Charles ThirionCharles Thirion
Charles Thirion (1838-1920) est un architecte qui a marqué la région de Verviers de la seconde moitié du XIXe et début XXe siècle par sa production abondante et éclectique[1]. Frère d’Adolphe Thirion, père de Carlos Thirion et grand-père d’Émile-José Fettweis, il a joué un rôle clé dans le commencement d'une grande lignée d'architectes[2]. Son répertoire prolifique et éclectique s'est manifesté dans l'exécution et diverses réalisations : résidences (hôtels particuliers, villas, châteaux), établissements commerciaux dont plusieurs banques, usines, de nombreuses églises, les plans de la gare centrale de Verviers, lieux culturels, écoles[3]. BiographieCharles Thirion est né à Nivelles le 26 juin 1838, il est le frère cadet d’Adolphe Thirion également architecte (1835-1862)[4]. En 1867, il épouse Marie-Élisabeth Lambertine Rensonnet, veuve de son frère aîné. À la fin des années 1860, il s'installe à Verviers, Rue Tranchée n°14, où il établit son atelier d'architecture[5]. Peu de temps après le décès de Marie-Élisabeth Lambertine Rensonnet en 1877, il se remarie avec Julie Simon, avec laquelle il aura trois enfants : Carlos Thirion[6], Anne-Marie Thirion et Juliette Thirion[5]. Aucune référence bibliographique n'atteste de la formation de Charles Thirion. Cependant, il convient de noter qu'au XIXe siècle, l'exercice de la profession d'architecte ne requiert pas nécessairement l'obtention d'un diplôme[3]. Cependant, il est plausible que Charles Thirion ait suivi une formation artistique au sein d'une académie ou d'une école des Beaux-Arts[7]. Il est vraisemblable que Charles Thirion ait accompagné son frère, Adolphe Thirion, dans la réalisation de certaines constructions, bénéficiant ainsi de la tutelle de son aîné. Il est particulièrement productif à partir des années 1880[5], il a fait les plans d’une centaine de projets[6] autant de constructions publiques que privées dans la région verviétoise de style éclectique[8]. Il a été membre effectif puis correspondant de la Société centrale d’architecture de Belgique jusqu’à sa mort[5]. Il meurt en 1920 à Verviers, date à laquelle son fils Carlos Thirion hérite de son bureau d'architecte[9]. Principales réalisationsPatrimoine religieuxIl a réalisé plusieurs églises néoclassiques, telles que Saint-Joseph à Manaihant en 1855, située à Herve et Saint-Martin à Petit-Rechain entre 1874 et 1876. L'église Sainte-Julienne à Verviers (Avenue Peltzer) bâti de 1901 à 1907 est une belle illustration de son goût prononcé pour les compositions monumentales[1] teintée de tradition avec deux tours à la gothique[10]. Bâtiments publicsL'une de ses œuvres les plus importantes est le Grand Théâtre de Verviers (1890-1892)[1] avec ses références classiques[10]. Il est également crédité des plans de la gare centrale de Verviers (1912-1914), conçus en collaboration avec l’ingénieur Emile Burguet (1879-1966) et finalement réalisés entre 1925 et 1930 par son fils Carlos Thirion (1883-1970)[11]. Il a réalisé la façade du nouveau Manège de Verviers (Rue du Manège n°12-16) entre 1891-1892[10] de style mauresque[12]. Bâtiments commerciauxParmi ses réalisations, on compte également des bâtiments commerciaux dont trois édifices bancaires à savoir le siège de la Banque Nationale à Verviers (Rue de la Banque n°16) en 1873 ou encore la Banque de Verviers (1902-1904)[3] et la banque du Crédit anversois de Verviers (1913-1915)[2]. Habitations privéesCharles Thirion a également laissé son empreinte dans la conception de nombreuses habitations bourgeoises unifamiliales (dizaine de maisons de maitre, villas et châteaux[10]), caractérisées par un style éclectique à dominante néoclassique, répondant aux attentes de la noblesse et de la bourgeoisie industrielle[11], notamment en collaboration avec la firme Roy Frères[13]. Dans la Rue Laoureux (n°26,32/39,46, 48), on retrouve une enfilades d'habitations réalisée par l'architecte[10], les façades claires sont marqué par des décors sobres uniformes[8]. Il réalise la Porterie de la Société de l’Harmonie en 1903, située Rue de la Concorde à Verviers, elle est commandé vers 1892 par Edmond Lieutenant, président de la Société de l'Harmonie[14]. Le château Bettonville situé Avenue Peltzer est un exemple de cette production. Situé à Lambermont ce château a été construit en 1905 par l'architecte à la demande de l'industriel lainier Clément Bettonville[10]. Cet édifice caractéristique du néoclassique avec une symétrie de la façade, un décor peu présent. L'ensemble est cohérent et raffiné avec l'usage du marbre et de la pierre[8]. AnnexesLiens externes
BibliographieOuvrages
Notes et références
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