« De par le Roi chef et souverain de l'ordre Monsieur Saint-Michel...éstant auprès de nous le Sieur de Montsoreau ayt pour sa vertu et mérites été choisi... pour être associé à ladite compagnie »
Il devint gentilhomme ordinaire de la chambre de Monseigneur, frère du roi, et baron de Pontchâteau ; il se signala au siège de La Rochelle en 1573.
En 1579, Bussy d'Amboise, qui la connaissait, vint lui rendre visite et eut l'imprudence de faire état de ses succès auprès de la dame dans une lettre que le roi remit au mari. Rentré à Saumur, le comte de Montsoreau s'assura de la complicité de son épouse pour donner rendez-vous à son présumé galant. Le , il le fit assassiner à Brain-sur-Allonnes, épisode qui inspira à Alexandre Dumas certaines péripéties de son roman : La Dame de Monsoreau.
En 1585, il fut nommé conseiller d'État et obtint l'abbaye de Saint-Georges près d'Angers. En 1587, il fut blessé à Coutras et fait prisonnier. Le , il obtint 4 200 écus et suivit le duc de Montpensier comme maréchal de camp en Bretagne pour réduire une insurrection. En 1592, il participa à la défaite de Craon devant les troupes du duc de Mercœur. En 1596, il servait au siège de Tigné. En 1619, à 70 ans, il reçut à Angers la reine Marie de Médicis à la tête des représentants de la noblesse angevine[3].
Charles de Chambes et Françoise de Maridor eurent deux fils et quatre filles. Françoise mourut le et le comte décéda l'année suivante, le .
Le personnage littéraire
Le personnage est noirci à souhait par Alexandre Dumas. Il aurait forcé La Dame de Monsoreau (appelée par l'auteur Diane de Méridor), à un mariage secret et serait mort dans l'assassinat qu'il aurait prémédité à Paris avec la complicité du duc d'Anjou, contre l'amant, Bussy d'Amboise (et à l'insu de l'épouse elle aussi piégée). Mais le mari avait toute confiance en l'amant, n'hésitant pas à le laisser seul avec sa femme, depuis que le mèdecin-ami de Bussy Rémy Le Haudouin (perrsonnage imaginaire) avait sauvé Monsoreau d'une grave blessure. Dumas l'appelle simplement Bryant de Monsoreau. Après La Dame de Monsoreau, Dumas imagine dans Les Quarante-cinq la dame-veuve de Monsoreau, secondée par Rémy, venger son ancien amant de la trahison du duc d'Anjou et de son homme de main, Aurilly, qui achevèrent Bussy quand ils pouvaient encore le sauver [4].
Source primaire
Pierre de L'Estoile (édition établie par Madeleine Lazard et Gilbert Schrenck), Registre-journal du règne de Henri III, t. III : 1579-1581, Genève, Droz, coll. « Textes littéraires français » (no 487), , 232 p. (ISBN2-600-00233-2, présentation en ligne).
Bibliographie
Arthur Bertrand, « Documents inédits pour servir à l'histoire du Maine (1576-1579) : le Maine, l'Anjou et Bussy-d'Amboise, 1576 ; pillage des faubourgs du Mans, 1577 », Revue historique et archéologique du Maine, Mamers / Le Mans, G. Fleury & A. Dangin / Pellechat, vol. II, , p. 275-314 (lire en ligne).
Jacques Levron, La véritable histoire de la dame de Montsoreau, Rennes, Éditions Ouest-France, (1re éd. 1938, Société d'éditions et d'imprimerie), 104 p. (ISBN978-2-7373-5801-2, présentation en ligne).
Léo Mouton, Bussy d'Amboise et Madame de Montsoreau, d'après des documents inédits, Paris, Librairie Hachette et Cie, , 358 p. (présentation en ligne).
Notes et références
↑Franc̜ois Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire & la chronologie des familles nobles de France, l'explication de leur armes, & l'état des grandes terres du royaume ... : On a joint à ce dictionnaire le tableau généalogique, historique, des maisons souveraines de l'Europe, & une notice des familles étrangères, les plus anciennes, les plus nobles & les plus illustres ..., La veuve Duchesne, (lire en ligne)