Charles (Charles Ferdinand) Venneman, né à Gand le , est le fils de Jean François Venneman (1756-1831), ébéniste, et de sa seconde épouse Thérèse Jeanne Dantijn (Dentyn), mariés à Gand [1].
Le , Charles Venneman épouse en premières noces à Gand Marie Josèphe Livain (1801-1830), couturière, native de Namur, dont il a trois enfants, dont deux fils artistes peintres : Camille Venneman (1827-1868) et Adolphe Venneman. Devenu veuf en 1830, Charles Venneman se remarie, à Gand le , avec Agnès Spae (1813), native de Gand, dont il a neuf enfants, parmi lesquels : Rosa Venneman (1842), artiste peintre et également élève de son père[2],[3].
Formation
À partir de 1817, Charles Venneman est étudiant à l'Académie royale des beaux-arts de Gand, où il est l'élève de Joseph De Cauwer. Il remporte plusieurs prix aux concours organisés par l'institution. Pour la première fois, Charles Venneman expose au Salon de Gand de 1820, une Grande tête d'étude d'après Rubens (dessin)[4]. De 1821 à 1836, il travaille comme peintre décorateur à Gand. En 1836, désireux de se consacrer à l'art proprement dit, il réussit à recevoir une rente de 1200 francs, versée par le chevalier Soenen qui lui permet de suivre les cours dispensés dans l'atelier de Ferdinand de Braekeleer à Anvers, où il s'établit[5],[6].
Carrière
Après sa formation à Anvers, il se fait connaître grâce à ses petits tableaux de genre, inspirés du style d'Adriaen van Ostade, maître hollandais du XVIIe siècle, qui connaissent un grand succès[6]. Charles Venneman expose lors de près de trente salons triennaux belges et au Salon de Paris de 1844[7].
Lorsqu'il présente Le concert burlesque au Salon de Bruxelles de 1845, Charles Venneman obtient une médaille de vermeil[8].
À Anvers, il forme comme élèves, en 1846, Pauline Thomassen et Jules Weyde[9]. Au Salon de Gand de 1850, sa Scène d'intérieur, le jeu de carte, est acquise par la ville de Gand en 1850 pour 900 francs[5]. Connu en Europe, il est membre du Künstlerverein de Cologne et de la Société des Beaux-Arts de Bruxelles[5]. Il organise chez lui des séances de mesmérisme[3].
Charles Venneman meurt subitement, à l'âge de 73 ans, à son domicile rue Cornet de Grez no 12 à Saint-Josse-ten-Noode le , où il résidait depuis quelques années[2].
Son champ pictural couvre essentiellement les scènes de genre, les portraits et les paysagesavec des animaux. Ses scènes de genre sont inspirées du style d'Adriaen van Ostade, maître hollandais du XVIIe siècle. À l'instar de nombreux artistes de son siècle, Charles Venneman utilise une peinture à base de poix, engendrant une mauvaise conservation des coloris, assombrissant leur patine et nuisant aujourd'hui à la faculté de les apprécier pleinement[6].
Au Salon de Bruxelles de 1845, le critique Victor Joly est élogieux au sujet des tableaux Un tour de cartes manqué et Le Concert burlesque : « La vie humaine a plusieurs faces qui, si elles ne se prêtent pas toutes à l'idéal, n'en sont pas moins dignes de l'attention de l'artiste. […] Les mœurs du peuple, placé plus près de la nature que les classes aisées, offriront toujours à l'artiste intelligent une mine inépuisable de tableaux piquants et vrais. […] Il y a dans les deux tableaux des qualités qui démontrent une intelligence rare et une aptitude remarquable pour reproduire les scènes populaires, et mettre en relief cette bonne vieille malice flamande si naïve, si gouailleuse et si froidement railleuse[10] ».
Au Salon de Gand de 1850, sa Scène d'intérieur, le jeu de carte, est acquise par la ville de Gand en 1850 pour 900 francs. Le critique Sunaert décrit l'œuvre comme une composition présentant un couple dans un intérieur rustique, à une table, où se trouve un pot à bière. À côté du joueur se trouve un vieillard qui s'apprête à prendre une prise. Le décor comprend un chien couché au milieu entouré d' ustensiles de cuisine, d'un jambon sur une table, d'un fourneau…[5].
Expositions
Belgique
1820 - 1849
Salon de Gand (XI) de 1820 : Grande tête d'étude d'après Rubens (dessin)[4].
Salon de Gand (XIV) de 1829 : Paysage avec figures et animaux et Portrait de M.[11].
↑ a et b« Charles Venneman », sur salons.musee-orsay.fr, (consulté le ).
↑ a et bMoniteur, « Exposition nationale des beaux-arts de 1845 », L'Organe des Flandres, no 279, , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bSociété royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, Henri Verbeckt, , 84 p. (lire en ligne), p. 48.
↑Victor Joly, Salon de 1845 : Analyse critique de l'exposition des beaux-arts, Bruxelles, Librairie des voyageurs, , 260 p. (lire en ligne), p. 121-123.
↑Catalogue, Exposition nationale des Beaux-Arts : explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure, dessin et lithographie exposés au Salon de 1842, Bruxelles, Demortier frères, , 107 p. (lire en ligne), p. 89.
↑Catalogue, Exposition nationale des Beaux-Arts : explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure, dessin et lithographie exposés au Salon de 1848, Bruxelles, J-B-J De Mortier, , 120 p. (lire en ligne), p. 106-107.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays par un groupe d'écrivains spécialistes français et étrangers, t. 3, Paris, Gründ, , 1238 p. (lire en ligne), p. 255.
A.P. Sunaert, Catalogue descriptif du Musée de la ville de Gand ; précédé d'une Notice historique, Gand, impr. E. Vanderhaeghen, , 200 p. (lire en ligne), p. 114-115.