Charles Paul Jean Baptiste de Bourgevin Vialart de Saint-Morys est le fils de Charles Paul Jean Baptiste de Bourgevin Vialart de Moligny, né le à Paris, et mort en à Paris (fils de Charles Antoine Jacques Bourgevin (1680-1764) et de Catherine Thérèse Boucher), et de Marie Élisabeth Jean Baptiste Guyard de Saint-Clair (1721-1765), fille de Jean Guyard de Saint-Clair et de Marguerite Élisabeth Vialart.
La famille Bourgevin a été alliée aux familles Boucher, Grimaudet et Guiller.
Au moment de la négociation du mariage de Charles Paul Jean Baptiste de Bourgevin avec Éléonore Élisabeth de Beauterne de Jauville, signé le , Étienne-Paul Boucher (1699-1778), fils de Louis-Paul Boucher, négociant en draps, frère de Charles-Gabriel Boucher de l'Étang, commissaire des mousquetaires gris, et de Catherine Thérèse Boucher, a proposé de doter son neveu et de la faire son légataire universel.
Ce don a permis à Charles Paul Jean Baptiste de Bourgevin, mousquetaire gris entre 1761 et 1769, d'acheter la charge de conseiller à la Grand'chambre du Parlement de Paris.
Il réside 8, rue Vivienne. Il a acheté en 1780 la terre d'Hondainville où il fait construire un manoir à l'emplacement d'un ancien château. Il y a installé son cabinet d'histoire naturelle et sa collection de tableaux. Il a introduit la culture de la pomme de terre dans l'actuel canton de Mouy, en 1784.
Ayant choisi d'émigrer au début de la Révolution, ses biens sont saisis en 1790. Il a divorcé le . Il est mort en tant que général de l'armée Royale lors de l'expédition de Quiberon. Il meurt sur l'île de Houat le 15 août 1795.
Le château qu'il a construit à Hondainville a servi de prison, puis la moitié de la propriété est achetée par le colonel Guillaume-Michel Barbier-Dufay (1769-1834)[2], l'autre restant la propriété de sa femme. Le château est rasé. C'est au cours d'un duel avec le colonel Barbier-Dufay que son fils, Charles Étienne de Bourgevin Vialart de Saint-Morys, est tué, le [3].
La collection Saint-Morys
Il est resté connu grâce à l'importante collection de dessins commencée en 1769 et qu'il a pu augmenter avec l'héritage de son oncle mort en 1778 et de sa femme. Sur les 555 lots avec 3 350 dessins de la collection d'Antoine Joseph Dezallier d'Argenville (1680-1765) dispersés le 18-[4] en plusieurs vacations, 84 lots (environ 424 dessins) vont faire partie de la collection Saint-Morys[5],[6]. Il a aussi participé à la vente du marquis de Gouvernet, en 1775, où 1 013 dessins sont dispersés. À la vente Mariette ( au )[7], il achète 400 feuilles. Il se fait conseiller dans l'achat des dessins par Jacques Lenglier, qualifié de marchand mercier et marchand de tableaux en 1786, qui a acheté pour M. de Saint-Morys un tiers des dessins à la vente de la collection du prince de Conti, le [8].
Cette collection qui totalise 12 644 dessins, est saisie après son émigration, en 1793, puis remise au Museum en 1796-1797. Elle fait désormais partie du cabinet de dessins du musée du Louvre[9].
Famille
Charles Antoine Jacques Bourgevin (1680-1764) marié avec Catherine Thérèse Boucher
Charles Paul Jean Baptiste de Bourgevin Vialart de Moligny, marié en 1740 avec Marie Élisabeth Jean Baptiste Guyard de Saint-Clair (1721-1765)
Charles Paul Jean Baptiste de Bourgevin Vialart de Saint-Morys (1743-1795), marié en 1769 avec Éléonore Élisabeth de Beauterne de Jauville
Charles Étienne de Bourgevin Vialart de Saint-Morys (- mort en duel : protagoniste malheureux de l'affaire St-Morys, cf. Noailles)[10],[11],[12],[13], marié en 1791 à Coblence avec Marie Anne Charlotte de Valicourt, fille de Maximilien de Valicourt et de Marie-Madeleine de Calonne, nièce du ministre Charles-Alexandre de Calonne.
Charlotte Marie Joséphine de Bourgevin Vialart de Saint-Morys, mariée en 1816 avec Jules de Gaudechart (1791-1817).
↑Jean-Baptiste Sirey, Jurisprudence du Conseil d'état, depuis 1806, époque de l'institution de la Commission du contentieux, jusqu'à la fin de septembre 1818, Paris, 1818, tome 4, no 302, p. 420-421(lire en ligne)
↑Bourgelin Vialart (de Valicourt) comtesse de Saint-Morys, Dénonciation contre Guillaume-Michel-Étienne Barbier, dit Dufay, lieutenant-colonel depuis 1793, adressée par la veuve du comte de Saint-Morys, Maréchal de camp, lieutenant des Gardes-du-corps du Roi, à MM. les officiers-généreux et supérieurs de toutes armes, à Messieurs les Gardes-du-corps du Roi, et à Messieurs leurs Officiers généraux et supérieurs ; enfin à tous les militaires français, 1817.
↑Pierre Remy, Catalogue d'une collection de dessins choisis des maîtres célèbres des écoles italienne, flamande & française, tant en feuille que sous verre, & d'un recueil d'estampes de feu M. d'Argenville, conseiller du roi en ses conseils, maître ordinaire en sa chambre des comptes, des sociétés royales des sciences de Londres et de Montpellier, & des académies des Arcades et de la Rochelle, chez la veuve Musier, Paris, 1778 (lire en ligne)
↑Madeleine Pinault-Sørensen, Dezallier d'Argenville, l'Encyclopédie et la Conchyliologie, dans Recherches sur Diderot et l'Encyclopédie, 1998, Volume 24, no 1, p. 109 (lire en ligne)
↑Jacqueline Labbé, Lise Bicart-Sée, La collection de dessins d'Antoine-Joseph Dezallier d'Argenville, Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1996 ; 373 p.
↑Pierre Remy, Catalogue d'une riche collection de tableaux des maîtres les plus célèbres des trois écoles, dessins aussi des plus grands maîtres, sous verre & en feuilles, bronzes, marbres, terre cuite du Quesnoi, de Bouchardon, &c. pierres gravées antiques, pendules, montres, & bijoux, et autres objets curieux, qui composent le cabinet de feu son altesse sérénissime Monseigneur le Prince de Conty, prince de sang, & grand Prieur de France, cette vente se fera le mardi 8 avril 1777, trois heures & demie précise de relevée, & jours suivants, au Palais du Temple, chez Musier père libraire, Paris, 1777 (lire en ligne)
↑Charlotte Guichard, Les Amateurs d'art à Paris au XVIIIe siècle, Champ Vallon, Seyssel, 2008, p. 148 et note 533 (ISBN978-2-87673-492-0) (lire en ligne)
↑J. Thiébaut, Un antiquaire précurseur : le comte Vialart de Saint-Morys, dans Bulletin Monumental, 1981, Volume 139, no 4, p. 257-258(lire en ligne)
Annexes
Bibliographie
Françoise Arquié-Bruley, Jacqueline Labbé, Lise Bicart-Sée, La collection Saint-Morys au Cabinet des Dessins du Musée du Louvre, 2 volumes, Éditions de la Réunion des musées nationaux, Paris, 1987
Samuel Gibiat, Hiérarchies sociales et ennoblissement. Les commissaires des guerres de la Maison du roi au XVIIIe siècle, École des chartes, Paris, 2006, p. 344-346 (ISBN2-900791-84-7) (aperçu)
Louis-Pierre d'Hozier, Armorial général de la France, p. 155 (lire en ligne)