Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Cuzco
La cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption (plus formellement cathédrale de l'Assomption-de-la-Très-Sainte-Vierge, en espagnol : Catedral de la Asunción de la Santísima Virgen) est l'un des principaux sanctuaires catholiques — cathédrale et basilique — de la ville de Cuzco, capitale historique du Pérou, dans la région homonyme. Fondée en 1559 sous l'impulsion du vice-roi Andrés Hurtado de Mendoza[1] et des missionnaires espagnols, elle est l'église-mère de l'archidiocèse de Cuzco. Elle se dresse sur la principale place de la ville, la « Plaza de armas », jouxtant l'église de la Compagnie de Jésus. L'ensemble de la ville de Cuzco est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1983[2]. HistoireLorsque la ville de Cuzco est prise par les conquistadores conduits par Francisco Pizarro le 15 novembre 1533[3], l'une des priorités des nouveaux occupants est d'édifier un lieu de culte symbolisant le triomphe de la « vraie foi » — à leurs yeux, la foi catholique — sur l'« idolâtrie » que représente pour eux la religion traditionnelle inca. En octobre de l'année 1534 débute l'édification du premier sanctuaire chrétien de la ville, fondé sur un site baptisé « Sunturhuasi ». Cependant, du fait de la création du diocèse de Cuzco le 8 janvier 1537, le sanctuaire est rapidement considéré comme inadapté aux besoins du culte. Ceci explique que dès 1541 les autorités religieuses se mettent en quête d'un nouveau terrain plus apte à accueillir la nouvelle cathédrale. Ceux-ci jettent leur dévolu sur un terrain portant le nom de « Cusipata », à proximité du couvent des Mercedarios.
Cependant, celui-ci est de nouveau considéré comme insuffisant : en 1552, les autorités épiscopales décident de réquisitionner le site de « Quishuarcancha », où s'élève le palais de l'empereur Viracocha Inca. Celui-ci est démoli pour laisser la place au nouveau sanctuaire, une mesure éminemment symbolique destinée à affirmer la prééminence de l'Espagne et du catholicisme.
La première pierre de la nouvelle cathédrale est posée en 1559, tandis que l'on fait appel à l'architecte Juan Miguel Veramendi pour superviser les travaux. Cependant, des difficultés financières ne tardent pas à freiner le projet. Celui-ci est confié ultérieurement à l'architecte Francisco Becerra, architecte de la cathédrale de Lima, qui dirige les travaux durant presque vingt ans.
Les blocs sont transportés à travers les hauts plateaux andins jusqu'au chantier de la cathédrale.
Le 8 février 1928, la cathédrale obtient du pape Pie XI le titre de basilique mineure[5].
ArchitectureLa cathédrale de Cuzco est un édifice massif bâti sur un plan en forme de croix latine. Si l'essentiel de sa structure l'apparente au style de la renaissance, la façade principale révèle une influence baroque. Celle-ci est flanquée de deux puissantes tours. Parmi les sculptures présentes sur la partie extérieure de la cathédrale se trouvent plusieurs représentations animalières contrastant avec les représentations bibliques plus traditionnelles. À l'intérieur, le sanctuaire forme un triple vaisseau d'égale hauteur bordé d'une série de chapelles latérales, chacune possédant son propre autel. Parmi celles-ci, notons la chapelle de la Vierge Immaculée (Virgen Inmaculada), sainte-patronne de la ville depuis le XVIe siècle, ou la chapelle de la Très sainte trinité (Santísima Trinidad), laquelle se distingue par un tableau de l'artiste jésuite Bernardo Bitti (« La Virgen del Halcón »)[7].
L'ensemble de l'édifice est couvert par une voûte d'arêtes se rattachant à la tradition gothique, prenant appui sur des piliers cruciformes en pierre volcanique. Le maître-autel est l'une des œuvres majeures de la cathédrale. Surmonté d'un baldaquin, il est recouvert de panneaux d'argent. Il est construit entre 1792 et 1803 par les artistes Villegas et Pinelo, à la demande de l'évêque Bartolomé María de Las Heras. Parmi les principales œuvres d'art que renferme la cathédrale figurent également plusieurs tableaux d'artistes appartenant à « l'école de Cuzco », tels Marcos Zapata ou Rafael de Urbina. De part et d'autre de la cathédrale se situent deux églises de dimensions plus modestes.
À quelques mètres de la cathédrale se dresse l'église de la Compagnie de Jésus, autre sanctuaire chargé d'histoire. Voir aussiLiens externesNotes et références
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