Son nom complet, à la naissance, est Caroline Medora Sale, mais elle a toujours été appelée, dans la vie courante, par son second prénom, Medora. Elle est désormais, aux yeux des autorités canadiennes, Caroline Medora Sale Roe, du fait de son mariage avec Harry Roe, professeur émérite au Centre des études religieuses (Centre for Religious Studies de l'université de Toronto et coauteur en 1999 d'une traduction en anglais des Accallam na Senórach (Tales of the Elders of Ireland).
Lorsqu'il s'est agi de signer les romans de la première série policière contemporaine John Sanders/Harriet Jeffries, elle choisit de faire usage de son nom courant d'épouse : Medora Sale.
Plus tard, lors de la création de la deuxième série policière médiévale, et après qu'on lui a conseillé de choisir un autre nom de plume pour signer une série très différente de la précédente, elle préfère employer son premier prénom, Caroline, et le nom de son mari, Roe, pour forger le nom de plume Caroline Roe.
Son éditeur français affirme par erreur, dans sa courte présentation de l'auteur en tête des premiers romans de la série des Chroniques d'Isaac de Gérone, que « Medora Sale » est le pseudonyme de « Caroline Roe », ce qui est démenti par Norbert Spehner, dans un article[1] publié par le n° 13, hiver 2005, de la revue québécoise Alibis, spécialisée dans la littérature policière, et ce qui a été rectifié dans la présentation du 7e volet de la série.
Éléments biographiques
Medoa Sale/Caroline Roe est titulaire d'un diplôme de langues modernes, obtenu à l'université de Toronto, mais également d'un doctorat en études médiévales, obtenu au Centre des études médiévales (Centre for Medieval Studies) de la même université.
Sa première série de romans policiers a pour cadre le Canada contemporain, mettant en scène l'inspecteur John Sanders auquel se joint, à partir du second volume de la série, la journaliste Harriet Jeffries. Il semble que le sixième volume de la série, qui a reçu, à tort ou à raison, un accueil mitigé, ait participé à la décision apparente de Medora Sale de mettre un terme aux aventures de ses deux héros, afin d'explorer une nouvelle voie littéraire.
Quatre ans après la publication de Short Cut to Santa Fe, et sous un nouveau nom de plume, paraissait Le Glaive de l'archange, qui rencontrait rapidement un grand succès tant auprès de la critique que du public. Pour créer ses nouveaux héros, Caroline Roe s'est visiblement documentée aussi bien au Canada qu'en Catalogne.
Elle s'est inspirée de personnages réels du Moyen Âge pour créer sa série des Chroniques d'Isaac de Gérone, un médecin juif aveugle devenu détective par nécessité :
de façon certaine, de Berenguer de Cruïlles, évêque de Gérone et premier président de la généralité de Catalogne en 1359-1362, connu pour sa proximité avec la communauté juive de la ville,
de manière plus éloignée, d'Isaac l'Aveugle (1160-1235), célèbre kabbaliste et philosophe mystique ayant vécu à Posquières (actuelle commune de Vauvert dans l'actuel département du Gard), connu pour ses nombreux disciples, parmi lesquels Azriel, qui répandit ses enseignements dans la communauté juive de Gérone. L'imagination n'interdit d'ailleurs pas la possibilité d'un descendant du « vrai » Isaac l'Aveugle, devenu lui-même aveugle et résidant à Gérone, après avoir que lui-même, son père ou son grand-père ait suivi l'un des disciples de son ancêtre.
Dans ses enquêtes, Isaac de Gérone est aidé « par Yusuf, un jeune Maure débrouillard qu'il a recueilli. Bien que vivant dans le ghetto juif de Gérone, Isaac est praticien attitré de l'éveque de la ville, le débonnaire et irascible Berenguer, dont il devient rapidement le confident et l'ami »[2].
Lorsqu'elle ne réside pas à Toronto, Caroline Roe séjourne frequemment en Espagne en compagnie de son mari, Harry Roe, pour rassembler de la documentation en vue d'une ou plusieurs de ses œuvres.
Elle est nommée ou lauréate de plusieurs prix de littérature policière, notamment pour Antidote pour l'avarice, qui lui vaut de remporter, en 2000, le Barry Award for Best Paperback Original.
Sous le nom de Medora Sale, elle préside, en 1989-1990, l'association professionnelle Crime Writers of Canada, et a également participé au bureau de l'association Sisters in Crime.
Œuvres
Romans signés Medora Sale
Série John Sanders/Harriet Jeffries (inédite en français)
(en) Medora Sale, Murder on the Run, Toronto, PaperJacks, , 240 p. (ISBN978-0-7701-0416-0)
Medora Sale a également publié, en , un court roman policier pour la jeunesse, intitulé The Spider Bites, qui met en scène un policier, Rick Montoya, accusé de corruption et menant l'enquête pour chercher à se disculper :
(fr) Caroline Roe (trad. Jacques Guiod), Remède pour un charlatan, Paris, 10/18, coll. « Grands détectives » (no 3331), , 302 p. (ISBN978-2-264-03109-9, BNF37639575)
(fr) Caroline Roe (trad. Jacques Guiod), Antidote à l'avarice, Paris, 10/18, coll. « Grands détectives » (no 3351), , 320 p. (ISBN978-2-264-03272-0, BNF37706757)
(fr) Caroline Roe (trad. Jacques Guiod), Consolation pour un pécheur, Paris, 10/18, coll. « Grands détectives » (no 3381), , 308 p. (ISBN978-2-264-03403-8, BNF38804203)
(fr) Caroline Roe (trad. Jacques Guiod), Potion pour une veuve, Paris, 10/18, coll. « Grands détectives » (no 3481), , 349 p. (ISBN978-2-264-03475-5, BNF38930086)
(fr) Caroline Roe (trad. Jacques Guiod), Vengeance pour un mort, Paris, 10/18, coll. « Grands détectives » (no 3585), , 347 p. (ISBN978-2-264-03727-5, BNF39098936)
(fr) Caroline Roe (trad. Jacques Guiod), Le Guérisseur et la Mort, Paris, 10/18, coll. « Grands détectives » (no 3843), , 384 p. (ISBN978-2-264-04003-9, BNF40080473)