Le village de Bassecourt se trouve dans la vallée de Delémont, le long du cours de la Sorne, à 8 km à vol d’oiseau de Delémont. Son territoire[1] s’étend 477 m d’altitude dans la vallée, à 1 029 m sur la montagne du Frénois.
L'ancienne commune comprenait également le hameau de Berlincourt[2], à la sortie d’une cluse jurassienne typique, creusée par la Sorne, entre la côte au Pucin et la côte de la Chaux.
Au nord, le territoire communal recouvrait la petite vallée de la Rouge Eau, qui s’écoule du massif des Rangiers et se jette dans la Sorne.
Histoire
Des fouilles archéologiques ont révélé une colonisation à l'âge de bronze autour de Bassecourt. On y a découvert une riche nécropole datant des VIe et VIIe siècles, soit de l'époque mérovingienne[3]. Pour cette raison, des géographes de l'Évêché de Bâle appelèrent Bassecourt : Altdorf (ancien village). À Berlincourt, des monnaies romaines datant du IVe siècle furent mises au jour.
La première mention du village, sous le nom de Baressicort, remonte à 1160, lorsque les comtes de Ferrette offrirent le site à la paroisse de Moutier-Grandval. Dès 1484, un complexe sidérurgique moderne est en activité à Bassecourt[4].
Bassecourt a fait partie de l'Évêché de Bâle à partir de 1271. De 1793 à 1815, Bassecourt a appartenu à la France, dans le département du Mont-Terrible, puis dans celui du Haut-Rhin. À la suite d'une décision du Congrès de Vienne en 1815, Bassecourt, comme la plupart les possessions jurassiennes de l'évêché de Bâle, a été attribué au canton de Berne. Depuis le 1er janvier 1979, la commune fait partie du canton du Jura.
Dans la nuit du 19 au , un incendie causé par la foudre détruit la moitié du village. En moins de trois heures, 54 bâtiments sont entièrement anéantis et plus de 300 personnes sont sans abri[5].
En 1988, en remplacement de l'assemblée communale, un premier Conseil général est constitué, organe législatif de 31 membres.
Les habitants de la localité sont surnommés les Patas, terme qui désigne en patois vâdais les pieux en bois utilisés pour tasser la choucroute dans les tonneaux, lé Pate-faïe ou Patefie, soit les pieux de fer utilisés pour battre, et les Oreilles d'Âne[6].
Le surnom de Pata provient probablement des patas installés dans le moulin à papier du Prince-Evêque de Bâle attesté au village dès 1652 qui tassaient bruyamment des chiffons pour en faire de la pâte à papier[7].
Les habitants du hameau de Berlincourt se nomment les Berlincourts[8]. Le surnom de Fourmis leur est attribué depuis de nombreuses années[9].
Démographie
Le village de Bassecourt compte 3400 habitants en 2023[10].
Économie
Bassecourt est une importante localité industrielle. Dans le passé, on y a fabriqué des bicyclettes (marques Stella[11], Jurassia et Swissair).
L’industrie de la boîte de montre y est très présente depuis la création en 1879 de la Société d'horlogerie de Bassecourt[12]. A son apogée en 1971, la fabrique de boîtes de montre Ervin piquerez SA comptait 590 ouvriers[13]. En 2023 par exemple, l’entreprise Georges Ruedin SA, qui fait partie du Swatch Group emploie 450 personnes[14].
Philippe Receveur (1963- ), ancien élu au Conseil général de Bassecourt et au Gouvernement jurassien.
Steve Guerdat (1982- ), cavalier suisse de saut d'obstacles, né à Bassecourt le 10 juin 1982. Médaille d'or en individuel aux Jeux Olympiques de Londres (Royaume-Uni) en 2012 avec Nino des Buissonnets.
↑Michel Steiner, « La sidérurgie jurassienne aux XVIe et XVIIe siècles », Actes de la Société jurassienne d’Émulation, , p. 110
↑« Appel aux âmes charitable en faveur des incendiés de Bassecourt. », Journal Le Jura, , p. 3 (www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=LEJ18710728-01.2.12.2)
↑Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN2-88412-000-9), p. 9-10
↑Société de développement et d'embellissement SEB, Bassecourt, histoire de mon village, , p. 110
↑Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN2-88412-000-9), p. 11
↑Alain Cortat, Des usines dans les vallées, Neuchâtel, Éditions Alphil, , p. 229
↑Jean-Daniel Kleisl, Le patronat de la boîte de montre dans la vallée de Délemont. L'exemple de E. Piquerez SA et de G. Ruedin SA à Bassecourt (1926-1982), Editions Alphil,