Baptiste Spagnoli
Baptiste Modover (en italien, Battista Modover), plus connu par son surnom Baptiste Spagnoli, aussi appelé Baptiste de Mantoue, est né le à Mantoue (Italie) et mort le dans la même ville est un religieux catholique italien de l'ordre du Carmel, considéré comme un des principaux représentants de l'humanisme chrétien, il défend le principe d'une réforme du clergé et de l'Église. Il est considéré comme un précurseur de la Réforme protestante de Martin Luther. Il est béatifié le 17 décembre 1885 et est fêté le 20 mars de chaque année. BiographieEnfanceBaptiste Spagnoli est né à Mantoue le , fils de Pierre Modover (d'origine espagnole ce qui donnera par surnom à son fils, le nom de Spagnoli) et de Constance Maggi, de Brescia. Il fait ses premières études dans sa ville natale, sous la direction de Grégoire Tifernas et de George Merula , puis à Padoue, à l'école de Paul Bagelardi[1]. Le CarmelIl décide de rejoindre l'ordre du Carmel à Ferrare, où il fait sa profession religieuse en 1464[2]. En 1469, il obtient le baccalauréat, et en 1475 il devient maître de théologie à l'université de Bologne. Il exerce la charge de directeur spirituel. Parmi les personnes qu'il suit se trouver le bienheureux Bartolomé Fanti[3]. Ses talents exceptionnels lui gagnent rapidement l'estime et la confiance de ses supérieurs. En 1466, alors qu'il n'a pas encore vingt ans, il est chargé de donner le discours officiel au chapitre de Brescia. Il est nommé Prieur du couvent de Parme en 1471 puis au couvent de Mantoue en 1479. En 1483 il lui est confié la responsabilité de vicaire général de l'ordre du Carmel , un poste pour lequel il sera renouvelé cinq fois[1]. En 1513, il est élu prieur général de tout l'ordre du Carmel, charge qu'il refuse. Mais le pape Léon X lui demande d'accepter cette charge. Ce qu'il fait[2]. En 1481, alors qu'il est régent des études à Bologne, il est nommé membre de la commission juridique du procès contre George Novara. En 1513 il est invité à participer au cinquième concile du Latran En 1515 il est chargé par le pape Léon X d'une mission de paix entre le roi de France et le duc de Milan. Malgré une intense activité littéraire et poétique, il conserve un grand attachement aux idéaux de vie carmélitains que sont l'oraison et la dévotion mariale[1]. Le poète et humanisteLe poète chrétienD'une manière spéciale, il consacre la fécondité d'un rare génie littéraire au service de son Ordre religieux et de l'Église[1] :
Le poète internationalL'influence de sa poésie - dont la renommée est reconnue même par William Shakespeare, qui répète quelques lignes de Jean-Baptiste dans Peines d'amour perdues - a été ressentie particulièrement dans la littérature anglaise : Alexander Barclay paraphrase ses Bucoliques, Edmund Spencer l'imite dans son Shepheardes Calender, John Milton fait de même dans son Ode sur le matin de la Nativité du Christ[1]. Auteur de plus de 50 000 vers de poésie latine, il est qualifié par Érasme comme étant « le Virgile chrétien ». Jean-Baptiste Spagnoli est considéré comme un des principaux représentants italiens de l'humanisme chrétien[4]. Ses poésies, qui se composent d'églogues, d'élégies, de sylves ou mélanges, et d'un poème sur tous les saints du calendrier, ont été réunies en 3 volumes, in-folio, Paris, 1513. L'humanisteSes écrits révèlent sa participation active dans les problèmes les plus importants de la chrétienté à cette époque, dans les événements qui ont perturbé la vie du peuple. Ses poèmes montrent comment Jean-Baptiste a profondément ressenti le drame qu'éprouvait l'Italie à cette époque :
Même si son écriture se fait dans le style courtois propre à tant d'humanistes, ou si sa vision était parfois limitée par des intérêts politiques liés à certains tribunaux, et au style littéraire propre aux humanistes de son temps, jean-baptiste exprime par sa poésie sa vision d'humaniste de la société. L'amitié qui le lie à Jean Pic de la Mirandole, à Giulio Pomponio Leto, à Giovanni Pontano, à Filippo Beroaldo, à Giovanni Sabadino degli Arienti, à Andrea Mantegna et à d'autres personnages éminents de l'époque montre son prestige dans le monde de la culture de son temps. Il est l'un des protagonistes les plus célèbres du mouvement humaniste. Par exemple, son œuvre Bucolica seu adolescentia in decem aeglogas divisa (Poèmes pastoraux ou jeune, divisé en dix églogues) fait l'objet de 150 éditions et réédition, dont plus d'une centaine ont été publiées durant le XVIe siècle. Le réformateur de l'ÉgliseFrappé par la propagation de la corruption du clergé et du peuple, Jean-Baptiste Spagnoli exprime son souci d'un besoin de réforme, non seulement par des moyens littéraires - comme dans son églogue neuvième De moribus curiae romanae (Sur les habitudes de la Curie romaine) -, mais aussi avec une discours vibrant prononcé en 1489 dans la basilique du Vatican devant le pape Innocent VIII et les cardinaux. Certaines phrases particulièrement sévères auraient conduit Martin Luther lui-même à prendre appui sur la notion de la grâce de Dieu pour une prise de position contre l'Église de Rome. Dans Anthologia... sententiosa collecta ex operibus Baptistae Mantuani (Une anthologie sentencieux ... collectées à partir des œuvres de Jean-Baptiste de Mantoue), publié à Nuremberg en 1571, les protestants, ont même souligné que le Carme était un précurseur de la Réforme allemande. Cependant, si le bienheureux Jean-Baptiste cherchait à travailler au sein de l'Église, la réforme luthérienne devait aboutir au schisme de l'Église[1]. Il est nommé général de son ordre et entreprend de le réformer, mais n'ayant pu y réussir, il abdique et se consacre aux lettres le reste de sa vie. Culte et béatificationJean-Baptiste décède dans sa ville natale le . Il est vénéré immédiatement après sa mort. Il est béatifié par le Pape Léon XIII le . Son corps in-corrompu repose dans la Cathédrale San Pietro de Mantoue[4]. Il est commémoré le 20 mars selon le Martyrologe romain[2], mais l'Ordre du Carmel célèbre sa mémoire le 17 avril avec rang de mémoire facultative[5]. Notes et références
Voir aussiLiens externes
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