L'écorce est employée pour confectionner un remède contre les essoufflements et le rhume chez les Wayãpi. Les Palikur baignent les enfants et les chiens dans la décoction des feuilles pour les rendre obéissants[2].
Au Guyana, Amérindiens du nord-ouest soignent l'hypertension avec des tisanes de feuilles sèches, tandis que les Warao l'utilisent dans le traitement de la coqueluche[3].
Histoire naturelle
En 1775, le botaniste Aublet (qui décrivit pour la première fois cette espèce) propose la diagnose suivante[4] :
SEM. Nux oblonga, fulcata, bilocularis, pulpa gelatinoſa, viſcoſa, involuta. Semina ſolitaria, quandoque unum abortitur.
Floret fruftumque ſert variis anni temporibus.
Habitat in ſylvis Caiennæ & Guianæ.
Nomen Caribæum ACHIRA-MOUROU. »
« LE SEBESTIER, Achira-mourou (PLANCHE 86.)
Cet arbre eſt de moyenne grandeur. Son tronc s'élève de cinq à ſix pieds, ſur cinq à ſix pouces de diamètre. Son écorce eſt rouſſâtre, ridée & gerſée. Son bois eſt blanchâtre, peu compact ; il porte à ſon ſommet pluſieurs branches noueuſes qui ſe diviſent en deux ou trois rameaux. Les rameaux ſont hériſſés de poils roides & aigus-, de chaque nœud fort une, deux, trois ou quatre feuilles qui les entourent. Ces feuilles ſont alternes, entières, ſeſſiles, vertes, couvertes de poils comme les rameaux, ſur les deux faces ; elles ſont ovales, terminées en pointe. Les plus grandes ont ſept pouces & plus de longueur, ſur trois pouces & demi de largeur. De l'aiſſelle des feuilles naiſſent des bouquets de fleurs dont le calice & les pédoncules ſont hériſſés de poils rouſſâtres. Le calice eſt d'une ſeule pièce en forme de coupe, à cinq dentelures.
La corolle eſt blanchâtre, d'une ſeule pièce, en manière d'entonnoir. Son tube eſt renflé au deſſus du calice, & partage en cinq lobes à ſon orifice ; il eſt attaché ſous l'ovaire.
Les étamines ſont au nombre de cinq, placées entre les diviſions de la corolle, ſur la paroi moyenne & interne du tube.
Leurs filets ſont blancs, velus à leur naiſſance. L'anthère eſt à deux bourſes, & en forme de fer de flèche.
Le piſtil eſt un ovaire rougeâtre, ſurmonté d'un style qui ſe diviſe en deux branches, leſquelles ſe ſubdiviſent en deux plus petites.
Chacune eſt terminée par un stigmate applati & arrondi.
L'ovaire devient une baie blanche, ovale, pointue, attachée au calice par un côte, à ſa baſe, & elle eſt inclinée horiſontalement. Elle eſt remplie d'une pulpe gélatineuſe & viſqueuſe, dans laquelle eſt un noyau ovale, pointu, ſillonne. Il eſt à deux loges, mais le plus ſouvent il en avorte une, celle qui ſubſiſte contient une amande à deux cotylédons.
Cet arbre eſt nommé ACHIRA MOUROU par les Galibis. Il croît dans l’île de Caïenne & dans la Guiane. Je l'ai trouvé avec des fleurs & des fruits en différents mois de l'année.
Les fleurs ſont représentées de grandeur naturelle. Le fruit eſt diminué : il eſt ordinairement une fois plus gros. »
↑T. VAN ANDEL, Non-timber forest products of the North-West District of Guyana - Part I & II, Universiteit Utrecht. Tropenbos Guyana Series 8A-8B, , Part I 320 p., Part II : 341 p (ISBN90-393-2536-7, lire en ligne)
↑ a et bJean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , pp. 219-222 (lire en ligne)