Bertrand PiccardBertrand Piccard
Bertrand Piccard, né le à Lausanne, est un psychiatre, explorateur et environnementaliste suisse[1]. Il a réussi, avec le pilote britannique Brian Jones, le premier tour du monde en ballon (du 1er au ) à bord du ballon Breitling Orbiter 3 et a codéveloppé et piloté l'avion solaire Solar Impulse, en alternance avec André Borschberg, autre pilote avec lequel il réalise un tour du monde de à . Depuis 2012, il est « Champion de la Terre », un projet des Nations unies pour l'environnement[2]. Il est le fondateur et président de la Fondation Solar Impulse (en)[3]. Il est le fils de l'océanographe Jacques Piccard et le petit-fils du physicien Auguste Piccard. Biographie
Il est fils de l'océanographe Jacques Piccard, détenteur du record mondial de plongée en sous-marin, avec Don Walsh — officier de la marine américaine, océanographe et professeur d'université (University of Southern California) —, et petit-fils d'Auguste Piccard, premier à atteindre la stratosphère à bord d'un ballon. Il est, tout comme son père Jacques Piccard, docteur honoris causa de l'université catholique de Louvain depuis le [4]. Il est le père de trois filles avec Michèle Piccard, qui participe au service de communication de Solar Impulse[5]. Il est fait chevalier de l'ordre de Saint-Charles le [6] et il est promu au rang d'officier de la Légion d'honneur le [7]. Aérostier au long coursPremière tentative de tour du mondeEn janvier 1997, Bertrand Piccard tente son premier tour du monde en ballon sans escale, à bord du Breitling Orbiter, une rozière comprenant une enveloppe d'air chaud entourant une autre poche de 15 000 m3 d'hélium, tentative qui se solde par un échec après 6 heures de vol seulement, à la suite de fuites de kérosène dans la cabine. Cette fuite de carburant, très incommodante, contraint Piccard et son coéquipier Wim Verstraeten à laisser amerrir leur ballon en Méditerranée au large de Toulon, avec perte de l’enveloppe. Le décollage, déjà, avait failli mal se terminer, le ballon frôlant les peupliers près de la station-service de Château-d'Œx. Deuxième tentativePour sa deuxième tentative, Piccard fait toujours équipe avec Wim Verstraeten mais s'adjoint les services d'un technicien du constructeur anglais Cameron, Andy Elson. Totalement libre de repartir à zéro et riche de sa première expérience, l’équipe décide de construire l'Orbiter 3, un ballon plus grand (16 500 m3 d'hélium pour 53 m de hauteur), qui s’envole à nouveau de Château-d’Œx (Préalpes vaudoises), le . Après une fuite d'air à un hublot, acrobatiquement colmatée de l'extérieur par Andy Elson, et un test de pressurisation de la cabine en conditions réelles (à 11 000 m d'altitude et par –50 °C), ils poursuivent leur vol, mais le refus chinois d'autoriser la traversée du territoire sera finalement fatal aux espoirs des aéronautes. Rabattus par un courant d’inversion, les aéronautes vont devoir contourner l'immense territoire chinois, par le sud, à très basse altitude et à 25 km/h, alors qu'un magnifique courant-jet soufflait à 270 km/h entre l’Iran et Pékin. À nouveau contraints de se poser, leur voyage s’est terminé après 10 jours, par un atterrissage en pleine campagne birmane, au milieu des paysans ébahis. Le Breitling Orbiter II n'aura pas fait le tour du monde, mais le trio bat le record de durée d'un engin volant, avec 9 jours 17 heures et 55 minutes pour 8 700 km parcourus. Troisième tentativeBertrand Piccard et son équipe décident de faire une troisième tentative et obtiennent la fabrication du Breitling Orbiter III, un ballon encore plus grand (18 500 m3 d'hélium, 55 m), apte à tenir l’air pendant 3 semaines. Piccard décide aussi de changer de coéquipier : il engage tout d'abord Tony Brown, pilote de Concorde chez British Airways. Mais l'aspect relationnel étant très important, il propose finalement à un autre Anglais, Brian Jones, pilote à la Royal Air Force et aéronaute instructeur accompli, de l’accompagner. Pour cette ultime tentative — car il n'y en aurait pas eu d'autre — le lourd réservoir de kérosène est remplacé par 32 bouteilles de gaz propane de 2,35 m de haut, plus aisées à manipuler. Décollage le à 8 h 05 GMT de Château-d'Œx (Suisse). Atterrissage le à 5 heures 52 GMT, en plein désert égyptien, près de l'oasis de Dâkhla (70 000 habitants). Guidé par le météorologue Luc Trullemans[8], le tour du monde est finalement bouclé après avoir volé 19 jours 21 heures et 47 minutes (447 h et 47 min) sur une distance de 45 755 km, soit le plus long vol en durée et en distance de l’histoire de l’aviation[9]. Solar Impulse : l'avion solaireEn 2003, Bertrand Piccard s'associe avec l'École polytechnique fédérale de Lausanne et le pilote André Borschberg et développe un projet d'avion solaire. À l'issue d'une conférence à ce sujet, il trouve son premier investisseur, premier d'une longue liste, Semper Gestion, société de gestion financière dirigée par Éric Freymond[10]. En 2004, son projet devient réalité : Solar Impulse, de circumnavigation en planeur solaire. Après cinq essais depuis le lancement du projet, Solar Impulse réussit son premier vol international, de Payerne (en Suisse) à Bruxelles (en Belgique), le [11]. Aux commandes du premier prototype, son coéquipier André Borschberg a parcouru 630 kilomètres, en 13 heures de vol, à environ 50 km/h de moyenne et à environ 6 000 pieds d'altitude[11]. Cet avion effectue une traversée des États-Unis du au [12]. La deuxième version de Solar Impulse réalise un tour du monde entre et , la traversée du Pacifique représentant le record de vol en solitaire sans ravitaillement ni escale avec 5 jours et 5 nuits pour parcourir 8 900 km[13]. L'ensemble de l'aventure est racontée par Bertrand Piccard et André Borschberg dans le livre Objectif Soleil, publié en [14],[15]. Promotion des technologies « propres »À l'issue du tour du monde, Bertrand Piccard et son coéquipier André Borschberg lancent l'Alliance mondiale pour les technologies propres et la Fondation Solar Impulse pour fédérer les acteurs économiques des technologies des énergies renouvelables et du développement durable[16]. Lors de la conférence de Marrakech (COP22) le , Bertrand Piccard et la Fondation Solar Impulse annoncent l’objectif de présenter aux décideurs politiques « 1 000 solutions rentables pour protéger l'environnement »[17]. Pour ce faire, la fondation crée le Label Solar Impulse Efficient Solution[18]. Cette certification est attribuée après un processus d’évaluation par des experts indépendants, reconnaissant ainsi la profitabilité et l’impact écologique d’un produit, un processus ou d’un service[19]. Cet objectif d’identifier 1 000 solutions est atteint en [20],[21]. Distinctions
PhilatélieTrois jours après le tour du monde en ballon sans escale de Bertrand Piccard, la Poste suisse émet un timbre-poste[24] d'une valeur de 90 centimes suisse représentant l'Orbiter III en vol. Ce timbre, vu la forte demande, est en rupture en une seule matinée[25],[26]. En , La Poste française présente elle aussi un timbre Solar Impulse, ‘pionnier de la transition écologique’[27]. Publications
Notes et références
AnnexesArticles connexesLiens externes
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