Christophe AubryChristophe Aubry
Christophe Aubry, peut-être né à Eu et mort à Rome le est un prêtre catholique français, curé à Paris de 1583 à 1594. Membre de la Ligue, adversaire des rois Henri III puis Henri IV, contre qui il prêche très violemment, il est exilé après l'entrée de ce dernier dans Paris en 1594. BiographieCuré à ParisChristophe Aubry est originaire du comté d'Eu[1],[2] en Normandie où il possède des biens immobiliers. Il fait ses études au collège d'Harcourt. Il devient docteur en théologie le et est principal du collège des Grassins[2]. Il est nommé curé de la paroisse Saint-André-des-Arts à Paris[1],[2] le [2], succédant à François Dampmartin, décédé[3]. LigueurContre Henri IIIMembre ardent de la Ligue qui dirige Paris en révolte contre le roi Henri III après la journée des Barricades le , il appartient au Conseil des Quarante[2],[4]. Ce conseil est un organisme révolutionnaire composé de notables et créé par le Conseil des Seize qui dirige Paris révolté[4]. Avec Jean Boucher, Jean Gincestre, Jean Hamilton et François Pigenat, Christophe Aubry fait partie des curés parisiens qui accusent Henri III d'être un tyran et participent ainsi à l'excitation des esprits contre le roi[5]. Comme Jean Boucher, François Pigenat, Jean Prévôt et le carme Edme Bourgoin, il fait aussi partie du groupe qui inspire le décret de la faculté de théologie, qui le , déclare Henri III déchu de son trône[6] :
Contre Henri IVAprès l'assassinat d'Henri III et l'avènement d'Henri IV, Christophe Aubry prêche contre ce dernier[2]. Très violent dans ses sermons[1], il fait partie, selon Pierre de l'Estoile, avec Jean Boucher, Jean Hamilton et le supérieur des feuillants Bernard de Montgaillard, des prêcheurs les plus actifs et extrémistes de la Ligue[7]. En , à la nouvelle de la mort du pape Sixte Quint, qu'il juge trop proche d'Henri IV, Christophe Aubry se réjouit en chaire : « Dieu nous a délivré d'un méchant pape »[8]. En , alors qu'est connu à Paris le projet de conversion au catholicisme d'Henri IV, Christophe Aubry dans ses prêches, qualifie Henri IV de « fils de putain et bâtard »[9],[10]. Il prédit que le roi ruinera le catholicisme :
Aubry refuse de célébrer les funérailles d'un paroissien qu'il soupçonne d'être favorable au roi[11]. Il propose d'aller lui-même égorger ceux qu'il soupçonne d'appartenir au parti des Politiques, c'est-à-dire des modérés[12],[9]. En , il affirme qu'Henri IV est un « loup enragé, sur lequel il falloit que le monde tout le courût pour l'assommer ! »[13]. Il encourage Pierre Barrière, qui projette d'assassiner Henri IV[14], en l'assurant, que, en tuant le roi, « il gagnerait une grande gloire en Paradis »[15] et l'incite à consulter le père Varade, recteur des jésuites de Paris[14]. Début , il laisse espérer une bonne nouvelle à ses paroissiens : « Patientez, car vous verrez un miracle très-exprès de Dieu dedans peu de jours. Vous le verrez, voire le tenez déjà pour advenu ». Pierre Barrière est arrêté à Melun le sans avoir pu réaliser son projet et est exécuté le , après avoir avoué le soutien obtenu par Christophe Aubry[15]. ExiléAprès l'entrée d'Henri IV dans Paris le , Christophe Aubry fait jurer à ses paroissiens de le haïr, menaçant de leur refuser la confession[2]. Sur le point d'être arrêté pour complicité dans le projet d'attentat de Pierre Barrière[16], il s'enfuit de Paris le et est emmené à Rome par Filippo Sega, cardinal et nonce apostolique en France[12],[2]. D'autres ligueurs, comme Jacques de Cueilly, curé de Saint-Germain-l'Auxerrois puis de Saint-Germain-le-Vieux et le père Varade, s'exilent avec lui[13]. Il est exécuté en effigie le [2] et remplacé comme curé de Saint-André-des-Arts par Adrien d'Amboise, le [17]. Il meurt en exil à Rome le [1],[2]. Références
Voir aussiBibliographie
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