Charles Prévost (abbé)Charles Prévost
Charles Prévost, né le à Montpellier et mort le dans cette même ville[1], est un prêtre catholique français, connu pour avoir caché des enfants juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Il aide en particulier Sabine Zlatin, et son œuvre la Maison d'Izieu. À Montpellier, il est connu pour l'aménagement de l'enclos Prévost comprenant un orphelinat, un établissement scolaire et où il y fait construire l'église Saint-François de la Pierre-Rouge. BiographieCharles Prévost est né le [2] 1870 à Montpellier, dans une famille d'industriels. Charles Prévost devient, après le décès de sa sœur, l'unique dépositaire de la fortune parentale[3]. AvocatIl devient avocat à Montpellier et mène une vie mondaine[3]. PrêtreCharles Prévost entre à l’âge de 28 ans au séminaire Saint-Sulpice, à Paris. Après son ordination, Anatole de Cabrières le nomme préfet des études au collège du Sacré-Cœur tenu par des jésuites puis vicaire à la paroisse Sainte-Anne de Montpellier de 1905 à 1907[4]. Orphelinat et Collège Saint François-Pierre Rouge de MontpellierEn 1907, l'archevêque Anatole de Cabrières, qui devient cardinal en 1911, lui demande de s'occuper d'un orphelinat en quasi-faillite situé ancien chemin de Castelnau[4]. Charles Prévost redynamise la maison des apprentis qui apprenaient aux orphelins l'horticulture, la ferronnerie ou l'ébénisterie. Il devient propriétaire d'un domaine d'environ 13 hectares à proximité du centre-ville, où il fait construire entre 1900 et 1913 une chapelle néogothique - l'église Saint-François de la Pierre-Rouge -, ainsi qu'un « collège ». Un des élèves est le futur acteur Michel Galabru qui décrit l'endroit comme l'un des plus beaux de France. Il y avait un bassin avec un jet d'eau lumineux et des cygnes, mais aussi des paons, des biches. C'était presque un zoo. Parmi les élèves notables se trouvent : Roland Faure, PDG de Radio France, le poète Frédéric Jacques Temple et le peintre Vincent Bioulès[3]. Sur la façade du collège, on peut lire la devise « Ora, canta, stude » (« Prie, chante et étudie »). Dans une écurie désaffectée, Charles Prévost avait créé la « salle Bleue », un grand théâtre aux rideaux et aux chaises azur. « J'y ai vu Le Cid par la Comédie-Française et les clowns du cirque Medrano », se souvient Michel Galabru, qui y a lui-même joué L'Anglais tel qu'on le parle, de Tristan Bernard. Jean Bioulès donne des concerts, dont la première du Roi David, d'Arthur Honegger[3]. Première Guerre mondialePendant la Première Guerre mondiale, le Collège est en partie transformé en hôpital militaire dont Charles Prévost est aumônier[4]. Seconde Guerre mondialeSabine Zlatin, la « Dame d'Izieu », résistante juive d'origine polonaise se consacre au sauvetage d'enfants juifs en les plaçant auprès d'hébergeurs clandestins. À sa demande, Charles Prévost cache certains d'entre eux, malgré la présence à seulement 500 mètres de la Gestapo. Il conseille à Sabine Zlatin de se réfugier avec les enfants dans sa villa de Palavas-les-Flots. Restée un temps sur le littoral, dans un lieu tenu à l'abri de tout soupçon pendant la saison hivernale, Sabine Zlatin repart pour Izieu (Ain), où elle crée avec son mari, Miron Zlatin, une « colonie d'enfants réfugiés » (la Maison d'Izieu) afin de les protéger. Mais, sentant la menace croître, elle reprend le chemin de Montpellier pour demander à Charles Prévost de récupérer les enfants. Le temps de cet aller-retour, les Enfants d'Izieu seront raflés le et déportés. Dans sa déposition au procès de Klaus Barbie, Sabine Zlatin évoque le père Prévost, qu'elle décrit plus tard dans une lettre adressée à son successeur, le prêtre Robert Pin, comme « l'image de la bonté et du courage »[3]. Honneurs
Association Charles PrévostLe , l'Association Charles Prévost est fondée pour aider les jeunes en détresse et leurs familles[9]. Elle est absorbée par l'association Notre Dame de Lenne, le 1er janvier 2019[10]. Notes et références
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
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