Chanteur florentin du XVe siècle est une statue pédestre de Paul Dubois (1829-1905), dont le modèle en plâtre remporta la médaille d'honneur au Salon de Paris[1],[2] en 1865[3].
L'œuvre connut un très grand succès et fut fondue en plusieurs exemplaires de différentes dimensions par Ferdinand Barbedienne. L'exemplaire en bronze argenté a été acquis par l'État en 1866, et est conservé à Paris au musée d'Orsay[4]. La statue fit également l'objet d'éditions en divers matériaux.
L'État passe commande en 1865 et achète en 1866 un exemplaire en bronze argenté fondu par Ferdinand Barbedienne[8].
La Maison Barbedienne a exécuté des répliques de l'œuvre en bronze de différentes tailles. Des éditions ont également vu le jour en divers matériaux : plâtre, marbre et biscuit de Sèvres[9].
La lecture de cette œuvre peut être décomposée en deux parties au niveau de la ceinture. Le torse présente un grand nombre de détails avec les boutons, les drapés, la chevelure ou encore la mandoline, alors que les jambes sont traitées en volumes lisses et longilignes. L'œuvre, dans son ensemble, est vivante[11] inspire la jeunesse et l'amour avec retenue[12].
Style
Cette œuvre de style néo-florentin[13] s'inscrit dans la lignée de représentations d'adolescents comme[14] :
Jeune pêcheur napolitain jouant avec une tortue (1831-1833) de François Rude ;
Jeune pêcheur dansant la tarentelle (1833) de Francisque Duret ;
L'œuvre « qui a bien mérité »[15] la médaille d'honneur, connut un grand succès auprès du public. Édouard Charton écrit que « les artistes lui ont tout d'une voix donné le prix, et leur jugement a été ratifié par l'assentiment du public tout entier. » Selon l'auteur, cette statue a ce que d'autres n'ont pas : « le charme et la vie »[16].
Louis de Laincel trouve que « le réalisme de l'œuvre est tel qu'il nous semble l'entendre chanter »[17].
Avant même de la voir[18], cette œuvre aurait inspiré François Coppée pour l'écriture de sa comédie Le passant[19],[20].
Ce florentin âgé d'environ 16 ans[12] est coiffé d'un bonnet d'usage général chez les jeunes gens du XIVe siècle et XVe siècle[21]. Des critiques pudibondes ont été émises quant à la décence des chausses dont-il est vêtu, quoique courantes au XVe siècle, car « elles laissent apercevoir toutes les formes sans exception »[22]. Louis de Laincel décrit aussi cet habit qui « accuse toutes les formes […] au point de vue de la décence »[11], de même qu'Alfred Nettement qui se dit lui-même choqué (tout comme l'autorité ecclésiastique) par « l'étrange costume [sic] »[23].
Original, fontes et éditions
Plâtre original
Le modèle en plâtre original, lauréat de la médaille d'honneur du Salon de 1865 où il a été exposé sous le no 2957, mesure 1,50 m de haut[8]. Le plâtre est donc légèrement plus petit que le bronze argenté du musée d'Orsay. Il est signé à droite sur la terrasse : « P. Dubois 1865 ».
L'exemplaire conservé à Paris au musée d'Orsay mesure 1,55 m de haut, pour une largeur de 58 cm, et une profondeur de 50 cm[3]. Il est en bronzeargenté[3] et est signé à gauche sur la terrasse : « P. Dubois 1865 » et « F. Barbedienne fondeur », à droite[25].
des éditions en bronze par Barbedienne entre 1865 et 1953, en six grandeurs différentes, de 39 cm à 115 cm[10] ;
des éditions en biscuit par la Manufacture de Sèvres à partir de 1903[27], en trois grandeurs de 29 cm à 70 cm[10]. Au minimum, 48 exemplaires ont été produits[27].
↑ a et bSelon les documentaires de la manufacture de Sèvres et du responsable du service des collections documentaires en 2010. Ministère de la Culture et de la communication, et Cité de la Céramique à Sèvres.
Annexes
Bibliographie
Louis de Laincel, Promenade aux Champs-Élysées : l'art et la démocratie. Causes de décadence. Le Salon de 1865. L'art envisagé à un autre point de vue que celui de M. Proudhon et de M. Taine, E. Dentu, , 145 p. (lire en ligne)
Edouard Charton, Magasin pittoresque : volume 33, , 416 p. (lire en ligne)
Zénaïde Fleuriot, Alfred Nettement et Victor Lecoffre, La Semaine des familles : revue universelle hebdomadaire, Volume 7, 1864-1865, 101 p. (lire en ligne)
Léon Lagrange, Le Correspondant, Volume 141, Charles Douniol, , 1029 p. (lire en ligne)
Jacques Joseph van Beveren et Charles Dupressoir, Costume de moyen âge d'après les manuscrits, Volume 2, Bruxelles librairie historique-artistique, , 379 p. (lire en ligne)
Jules Ray, Mémoires de la Société académique d'agriculture, des sciences, arts et belles lettres du département l'Aube, Dufour-Bouquot, , 342 p. (lire en ligne)
Adolphe Mathurin de Lescure et François Coppée, François Coppée, l'homme, la vie et l'œuvre : 1842-1889 : M. de Lescure, avec des fragments de mémoires par François Coppée, A. Lemerre (Paris), , 495 p. (lire en ligne)
Chevillot Catherine, Les stands industriels d'édition de sculptures à l'Exposition universelle de 1889 : l'exemple de Barbedienne éditeur= Revue de l'Art, , 85 p. (lire en ligne)
Bernard Ceysson, Geneviève Bresc-Bautier, Maurizio Fagiolo dell'Arco et François Souchal, La sculpture de la renaissance au 20ieme siècle, Taschen, , 607 p.
Thierry Dufrêne, La grande galerie des sculptures, Centre Pompidou, , 239 p.