Bataille d'AssiettaLa bataille du col de l'Assiette
La mort du chevalier de Belle-Isle.
Guerre de Succession d'Autriche Batailles
La bataille d'Assietta (connue en France sous le nom de bataille du col de l'Assiette et au Piémont sous le nom de Bataja dl'Assieta), le , est un épisode notable de la guerre de Succession d'Autriche, conflit européen majeur du milieu du XVIIIe siècle. ContexteLouis XV avait déjà tenté d'entrer dans le Piémont, au siège de Coni et aux batailles de la Madonne de l'Olmo ou de Bassignana, mais sans succès. En 1747, il ordonne donc d'en finir avec le roi Charles-Emmanuel III de Savoie. Il mande une armée forte de 150 régiments d'infanterie, 75 escadrons de cavalerie et deux brigades d'artillerie, sous le commandement de Louis Charles Armand Fouquet de Belle-Isle, dit « le chevalier de Belle-Isle », lieutenant-général des armées du roi de France, et du marquis de las Minas, son homologue espagnol. Ceux-ci ne réussissent pas à s'entendre sur le plan d'attaque : Belle-Isle voulait menacer Turin, l'Espagnol préférait viser Gênes. Le plan de Las Minas est appliqué en premier lieu, mais les Sardes bloquent les montagnes méridionales ; c'est donc l'idée de Belle-Isle qui remplace le plan espagnol : un corps d'armée de cinquante bataillons d'infanterie, quinze de cavalerie avec de nombreux canons traverse les Alpes. L'armée se divise en deux colonnes, l'une progressant vers le Mont-Cenis, pour viser Exilles, l'autre visant Fenestrelle en passant par l'Assietta. PréambuleL'Assietta est un plateau situé à plus de 2 500 m d'altitude, sur la ligne de partage des eaux entre la vallée de Suse et celle du Chisone : son contrôle permet d'intervenir rapidement dans l'une ou l'autre vallée. Prévoyant que les Français devraient y passer, Charles Emmanuel III la fait retrancher et y poste treize bataillons d'infanterie. L'essentiel de ces troupes est composé de forces sardes, mais parmi eux, on trouve également des mercenaires suisses et des forces alliées. En soutien de cette armée, des groupes de combattants vaudois, habitués à la guérilla dans ces vallées qu'ils connaissaient bien, ont pour rôle de soustraire le maximum de soldats français à la bataille rangée. Les éclaireurs français ayant averti le commandant en chef de la fortification du site, il décide de précipiter l'attaque, afin d'empêcher les forces de s'installer ensuite dans Exilles. Ordre de bataille françaisCommandant en chef[1] : Armand Fouquet, chevalier de Belle-Isle († durant la bataille) Colonne de gauche (9 bataillons-7 000 hommes) sous le ordres du maréchal de camp le comte de Mailly
Colonne du centre (6 bataillons-3 500 hommes) sous le ordres du maréchal de camp Arnaud († durant la bataille)
Colonne de droite (14 bataillons-10 000 hommes) sous le ordres du lieutenant-général Marquis de Villemur
DéroulementTrente-deux bataillons français en affrontent treize sardes. La colonne française de droite, commandée par le maréchal de Villemur, avec quatorze bataillons doit attaquer le Grand Serin et poursuivre pour être à distance d'assaut ; la colonne de gauche, commandée par le général Mailly, forte de neuf bataillons, vise les fortifications de Riobacon et du col ; la force centrale, aux ordres du maréchal d'Arnault, avec huit bataillons en deux colonnes, doit attaquer la redoute de la Testa de l'Assietta. Vers quatre heures et demie de l'après-midi, Belle-Isle donne l'ordre d'attaquer. Les Français tentent d'ouvrir une brèche dans les fortifications de l'Assiette, mais leurs assauts sont repoussés ; ils n'ont pas plus de succès au Grand Serin. L'héroïsme du chevalier de Belle-Isle, qui veut entraîner ses troupes en prenant lui-même un étendard, ne lui apporte que la mort : après avoir reçu un coup de baïonnette, une balle a raison de lui. La mort de leur commandant n'arrête pas les Français : le commandant sarde, le comte de Bricherasio, décide alors d'envoyer sept bataillons vers le Grand Serin, craignant de ne pouvoir plus tenir l'Assiette longtemps. Il ordonne donc au comte de San Sebastiano (pms)[2], qui commande la redoute la plus avancée de la Testa de l'Assietta, de s'en retirer et de rejoindre le Grand Serin. Mais, selon la légende[3], le comte de San Sebastiano n'obéit pas à cet ordre et résiste aux assauts sur son poste, décidant ainsi de la victoire, malgré les cinq heures d'assauts répétés des Français. ConséquencesLe lendemain, le décompte est de 5 000 Français morts ou blessés, contre seulement 77 morts et 50 blessés du côté sarde. Les troupes françaises, défaites, s'en retournent en France. L'année suivante, par le traité d'Aix-la-Chapelle, le royaume de Sardaigne fait confirmer les territoires autour du lac Majeur et du Tessin qu'il avait obtenu au traité de Worms, parvenant ainsi à l'extension géographique qu'il devait conserver jusqu'en 1859[4], exception faite de l'annexion des anciens territoires de la république de Gênes en 1815. Notes et références
AnnexesSources et bibliographie
Liens externes
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