait au niveau des actuelles rue Voltaire et Gresset[4].
L'esplanade actuelle proprement dite était occupée par les jardins et le verger du couvent[4]. Au milieu du XVIIIe siècle, François Bonamy fait appel au « frère Louis » pour planter les plantes exotiques et rares, reçues d'autres villes ou de l'étranger, dans le jardin du couvent des Capucins. En effet, à cette époque, le manque de moyens rend inutilisable le jardin des apothicaires, ouvert à tous vents et sujet au pillage[5].
À partir de 1777, sous l'impulsion de Jean-Joseph-Louis Graslin, un nouveau quartier voit le jour. L'aménagement de la place de la Comédie est rendue difficile par les dure négociation nécessaire avec les Capucins pour obtenir qu'ils cèdent une petite partie de leur terrain[6]. En 1791, le couvent devient bien national, et la mairie de Nantes achète le terrain. Il est aménagé suivant les plans de l'architecte nantais Mathurin Crucy, qui fixe les normes de construction. Les parcelles sont vendues par lot, la première transaction concernant la chapelle de l'ancien couvent, en 1792[4].
Le a lieu l'inauguration de la statue de Pierre Cambronne, œuvre de Jean Debay, reposant sur un socle dessiné par Henri-Théodore Driollet.
En 1890, un kiosque à musique y est construit près de la statue de Cambronne (sur son côté est) afin d'accueillir l'orchestre des théâtres municipaux qui donne quatre soirs par semaine des concerts payants. Tous les jeudis, la musique des régiments de la garnison fait de même avec des concerts gratuits. Ce kiosque en bois a été détruit en 1909. Au cours de l'année 1954, la municipalité évoqua l'idée de construction d'un nouveau kiosque en béton, mais le projet fut vite abandonné[7].
Cette promenade a successivement été baptisée « cours du Peuple » puis « cours de la République » à son ouverture, « cours Impérial » et « cours Napoléon Ier » sous le Premier Empire, « cours Henri IV » après 1815, de nouveau « cours Napoléon » le , « cours de la République » après 1871, et enfin « cours Cambronne » depuis le [8],[9].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
Seize immeubles donnant sur le cours Cambronne sont inscrits à l'inventaire des Monuments historiques, et dont, l'hôtel Scheult ou hôtel des Cariatides, est classé[10].
Ceux-ci se composent : d'un sous-sol (qui est le seul accès des bâtiments depuis le cours), d'un premier niveau sur terrasse, puis de deux étages à colonnes ioniques, et enfin d'un étage supérieur derrière une balustrade. Les entrées principales de ces immeubles se trouvent respectivement rue Gresset (côté nord) et rue de l'Héronnière (côté sud).
Pauline Brost et Hélène Rousteau-Chambon (dir.), Le Cours Cambronne, entre utopie et réalité : mémoire de maîtrise d'histoire de l'art et archéologie, Nantes, Archives municipales, 2002-2003.
Claude Cosneau, « Le cours Cambronne : spéculation et urbanisme », Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et de la Loire-Atlantique, Nantes, Société archéologique et historique de Nantes et de la Loire-Atlantique, t. 115, , p. 51-78 (ISSN0240-8260).
Georgette Heurtin, « Les Magnolias du cours Cambronne », Les Annales de Nantes et du Pays nantais, Nantes, Société académique de Nantes et de la Loire-Atlantique, no 252, , p. 18-19 (ISSN0991-7179, lire en ligne).
Claude Kahn, « Le Cours Cambronne et l'hôtel de François-Léonard Seheult », Les Annales de Nantes et du Pays nantais, Nantes, Société académique de Nantes et de la Loire-Atlantique, no 252, , p. 19-21 (ISSN0991-7179, lire en ligne).
Université de Nantes. Service formation continue dont université permanente, Çà et là par les rues de Nantes, Nantes, Reflets du passé, , 207 p. (ISBN2-86507-016-6).
Catherine Vadon, Aventures botaniques, d'outre mer aux terres atlantiques, Strasbourg, Jean-Pierre Gyss, , 184 p. (ISBN978-2-914856-01-0).