Centre technique du livre de l'enseignement supérieurCentre technique du livre de l'enseignement supérieur
Le Centre technique du livre de l'enseignement supérieur (CTLes) est un établissement public national à caractère administratif situé à Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne). Créé en 1994 par le ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche(MESR), il est principalement chargé du stockage des collections de documents imprimés les plus faiblement consultés pour le compte des bibliothèques des établissements d'enseignement supérieur d'Île-de-France. HistoireUne grande partie des bibliothèques universitaires parisiennes, qui constituent le principal pôle documentaire français, occupent des locaux anciens (datant de la fin du XIXe siècle ou du XXe siècle), devenus inadaptés à l'accueil d'un public d'étudiants et de chercheurs dont le nombre est sans commune mesure avec celui de l'époque de leur construction. Elles disposent de très peu d'espace pour conserver leurs collections en accroissement constant et accueillir leurs publics. En s'appuyant sur des modèles mis en œuvre à l'étranger (notamment aux États-Unis avec le Harvard depository, Southborough, Massachusetts), le ministère chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a créé, à l'extérieur de Paris, une vaste bibliothèque de dépôt (un magasin distant commun pour les établissements partenaires) pour y délocaliser progressivement les collections les moins consultées (dites à "faible taux de rotation") et offrir un service de livraison, par navettes quotidiennes, des documents demandés par les lecteurs des bibliothèques partenaires à Paris. Ainsi, le CTLes est créé par le décret 94-922 du [1]. MissionsLe centre assure la collecte, la gestion, la conservation et la communication des documents imprimés (livres, thèses et revues scientifiques) déposés ou cédés, par les établissements relevant du ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, en particulier ceux des académies de Paris, Créteil et Versailles. Les documents peuvent être stockés au CTLes sous trois statuts : - Le dépôt (longue durée) - La cession (définitive) - Le stockage provisoire (courte durée) Les conditions et modalités sont établies par une convention passée entre le CTLes et chaque établissement partenaire. Aux termes du décret n° 2014-320[2], les missions du CTLes ont légèrement évolué à partir de 2014. Son action peut aussi s'étendre hors de l'Île-de-France, dans le cadre de dispositifs nationaux de mutualisation de la conservation des documents imprimés, principalement à travers les plans thématiques de conservation partagée des périodiques de l'enseignement supérieur. En 2017, le CTLes est membre fondateur du groupement d'intérêt scientifique CollEx-Persée[3] qui vise à développer les services aux chercheurs autour de collections d'excellence conservées par les grandes bibliothèques d'étude et de recherche françaises. Le CTLes est essentiellement chargé de favoriser la fourniture électronique de documents en partenariat avec les plus gros fournisseurs de "prêts entre bibliothèques".
Dans le cadre du marché de transfert, le traitement matériel réceptionne les documents des établissements partenaires (jusqu'à 120 mètres linéaires par semaine) et achemine par navette quotidienne les ouvrages demandés par les différentes bibliothèques parisiennes . Le traitement intellectuel intègre tous les titres dans le logiciel de gestion au fur et à mesure de leur arrivée afin de permettre leur référencement et leur prêt. Il travaille en étroite collaboration avec le traitement matériel. Le PEB, au cœur de l 'activité de l'établissement, gère l'ensemble des demandes de prêt qui parviennent au CTLes. En 2023, plus de 24 000 documents ont été communiqués, en France et à l'étranger. Le service de la conservation partagée copilote 16 plans de conservation partagée avec un pilote scientifique d’une bibliothèque universitaire spécialisée dans le domaine du plan. La conservation partagée a pour but de mutualiser les collections de périodiques, à l'échelle nationale, afin de créer une collection nationale de référence tout en rationalisant l'espace disponible au sein des bibliothèques de l'enseignement supérieur. OrganisationL'établissement public relève du ministère chargé de l'enseignement supérieur. Il possède un conseil d'administration de treize membres : trois membres de droit (la direction générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle - MESR, le rectorat de l'Académie de Paris et la Bibliothèque nationale de France), quatre représentants des établissements utilisateurs, quatre personnalités du monde des bibliothèques ou de l'enseignement supérieur choisies en fonction de leur compétence et deux représentants du personnel. S'y ajoutent les administrateurs du CTLes qui ont voix consultative et des invités ponctuels selon les sujets évoqués au cours des séances. L'actuel président du conseil d'administration est François-Joseph Ruggiu. Le CTLes est dirigé par Guillaume Niziers, conservateur des bibliothèques, nommé par arrêté ministériel. Une trentaine d'agents œuvre au bon fonctionnement de cet opérateur national du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. BâtimentsLe site de Bussy-Saint-Georges est partagé par le Centre Technique du Livre et de l'Enseignement Supérieur avec le Centre Technique de la Bibliothèque nationale de France (CTBnF). Le site a ouvert en 1996. Il a été conçu par l'architecte Dominique Perrault en complément du chantier présidentiel de la Bibliothèque François Mitterrand à Paris. Un second bâtiment (ou module d'extension) a été mis en service en 2016. Le besoin avait été souligné dans le rapport Larrouturou sur l'immobilier universitaire parisien, remis en à la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse : « il s’agit d’accroître les capacités de stockage du CTLes de 100 kilomètres linéaires et de développer son offre aux bibliothèques parisiennes pour leur permettre de délocaliser une part substantielle de leurs magasins leur garantissant un bon accès aux ressources stockées à distance…»[5] Pour une raison de phasage financier, seule une moitié du bâtiment a été équipée de rayonnages. En 2023, sur les 130 kilomètres linéaires utilisables, seuls 19 kilomètres demeurent disponibles. A raison d’intégration de 3,5 à 4 kilomètres linéaires chaque année, la saturation des espaces arriverait à son terme dans 5 ans.
Sources
Notes et références
Voir aussiLiens externes
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