Les Cinq Pièces en trio sont un trio d'anches composé en 1935 à partir du matériau musical de A Childish Suite for two pipes, page pour deux pipeaux du compositeur[1],[2].
Pour le musicologue Jacques Tchamkerten, les Cinq Pièces sont « cinq brefs morceaux très contrastés dans lesquels une harmonie tonale/modale s'épanouit dans une écriture contrapuntique d'un rare équilibre[1] ».
Structure et analyse
Les Cinq Pièces en trio se composent, comme leur titre l'indique, de cinq mouvements :
Allegro vivo ( = 138), à , de formeABA, joyeuse « danse villageoise « alla Poulenc »[1] » qui constitue pour l'œuvre une « introduction pimpante mais toute de tendresse[5] » ;
Andantino ( = 72), à , page « lente et contemplative[5] » constituée « de trois canons à deux voix entre les différents instruments — auxquels s'ajoutent ponctuellement une troisième voix — suivis d'une coda[1] » ;
Allegro assai ( = 116), à , « charmante pastorale se terminant en pirouette[1] », où « la chaude entrée du basson, qui rejoint clarinette et hautbois déjà enlacés, est un moment de grâce accompli, que n'interrompt que le bruissement d'un frais ruisseau[5] » ;
Andante ( = 63), à , « suave rêverie[5] » à l'atmosphère mélancolique, « dont les contours mélodiques à l'ancienne semblent vouloir évoquer les ombres du Grand Siècle[1] » ;
Allegro quasi marziale ( = 116), à , « pimpante marche […] de forme tripartite[1] » qui constitue une « courte conclusion gambadant dans un paysage souriant et ensoleillé[5] ».
François-René Tranchefort relève particulièrement « les deux mouvements lents — Andantino et Andante — dans lesquels [la] polytonalité acquiert une densité, très bienvenue dans ce type de répertoire, n'altérant en rien la limpidité, ni l'émotion du discours[2] ».
La durée moyenne d'exécution des Cinq Pièces en trio est d'un peu plus de sept minutes environ[4].
Jacques Ibert, œuvres pour vents, Ensemble Initium, Timpani 1C1210, 2014[6].
Musique française pour trio d'anches — Georges Auric, Henri Tomasi, Alexandre Tansman, Jacques Ibert, Darius Milhaud — ensemble Trielen, Ad Vitam AV 150230, 2015[7].
Jacques Ibert, Kammermusik, Ensemble Arabesques, Farao Classics B108105, 2018[8].
↑ a et bJames Ernest Gillespie, The reed trio: an annotated bibliography of original published works, Detroit, Information Coordinators, (lire en ligne), p. 41-42
(fr + en + de) Alexis Kossenko, « Trio d'anches - sous le signe de l'insouciance - », p. 3-7, RCA Red Seal (74321 690852), 1999 .
(fr + en) Jacques Tchamkerten, « Un souffle de France et de fantaisie », p. 4-7, Timpani (1C1210), 2014 .
François-René Tranchefort, « Jacques Ibert », dans François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de chambre, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 995 p. (ISBN2-213-02403-0), p. 473–475.