Citizen Facts
Citizen Facts est une série documentaire de 5 épisodes de 35 minutes, créée en par Aude Favre et Sylvain Louvet à l'aide d'une rédaction citoyenne et diffusée le sur arte.tv. DescriptionLa série met en avant le travail de recherche de la rédaction citoyenne Citizen Facts autour de plusieurs sujets d'actualité (mouvement anti-vax, greenwashing, avortement, etc.). Au-delà de la vérification des faits, chaque épisode est l'occasion pour les auteurs de faire découvrir au spectateur les outils pédagogiques et numériques utiles au travail journalistique et à l'analyse de la désinformation[1],[2],[3]. Chaque épisode traitant d'un sujet particulier, l'autrice et narratrice Aude Favre suit un groupe restreint de participants à la rédaction citoyenne dans leurs échanges et leurs recherches. Les épisodes montrent ainsi principalement les réunions de groupe, les interviews ou les outils utilisés pour répondre aux questions au fur et à mesure de l'enquête et parvenir à une conclusion claire. Rédaction citoyenneAvec sa chaîne Youtube « Aude WTFake » traitant principalement de fact-checking[4] depuis , la journaliste Aude Favre monte en un serveur Discord « WTFAKE la Rédac’ », premier groupe citoyen « anti fake-news »[5], qui atteint un millier de membres et qui lui permet de réaliser un documentaire pour Complément d'enquête sur le financement de la désinformation. C'est à l'issue de ce projet que la rédaction Citizen Facts naît, avec pour objectif à long terme de « créer une considérable communauté de fact-checking européen[6] ». La rédaction Citizen Facts, au travers du serveur Discord associé, vise à rassembler et coordonner les personnes motivées pour travailler sur un sujet donné. Aucune exigence professionnelle n'est demandée, les participants ne sont pas nécessairement journalistes ou experts du sujet à traiter. Au , la rédaction comptabilise 1 679 personnes, âgés de 14 ans à 67 ans[6]. ÉpisodesÉpisode 1 : Du discours antivax au conspirationnisme
Numéro de production
1/5 Première diffusion
L'épisode retrace l'ascension de Jean-Jacques Crèvecœur comme figure emblématique du mouvement anti-vax, à la suite de la pandémie de Covid-19 en , et raconte l'enquête de la rédaction autour de ses discours et des formations qu'il propose. Résumé détailléL'épisode se découpe en 5 parties[7] :
Les enquêteurs utilisent la recherche d'image inversée de Google pour retrouver l'identité des victimes présumées du vaccin, présentées uniquement en photo par Jean-Jacques Crèvecœur. Épisode 2 : Vols écolos, des promesses en l'air ?
Numéro de production
2/5 Première diffusion
Pour répondre à la maman d'Aude Favre partie en avion en Nouvelle-Zélande, l'épisode raconte l'enquête des membres de Citizen Facts sur l’impact réel des dispositifs de compensation carbone proposés par les compagnies aériennes. Résumé détailléL'épisode se découpe en 5 parties[7] :
Les enquêteurs utilisent le site Wayback Machine pour archiver les communications observées sur les sites web des compagnies aériennes interrogées. Épisode 3 : Avortement : la croisade en ligne des anti-IVG
Numéro de production
3/5 Première diffusion
Après la découverte de l'envoi de foetus en plastique aux députés de l'Assemblée nationale par un lobby anti-avortement, les membres de la rédaction Citizen Facts enquêtent sur le discours pro-vie et son influence sur internet ou dans les sphères politiques. Résumé détailléLa veille d'un vote à l'Assemblée nationale sur l'inscription du droit à l'IVG dans la Constitution française, Grégor Puppinck, directeur du think tank chrétien conservateur ECLJ, revendique l'envoi d'un courrier aux députés pour militer contre ce droit. Les enquêteurs de la rédaction commencent par vérifier les propos de Grégor Puppinck sur l'IVG. Ils montrent notamment que sa légalisation réduit la mortalité des femmes dans les pays concernés, contrairement à ce qu'affirme Grégor Puppinck. Ils montrent également que son think tank du Centre européen pour le droit et la justice, malgré un discours actuel relativement neutre, est financé par le Centre Américain pour le Droit et la Justice (en), ouvertement anti-IVG. En appelant le numéro vert de ivg.net, Aude Favre met en évidence les contrevérités et l'influence des discours anti-avortement jusque dans les services se présentant comme service d'aide et d'orientation sur le sujet. En remontant les sources de trafic du site, elle montre que celui-ci est financé par l'organisme de mécénat Stella Domini, lui-même lié à l'agence d'interim française Domino RH, cette dernière ayant une structure spécialisée pour les métiers médicaux et des clients hospitaliers. La rédaction met également en avant l'existence d'un réseau politique, porté entre autres par Grégor Puppinck, qui vise à réviser certains droits sociaux en Europe. Le documentaire porte comme exemple le cas de l'interdiction de l'IVG en Pologne. Interrogé par Aude Favre lors d'un événement au Sénat, Grégor Puppinck n'apporte pas de réponse claire aux questions des enquêteurs.
Épisode 4 : Wikipédia, nouvelle cible des conspirationnistes
Numéro de production
4/5 Première diffusion
La rédaction Citizen Facts interroge le fonctionnement de l'encyclopédie en ligne Wikipédia. L'épisode cherche à vérifier la réalité derrière les reproches qui lui sont faits (informations biaisées, tronquées ou diffamatoires) et à comprendre les guerres d'influence qui y existent. Résumé détailléL'épisode est introduit par une vidéo d'Idriss Aberkane, conférencier et essayiste français, accusant Wikipédia de mensonges. Aude Favre et la rédaction Citizen Facts posent alors la question de la fiabilité de l'encyclopédie en ligne. Le documentaire présente le fonctionnement et les 5 principes fondateurs de Wikipédia, qui définissent les conditions de son élaboration. Avec la présidente de Wikimedia France, un groupe d'enquêteurs de la rédaction est invité à mettre à jour un article pour illustrer et comprendre ses principes. Après de nouvelles accusations d'Idriss Aberkane quant au financement de Wikipédia et à l'existence de pages volontairement trompeuses contre rémunération, la rédaction ne parvient pas à établir d'échanges financiers douteux dans les différents rapports financiers consultés. Toutefois, les enquêteurs mettent en avant l'influence indirecte d’Avisa Partners. La société d'e-réputation est en effet parvenue à manipuler des contenus Wikipédia pour le comptes de ses clients comme LVMH, EDF ou La Banque Postale, au travers de faux sites de presse pouvant être utilisés comme source d'information par les rédacteurs de l'encyclopédie. Le documentaire présente le projet Antipub qui vise à lutter contre ces influences. Des « patrouilleurs » de l'encyclopédie présentent des exemples de vandalismes et de publicités cachées, et les actions mises en place pour les corriger. Plusieurs exemples de tentatives d'instrumentalisation sont présentés, comme sur les pages de FranceSoir, Findus, Patrick Poivre d'Arvor, Laetitia Avia ou Éric Zemmour. Pour observer ces manipulations souvent politiques, les enquêteurs reprennent un programme informatique capable d'identifier les modifications faites sur Wikipédia depuis les instances et partis politiques français. À la fin de l'épisode, aucune modification suspecte n'est observée par le programme. Le documentaire présente plusieurs rédacteurs bénévoles condamnés pour leurs contributions à l'encyclopédie en ligne. Le cas de Mark Bernstein en Biélorussie est particulièrement détaillé.
Épisode 5 : Adrénochrome, la substance qui empoisonne la toile
Numéro de production
5/5 Première diffusion
L'épisode raconte comment la rumeur autour de l'adrénochrome et de l'existence de groupes satanistes enleveurs d'enfants est apparue et s'est développée dans le paysage numérique et médiatique français. Résumé détailléAprès une courte introduction sur les origines du sujet, l'épisode présente l'émission Touche pas à mon poste ! (TPMP) du dans lequel une théorie complotiste autour de l'adrénochrome est présentée par un intervenant, Gérard Fauré, soutenu par la chroniqueuse Myriam Palomba. La théorie de Gérard Fauré est présentée au travers de ses contenus vidéos. Les propos de Myriam Palomba sont quant à eux étudiés grâce à un dossier qu'elle publie dans le magazine Choc. La rédaction montre que ce dossier, soutenant la thèse de Gérard Fauré, manque de rigueur et est principalement issu d'un article de l'Agence France-Presse soutenant son contraire. Aude Favre entre en contact avec Vincent Flibustier (wa), fondateur du média parodique Nordpresse à l'origine de nombreuses réactions envers Myriam Palomba sur les réseaux sociaux. Il présente son travail comme bénéfique pour la lutte contre la désinformation. La rédaction étudie l'historique du terme « adrénochrome » sur les réseaux sociaux et internet. Des liens sont faits avec le mouvement conspirationniste QAnon en 2016 et l'affaire du Pizzagate aux États-Unis. En France, le documentaire montre un pic important le jour de l'émission de TPMP et l'influence de cette dernière dans la diffusion de la thèse de Gérard Fauré. En Allemagne, Aude Favre montre l'influence des propos de Xavier Naidoo, chanteur de soul allemand, dans la diffusion du terme auprès du grand-public. Le documentaire présente des liens entre la théorie complotiste autour de l'adrénochrome et les thèses antisémites des XIXe et XXe siècles. Pour conclure, Aude Favre essaie de retrouver un laboratoire d'adrénochrome évoqué par Gérard Fauré, sans succès. Ce dernier n'apporte par d'éléments supplémentaires soutenant sa thèse.
Vidéos
Notes et références
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