Borrelia miyamotoi est l'une des nombreuses espèces de borrelia (genre de bactéries spirochètes)[1]. On sait qu'elle infecte dans la nature des rongeurs et des oiseaux, et que chez l'homme elle peut être responsable d'une zoonose (de type fièvres récurrentes ou dont les symptômes sont de type maladie de Lyme)[2] ; Depuis qu'on sait la détecter, on constate qu'elle est plus ubiquiste qu'on l'a pensé lors de sa découverte ; sa fréquence en tant que pathogène zoonotique dans le monde (dans l'hémisphère nord, selon les informations disponibles) et la gravité de certains signes et symptômes ou effets tels que la méningoencéphalite et divers syndromes douloureux et handicapants rendent selon PJ Krause et al. en 2015 « la prévention, le diagnostic et le traitement de cette infection essentiels »[3].
On a montré que son ADN présente des similitudes avec d'autres espèces de Borrelia[2]
Aspects vétérinaires
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Aspects médicaux
Antibiorésistance
Des indices ou preuves (au moins in vitro) laissent penser que B. Miyamotoi (ou les souches observées de cette bactérie) sont antibiorésistantes, face à l'amoxicilline[8].
Résistance au système immunitaire ?
L'espèce peut contourner nos défenses immunitaires. Elle le fait en combinant deux manières de le faire :
en évitant le système du complément (le système immunitaire inné, qui est chargé d'éliminer rapidement le non-soi) grâce à une protéine de surface, qui est une protéine de liaison au facteur H dit CbiA (protéine de liaison et inhibitrice A du complément)[9],[10]
en utilisant la faculté qu'à son vecteur (la tique) d'inhiber la réponse immunitaire locale. La tique doit rester plusieurs jours sur son hôte pour faire son repas, sans générer de réaction inflammatoire ni douleur, afin que son hôte ne cherche pas à se débarrasser d'elle. Pour cela cet acarien sécrète de nombreux « facteurs salivaires » immunosuppresseurs qui ciblent les molécules de défense de l'organisme. Elle sécrète notamment des glycoprotéines dites «évasines» qui retardent et inhibent la réaction immunitaire) (sauf en cas d'allergie à la salive de tique, allergie qui apparait généralement après de nombreuses piqures). On a montré en 2017 que les évasines se lient aux chimiokines de l'hôte, ce qui les inactive[11].
Toutes ou partie des souches du groupe Borrelia s.l. se montrent capables de générer après un traitement antibiotique classique une nouvelle manifestation ou la persistance de signes et symptômes de maladie de Lyme[12],[13].
Epidémiologie
Cette bactérie, encore très mal connue, s'avère beaucoup plus ubiquitaire qu'on ne l'avait d'abord pens[2].
En RussieB. miyamotoi a été trouvé (publication 2018) chez 70 des 473 patients au stade précoce des signes et symptômes survenant après une piqûre de tique[17]. Après inoculation de la bactérie via la salive de la tique, le délai médian de détection de la bactérie dans le sang était chez ces malades d'environ 4 jours[17].
En 1995, Masahito Fukunaga et al. ont isolé une nouvelle espèce de Borrelia qu'ils nomment d'abord Borrelia miyamotoi sp. nov. (souche de référence: HT31), puis Borrelia miyamotoi, en l'honneur de Kenji Miyamoto, qui a d'abord isolé les spirochètes de tiques ixodidés à Hokkaido, au Japon[19].
Du point de vue médical, c'est-à-dire de ses effets sur l'Homme, elle a d'abord été classée avec les Borrelia impliquées dans les fièvres récurrentes (l'un des trois groupes de maladies à tiques)[1]
Michelet L, Delannoy S, Devillers E, Umhang E, Aspan A, Juremalm M, et al. High-throughput screening of tick-borne pathogens in Europe. Front Cell Infect. (2014) 4:103. doi: 10.3389/fcimb.2014.00103
Reiter M, Schötta AM, Müller A, Stockinger H, Stanek G. A newly established real-time PCR for detection of Borrelia miyamotoi in Ixodes ricinus ticks. Ticks Tick Borne Dis. (2015) 6:303–8. doi: 10.1016/j.ttbdis.2015.02.002
Notes et références
Ce texte contient une traduction d'un article du CDC, tel que cité, au domaine public aux États-Unis.
↑ ab et c(en) Michel Franck, Raouf Ghozzi, Julie Pajaud et Nadou E. Lawson-Hogban, « Borrelia miyamotoi: 43 Cases Diagnosed in France by Real-Time PCR in Patients With Persistent Polymorphic Signs and Symptoms », Frontiers in Medicine, vol. 7, (ISSN2296-858X, PMID32181254, PMCIDPMC7059645, DOI10.3389/fmed.2020.00055, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Joris Koetsveld, Ronald O. P. Draga, Alex Wagemakers et Annemijn Manger, « In Vitro Susceptibility of the Relapsing-Fever Spirochete Borrelia miyamotoi to Antimicrobial Agents », Antimicrobial Agents and Chemotherapy, vol. 61, no 9, , e00535–17, e00535–17 (ISSN0066-4804 et 1098-6596, PMID28674060, PMCIDPMC5571331, DOI10.1128/AAC.00535-17, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Axel Teegler, Pia Herzberger, Gabriele Margos et Volker Fingerle, « The relapsing fever spirochete Borrelia miyamotoi resists complement-mediated killing by human serum », Ticks and Tick-borne Diseases, vol. 5, no 6, , p. 898–901 (DOI10.1016/j.ttbdis.2014.07.011, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Florian Röttgerding, Alex Wagemakers, Joris Koetsveld et Volker Fingerle, « Immune evasion of Borrelia miyamotoi: CbiA, a novel outer surface protein exhibiting complement binding and inactivating properties », Scientific Reports, vol. 7, no 1, , p. 303 (ISSN2045-2322, PMID28331202, PMCIDPMC5428533, DOI10.1038/s41598-017-00412-4, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Victoria Cairns et Jon Godwin, « Post-Lyme borreliosis syndrome: a meta-analysis of reported symptoms », International Journal of Epidemiology, vol. 34, no 6, , p. 1340–1345 (ISSN1464-3685 et 0300-5771, DOI10.1093/ije/dyi129, lire en ligne, consulté le )
↑Marianne J. Middelveen, Eva Sapi, Jennie Burke et Katherine R. Filush, « Persistent Borrelia Infection in Patients with Ongoing Symptoms of Lyme Disease », Healthcare, vol. 6, no 2, , p. 33-48 (ISSN2227-9032, DOI10.3390/healthcare6020033, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Sarah A Hamer, Graham J Hickling, Rich Keith et Jennifer L Sidge, « Associations of passerine birds, rabbits, and ticks with Borrelia miyamotoi and Borrelia andersonii in Michigan, U.S.A. », Parasites & Vectors, vol. 5, no 1, , p. 231 (ISSN1756-3305, DOI10.1186/1756-3305-5-231, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Alex Wagemakers, Seta Jahfari, Bob de Wever et Lodewijk Spanjaard, « Borrelia miyamotoi in vectors and hosts in The Netherlands », Ticks and Tick-borne Diseases, vol. 8, no 3, , p. 370–374 (DOI10.1016/j.ttbdis.2016.12.012, lire en ligne, consulté le )