Centre sportif du grand séminaire de l'évêchéCentre sportif du grand séminaire de l'évêché
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Le Centre sportif du grand séminaire de l'évêché, situé au numéro 40 de la rue des Prémontrés au cœur de la ville de Liège, est un ensemble conçu par l'architecte Jules Mozin, membre du Groupe EGAU, dans la première moitié des années 1960. Sa construction s'achève en 1965. SituationSitué au numéro 40 de la rue des Prémontrés, au cœur de la ville de Liège, le Centre sportif du grand séminaire de l'évêché est situé dans un îlot triangulaire encadré par le quai Paul Van Hoegaerden, la rue des Prémontrés et la rue André Dumont. L'ensemble se situe proche du pont Kennedy, de la résidence Kennedy et de la bibliothèque Chiroux[1]. Contexte historique et architecturalDans les années 1930, le Groupe l'Équerre fait entrer l'architecture moderniste dans la ville liégeoise. Notamment par la conception du plan de l'exposition internationale de l'eau à Liège en 1939. C'est à cette période qu'émergent une série d'architectes liégeois, Charles Carlier, Yvon Falise, Hyacinthe L'Hoest et Jules Mozin. Ces quatre architectes modernistes vont fonder le Groupe EGAU. Ils vont réaliser la plupart de leurs projets entre 1950 et 1970 en région liégeoise. Le groupe E.G.A.U.C'est une association d'architectes composée de Charles Carlier, Yvon Falise, Hyacinthe L'Hoest et Jules Mozin. Ils ont réalisé une série de projets à succès dans la cité ardente. Ceux-ci sont caractérisés par une architecture moderniste, brutaliste et fonctionnaliste. Le Centre sportif du Grand SéminaireLa commandeEn 1962, le grand séminaire de Liège souhaite compter un nouveau centre sportif dans ses infrastructures. Il fait appel au Groupe EGAU pour la réalisation de ce projet. Celui-ci devra servir à l'éducation physique des jeunes présents au sein du séminaire. Le but premier est donc pédagogique. Le complexe sera composé d'un hall de sport, d'une piscine, de vestiaires, de sanitaires, d'une bibliothèque et de locaux administratifs[2]. Par une volonté d'isolement, un tunnel devra relier le grand séminaire et le centre sportif, afin de protéger les jeunes des regards et de la circulation[2]. Ce bâtiment devra être construit avec une économie de temps et de moyens. Implantation et orientationSitué juste à côté du grand séminaire, Le complexe est construit sur une parcelle largement boisée, qui constitue un réel poumon vert dans cette zone hautement urbanisée. Jules Mozin, responsable du projet[2], implante le complexe tel un pavillon. Il n'est pas orienté selon les voies entourant la parcelle, mais de manière à regarder le grand séminaire. Il est placé pratiquement dans l'axe est-ouest. Cette orientation, avec l'aide de la végétation, permettra d'éviter une exposition au sud, limitant ainsi la surchauffe du bâtiment. Jules Mozin prend également soin de conserver la nature présente sur le site. Les arbres permettront dès la mise en service du centre de préserver l'intimité des séminaristes. Cette intimité est soulignée par la présence d'une haute grille (constituée de piliers en briques et de barreaux métalliques) limitant l'accès au site, dès lors presque uniquement accessible via le tunnel.
Scénographie de l'entréeDepuis la sortie du tunnel provenant du grand séminaire, les jeunes sont guidés par un préau métallique vers l'entrée du bâtiment. Il est composé de portiques placés à intervalles réguliers, sous lesquelles est suspendue une toiture légère. Le cheminent est effectué parallèlement et perpendiculairement au bâti. La direction empruntée est accentuée par une rangée d'arbres. Avant d'entrer, un plan d'eau reflète le bâti et la nature[2].
Disposition des différentes fonctionsLe complexe comprend trois parties distinctes, autant en pan qu'en façade : la piscine (au nord), la salle de sport (au sud) et un élément central. La piscine et la salle de sport ont une double hauteur. L'élément central joue le rôle d'accueil et distribue les deux autres parties. Mais il comprend également les vestiaires, l'administration, les services, une salle de jeux et de réunion et une bibliothèque.
Structures, parements et spécificités techniquesLa structure du bâti est également constituée de portiques, notamment pour une rapidité de chantier. Ces portiques, répétés tous les 5 mètres, permettent une portée de 15 mètres. Les poutres, de type « Litzka[Quoi ?] », sont à âme perforée, ce qui leur confère une légèreté visuelle. Elles ne sont pas cachées, mais mises en avant. Elles sont posées sur des colonnes HEB[Quoi ?], visibles en façade. Elles donnent une rythmique au bâtiment[2]. Le parement est composé de briques (double mur avec un vide central permettant une ventilation et évitant la percolation de l'eau à l'intérieur) et de panneaux « glazal[Quoi ?] »[3] . C'est un panneau de type « sandwich » (plaque fibrociment amiante / isolant / plaque fibrociment amiante). Malgré un rythme stricte dicté par les portiques, les façades sont différentes selon la fonction intérieure et selon l'orientation. Elles laissent passer plus ou moins de lumière et plus ou moins de vues vers l'extérieur ou/et vers l'intérieur. Dans le hall sportif, le bandeau supérieur est composé d'éléments orientables en verre, afin d'aérer naturellement la salle. Le bandeau blanc intermédiaire (en panneau « glazal ») permet d'accrocher le panier de basket. La partie inférieure, constituée de grandes baies, laisse entrer la lumière et projette l'intérieur vers l'extérieur. Les châssis sont en bois (afzélia). La partie centrale comprend une baie coulissante permettant de sortir dans le parc. Des volets métalliques viennent les protéger lors événements sportifs.
Dans la piscine, un des murs est constitué en majorité de briques pour limiter les vues du parking extérieur vers la piscine. Étant donné que ce mur laisse passer peu de lumière, un éclairage artificiel a été fixé aux colonnes de celui-ci. Le sens de portée des poutres est différent, ce qui induit une direction différente. Afin de cacher une gaine de ventilation, les architectes font appel à V. Paquot. Celui-ci est chargé de concevoir une sculpture blanche en bandeau cachant les éléments techniques.
Depuis 2005Depuis 2005, le complexe est fermé au public. En 2017, un avant-projet est introduit par des investisseurs en immobilier. Celui-ci a pour but de détruire le centre sportif pour y construire une série de logements, dont une tour de 40 mètres[4],[5]. Cela supprimerait une partie du passé moderniste liégeois, un poumon vert en ville[5] et divers équipements sportifs qui une fois remis à neuf feraient le bonheur de nombreux liégeois. C'est pour ces raisons qu'une demande d'inscription au patrimoine de Wallonie a été introduite pour préserver le centre sportif du Grand Séminaire et son site de la destruction. Notes et références
Voir aussiBibliographieSites internet
Livres
Documents numérisés
Revues
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