Cheddi Jagan
Cheddi Jagan, né le à Port Mourant (Guyane britannique) et mort le à Georgetown (Guyana), est un homme d'État guyanien. Dentiste de formation, il est élu au Parlement de Guyane britannique puis du Guyana sans interruption à partir de 1947, il dirige trois gouvernements : en 1953, de 1957 à 1961 et de 1961 à 1964. Il est le 5e président du Guyana de 1992 à 1997. Il est au centre de la politique anticoloniale d'après-guerre qui a conduit à l'indépendance du Guyana en 1966. BiographieCheddi Jagan Berret est né le à Port Mourant, un village rural du comté de Berbice. Il est l'aîné de 11 enfants. Ses parents sont venus d'Inde en Guyane britannique comme engagés en 1901 en provenance de l'Uttar Pradesh avec deux grands-mères et un oncle. Très pauvre, le jeune Cheddi doit travailler dans les champs de canne à sucre pour aider sa famille. À l'âge de 15 ans, le père de Cheddi envoye son fils au Queen's College de la capitale, Georgetown. Après avoir obtenu son diplôme de l'école secondaire, il part aux États-Unis en pour étudier la médecine dentaire à l'université Howard de Washington D.C., puis à l'université Northwestern de Chicago[1]. Lors de ses études, il rencontre Janet Rosenberg une jeune infirmière en dentisterie qu'il épouse le . Ils auront deux enfants. Le couple est réuni au Guyana en . Le couple s'investit dans le mouvement syndical en Guyane britannique. Le , il fonde le Political Affairs Committee (PAC) ((en) : Comité des affaires politiques), dont l'une des revendications est l'instauration du suffrage universel. En parallèle, ils publient le PAC Bulletin une à deux fois par mois. Lors des élections du , Cheddi Jagan qui concourt comme candidat indépendant, est élu au Parlement. Le , le PAC fusionne avec le Parti travailliste de Guyane britannique dirigé par Forbes Burnham pour former le Parti populaire progressiste (PPP) ((en) : People's Progressive Party). Jagan en devient le leader, Forbes Burnham le président et Janet Jagan la secrétaire[2]. Il est secrétaire général des syndicats liés au PPP[3]. En 1951, il se rend en Europe et participe au Festival de la Jeunesse de Berlin-Est et visite des usines, ainsi que des syndicats de République démocratique allemande[4]. Le , le PPP remporte les élections[5] et Cheddi Jagan devient ministre en chef de la Guyane britannique. Il lance aussitôt des réformes sociales, mais le gouvernement britannique, dirigé par Winston Churchill, craint qu'il n'ouvre la porte aux Soviétiques en Amérique. Les États-Unis font eux aussi pression pour écarter Jagan du pouvoir. Finalement, le , le gouverneur Alfred Savage suspend la constitution de la Guyane britannique et démet Jagan de son mandat. Les troupes britanniques assurent le maintien de l'ordre et la liberté de mouvement de Jagan est limitée aux alentours de Georgetown. Il est considéré à cette époque comme la « bête noire » de l'autorité coloniale[6]. Après la victoire du PPP aux élections d', Jagan devient Premier ministre de la Guyane britannique. En 1963, il résiste à une tentative de coup d’État qui fait 170 morts[7]. Lors des élections de , le PPP remporte la majorité des voix, mais c'est Forbes Burnham, leader du Congrès national du peuple et allié à La Force unie, qui est invité à former le gouvernement[8]. Jagan devient alors le Leader de l'opposition au Parlement et est élu secrétaire général du PPP. Finalement, le PPP remporte l'élection du , avec environ 52 % des voix, et Jagan est élu président de la république coopérative du Guyana. Il s'agit des premières élections libres depuis l'indépendance du pays[9]. Le , Jagan subit une attaque cardiaque et est transporté à l'hôpital de Georgetown avant d'être envoyé par un avion militaire américain au Walter Reed Army Medical Center à Washington (DC). Il y meurt le . Le Premier ministre Sam Hinds déclare six jours de deuil, décrivant Jagan comme « le plus grand patriote qui ait jamais connu cette terre ». Il assure l'intérim comme président le , puis la veuve de Cheddi Jagan, Janet Jagan, lui succède à son tour de 1997 à 1999. Publications
Notes et référencesRéférences
Voir aussiLiens externes
|