Confrérie du Saint-Sacrement de LavalLa Confrérie du Saint-Sacrement de Laval est une confrérie religieuse établie à Laval au XVIIe siècle. HistoriqueFondationLa confrérie du Saint-Sacrement fut fondée dans l'église Saint-Vénérand de Laval, le 26 juin 1605 sous le bon plaisir et autorité de MM. les grands-vicaires commis par le chapitre, le siège épiscopal étant vacant, par le bas âge de Mr de Beaumanoir, évêque du Mans nommé. L'autorisation fut accordée le 5 juillet 1605 par Claude Le Febvre, chantre et official et Guillaume Chapelet archidiacre de Passais, vicaires généraux, commis par le chapitre du Mans[1]. Fondation
Le dimanche 26 juin 1605, les fondateurs se réunirent chez le notaire Pierre Croissant: c'étaient Jean Peslier, curé de Saint-Vénérand, Antoine Berset, vicaire, Laurent Perrier, chapelain, Guillaume Riviers, prêtre, Charles Gaudin, sieur du Coudray, Jérôme Saibouez, sieur de la Courteille et Renée Le Clerc, sa femme, Pierre Berset et Jeanne Gloria, sa femme, Renée Loriot, sieur de la Gaudesche, Julien Loriot, sieur de la Gandonnière. Jean Journée, sieur de la Ville, Jean Sergeul, sieur de la Brochardière, Guy Chapelet, sieur de la Houdussière. Ils rédigèrent un projet de statuts, les signèrent et les envoyèrent au Mans avec cette lettre : « A messieurs les doyen et chapitre de l'église du Mans, ou messieurs vos grands vicaires, le siège épiscopal vacant. — Supplient et vous montrent humblement Me Jehan Pellier, docteur en théologie, prieur-curé de Saint-Melaine et Saint-Vénérand, Me Guillaume Riviers[n 1], prestre, Me Jehan Loriot[n 2], advocat et Charles Gaudin[n 3], procureurs marguilliers de la fabrique dudict Saint-Vénérand, Hyerosme Saybouez et Renée Le Clerc, son espouse, Pierre Berset et Jehanne Gloria[n 4], son espouse, et Julien Loriot, le jeune, habitans de la ville de Laval, en la paroisse dudict Saint-Vénérand, faulxbourg du Pont-de-Mayenne, que pour la révérence qu'ils portent au Très-Auguste et Très-Sainct-Sacrement de l'autel, ils désireroieut s'assembler en » une confrairie et faire que ce très-sainct Sacrement fust porté aux malades avec plus de respect et honneur, pourveu qu'il vous plaise auctoriscr ladicte confrairie et statuts cy attachés. Ce considéré, messieurs, attendu que ladicte confrairie sera célébrée en ladicte église de Saint- Vénérand, dudict faulxbourg du Pont-de-Mayenne de Laval et ne tend qu'à l'honneur de Dieu et vénération du Saint-Sacrement, il vous plaira l'approuver et vous obligerez les supplians à prier Dieu pour vous. » (Suivent les signatures.)[1]
Cette confrérie fut autorisée par une bulle du pape Paul V, donnée à Rome le onze des calendes de décembre de la même année. ButSon but était que le Saint-Sacrement fût porté et administré aux malades de la paroisse avec plus d'honneur, révérence et solennité, l'augmentation de la foi, l'entretien de la religion chrétienne et le maintien et la restauration de L'église catholique, ainsi que l'extirpation des hérésies allumées dans la chrétienté. Ses statuts étaient compris dans vingt et un articles. Pour ajouter aux solennités dos fêtes de la confrérie, L'orgue devait jouer. Le salaire des enfants de chœur devait, être payé par leur instruction tant en ce qui concernait les cérémonies de l'Église que dans les lettres. Guillaume Riviers, l'un des fondateurs eut pour cet effet, sa vie durant, la jouissance d'une maison au bas du cimetière, qui fut donnée à la confrérie pour le régent chargé de l'instruction des enfants de chœur. Il était à la présentation du prieur-curé et des marguilliers de la paroisse, conjointement avec le bâtonnier et le receveur de la confrérie. Monastère des Ursulines de LavalA l'extrémité du cimetière de Saint-Vénérand, sur le bord de la rue Sainte-Anne[n 5], se trouvait une maison dite de l'Armurerie[n 6] donnée depuis peu pour servir de Petit Séminaire[n 7],. Cette maison appartenait alors à la confrérie du Saint-Sacrement, érigée dans l'église de Saint-Vénérand. La maison était dirigée par Guillaume Riviers[n 8]. Le 27 avril 1616, les membres de la confrérie du Saint-Sacrement, font à Françoise de la Croix[n 9], des lieux, maisons, cours et jardins appelés le Séminaire de la Confrérie, exploités par Guillaume Riviers pour leur servir de couvent et maison religieuse selon la règle de l'ordre. Les Ursulines s'y établissent et y restent pendant plusieurs années. 27 avril 1616
Le 27 avril 1616, les membres de La confrérie du Saint-Sacrement, établie dans L'église de Saint-Vénérand, au faubourg du Pont-de-Mayenne de la ville de Laval, représentés par : 1° Vénérable et discret maître Jean Pellier, prêtre, docteur en théologie, prieur-curé de l'église paroissiale de Saint-Vénérand, 2° Michel Paumard, prêtre, bâtonnier de la confrérie, 3° Jean Sergeul, sieur de la Brochardière, idem, 4° Julian Loriot, le jeune sieur de la Gandonnière, l'un des fondateurs, idem, 5° Hyérome Saybouez, sieur des Chênesays, fondateur de la confrérie, 6° Jean Loriot, sieur de la Gaudesche, avocat, député de la confrérie, 7° Jean Journée, seigneur de la Ville, idem, 8° Gaspard Chassebœuf, sieur de la Fosse, procureur marguillier de la fabrique de Saint-Vénérand, 9° Pierre de la Porte de la Teslinière, idem, députés avec les dénommés ci-dessus, font à révérende sœur Françoise de la Croix, supérieure et mère de la maison religieuse de Sainte-Ursule à Bordeaux, représentée par Robin Beauvais, prêtre, docteur en théologie, prieur du prieuré de Châtillon en Bordelais, son procureur spécial, cession aux sœurs religieuses de l'ordre de Sainte-Ursule des lieux, maisons, cours et jardins appelés le Séminaire de la Confrérie, exploités par vénérable et discret maître Guillaume Riviers, prêtre, l'un des fondateurs de la confrérie, et situés au bas du cimetière de Saint-Vénérand, pour leur servir de couvent et maison religieuse selon la règle de l'ordre. Les religieuses eurent pour condition de s'y installer au plus tôt que faire se pourra, dans six mois, en cas que le royaume fût en paix et qu'il n'y eût dans la ville et faubourg aucune contagion. On ajouta que si le cas advenait qu'elles trouvassent un local plus convenable et qu'elles voulussent abandonner celui-ci, le marché resterait nul. Cette cession fut faite pour le prix de huit cents livres en présence de Daniel Hay, écuyer, seigneur de la Motte et du Chastelet, intendant de la maison de madame la duchesse de la Trémoille, capitaine du château de Laval et lieutenant pour le roi en l'absence de M. de Bouillé gouverneur de la ville et du château de Laval ; de maître Guillaume Riviers, prêtre ; de honorables maîtres Ambroise Guays, sieur de la Mesnerie, Mathurin Beudin, sieur de la Guédonnière et Charles Cribier[2].
La maison était située non loin d'une chapelle de Saint-Jacques[n 10] qui leur sert d'église, et où le Saint-Sacrement est placé le 30 juillet un mois après leur arrivée. Elles habitent longtemps cette maison qui, après leur départ est enfin appliquée à la destination indiquée par les fondateurs[n 11]. Il est question un moment d'établir définitivement les Ursulines dans cette maison. Le 19 novembre 1617, Jean Pellier[n 12], rassemble un conseil de paroisse, pour proposer aux habitants de céder aux religieuses le bas du cimetière. Le projet n'a pas de suite, sans doute parce que le local ne pouvait convenir à une communauté en règle. Néanmoins, les Ursulines admirent des novices et une d'elles, nommée Jeanne de la Porte meurt le 19 mars 1618, et est enterrée dans la chapelle Saint-Jacques. InventaireINVENTAIRE DES MEUBLES-JOYAUX DE LA CONFRÉRIE DU SAINT-SACREMENT (1624)
Une chapelle de veloux rouge cramoisy acoustrée de clinquant d'or fin et de toile de soye et dentelle, chef et lettres, le tout de fil d'or et acommodée de pommerettes dorées et menuiserie, en laquelle on mect et dépose le Sainct Sacrement sur le grand autel de ladicte église (de Saint-Vénérand) tant aux festes de ladicte confrarie que aux jours et festes Dieu dites le Sacre que durant l'octave et aultres jours. Une custode d'argenl dans laquelle on porte le Sainct Sacrement aux malades. Une croix d'argent dorée acommodée de sou baston, laquelle on porte devanl Le Sainct Sacrement, Ung encensoir d'argenl garny de chaignes et pendans. Une navette d'argent dans laquelle on met l'encens. Ung benoistier d'argent doré avecq son gestouer[n 13] aussy d'argent. Ung poille[n 14] de velour figuré blanc et rouge, garny de quatre pommerettes dorées et bastons paincts pour porter ledict poille. Une tunique ou daumoniere[n 15] du mesme veloux pour revestir le prestre qui porte ledict Sainct Sacrement. Trois sourpliz de toille blanche garnis de dentelle pour servir à revestir le prestre et porter soubz ladicte tunicque. Une chapelle d'aornemens, sçavoir trois chapes, une chasuble etdeuxtunicques oudaumonere letout dedamas blanc à grands feuillages, et les chaperons et paremens de satin blanc recouvert d'orfraries et histoires, le tout de bon fil d'or et soye[n 16]. Deux fallots de fer blanc sur manches. Une clochette ou eschelette. Un calice d'argent doré avecq sa paterne, une paix d'argent, laquelle est figuré de Sainct François, ung missel,ung corporallier, deux corporaulx, le couvercle de calice, une aultre saincture et amyt, avecq deux orseuls 3 cl'estain légués et donés à ladicte confrarie par deffunct M re Anthoine Berset vivant vicaire de ladicte paroisse pour servir aux services divins qui se célèbrent par ladicte confrarie. L'inventaire de la confrérie contient cette mention : « Copia d'accord passé par devant ledict Croissant notaire le 6 avril 1617 entre Jean SergeulBrochardière et Julien Loriot le jeune Gandonniere, bastonniers de ladicte confrarie d'une part, et M e Jean Levesque prestre chapelain de l'église de Sainct Venerand d'aultre, contenant que ledict Levesque se seroit obligé monstrer et enseigner la grammaire et langue latine à tous les coristres qui sont et pourront estre receus en ladicte église, selon les jours heures et règles des pères jésuites, lesquels coristres ledict Levesque fera renger au son de la cloche et fera revestir en l'église de leurs robes et sourplis, et les mènera et conduira chantans, dont il lèvera le chant, allans processionnellement portans le Sainct Sacrement aux malades, et autres submissions moiennant 25 livres p. de la manière que dessus, cinquante livres par an[3]. » En 1625, la maison que la confrérie avait jadis acquise « pour servir de séminaire et logement à un prestre capable d'instruire les enfans de chœur en la piété et bonnes lettres » fut donnée à vie à Julien Terrier, licencié en théologie, chantre de Saint-Vénérand, et principal au collège de Laval, à charge « d'y enseigner gratuitement et sans salaire les enfans de chœur de ladicte paroisse, tant en ce qui est de la piété que de la congnoissance des bonnes lettres, d'assister à la conduicte du Saint Sacrement avec lesdicts enfans de chœur, lorsqu'il sera porté et administré aux malades en ladicte paroisse, chantant et psalmodiant ainsi que de coustume ; pourra neantmoins ledict Terrier tenir si bon lui semble un prestre homme de bien et capable à ses gages pour le soulager soit à l'instruction desdicts enfans de chœur, et veiller sur leurs actions, soit à la conduicte dudict Sainct Sacrement, sans que ladicte confrarie soil tenue pour ce de fournir aucune chose, et tousjours luy et ledict prestre demeure et non autrement audict séminaire. »[4].RéformeUne requête fut présentée en 1749 à Mgr de Froullay, évêque du Mans, tendant à réformer des abus qui s'étaient glissés dans la confrérie, pour lui rendre sa première splendeur. Un nouveau règlement fut fait le 4 mars 1750 par Me Léon de Sévérac, prieur-curé de Saint-Vénérand, Jean Passard et Pierre Duchemin de Bléré, prêtres, avec les sieurs Mathurin Le Breton et Jean de la Porte, commissaires nommés par les membres de la confrérie. Ce nouveau règlement comprenait onze articles ; il fut approuvé par une ordonnance de Charles-Louis de Froullay évêque du Mans, du 7 avril 1757. On trouve les Statuts et des instructions pour les confrères et sœurs de la confrérie du très Saint-Sacrement érigée en l'église de Saint-Vénérand de Laval par Marie de Kenaize, prêtre, contenus en un petit volume in-32, imprimée la Flèche en 1770. Isidore Boullier persuadé que les confréries sont un des moyens les plus propres à entretenir l'esprit de piété et de charité, remet sur pied au XIXe siècle celles dépendantes de sa paroisse : celle du Saint-Sacrement et celle des Prêtres. Notes et référencesNotes
Références
Voir aussiArticles connexesBibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article..
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