Louis-Auguste Himly est le fils de Louis Himly, pasteur de la paroisse de Saint-Nicolas et professeur de mathématiques au Gymnase protestant et de Julie Reuss, sœur d'Édouard Reuss, professeur à la faculté théologique protestante[1].
À 7 ans, son père l'inscrit au Gymnase Jean-Sturm qui lui donne une forte connaissance des études classiques. En 1840, il est bachelier ès lettres. En 1841, il est licencié ès lettres. Il est alors attiré par l'histoire. Étant trop jeune par participer à des concours, sa parfaite connaissance de l'allemand va l'amener à suivre des cours dans les universités allemandes. Il s'initie à la science et aux méthodes des universités allemandes, à Berlin, à Halle et Göttingen, en 1842 et 1843. Il suit les cours de Leopold von Ranke à Berlin. Il a poussé ses études jusqu'au Danemark et en Suède. En août 1843, il revient d'Allemagne. Il devient maître répétiteur au collège Rollin où il prépare l'agrégation d'histoire[2].
Reçu premier de l'agrégation d'histoire et géographie en 1845[3], il est ensuite élève de l'École des Chartes de 1845 à 1847. En 1849, il est agrégé des Facultés (reçu premier également), puis le 29 mars de cette même année, il soutient ses deux thèses de doctorat ès lettres à la Faculté de Paris[4]. La première, en français, traite de Wala et Louis le Pieux[5]. La deuxième, en latin, s'intéresse au Saint-Empire romain germanique[6]. De 1853 à 1898, il participe à plus d'une centaine de soutenances de thèses de doctorat, en qualité de membre du jury[4]. Son logement, 46 rue Jacob, a été le lieu de réunion avec ses amis, Alfred Schweighaeuser (1823-1876), philologue, petit-fils de Jean Schweighaeuser, Jules Eugène Alfred Lamey (1824-1902), polytechnicien, puis colonel du génie et devenu son beau-frère, Charles Guillaume Kopp (1822-1891)[7], chimiste, un Normand, étudiant en médecine, Rocasse et Théophile Schuler, qui a fait un dessin représentant une de leurs réunions[8].
Il a d'abord été professeur d'histoire au collège Rollin de 1846 à 1862. De 1850 à 1862, il est également chargé de cours complémentaire à la Faculté des lettres de Paris. En 1857 et 1858, il est le suppléant d'Eugène Rosseeuw Saint-Hilaire. Entre 1858 et 1862, il est le suppléant de Joseph-Daniel Guigniaut. Il quitte le collège Rollin en 1862. En 1863, il devient professeur de géographie dans cette faculté[9].
Pendant la guerre franco-allemande de 1870, trouvant Paris bloqué, il a amené sa mère, sa femme et sa fille en Suisse d'où elles ont regagné Strasbourg. Lui-même a continué à résider à Neuchâtel chez son ami Charles Guillaume Kopp. De retour à Paris, Jules Simon lui a confié, ainsi qu'à Pierre Émile Levasseur, une mission d'inspection des lycées et écoles de France avec une tournée de trois mois qui a débuté alors que commençait la Commune de Paris[10].
Archiviste paléographe d'abord spécialisé en histoirecarolingienne, il s'oriente ensuite vers la géographie et publie en 1876 un traité très remarqué en deux volumes : Histoire de la formation territoriale des États de l'Europe centrale.
Il a collaboré avec la Bibliothèque de l'École des Chartes, le Bulletin de la Société de géographie, la Revue internationale de l'enseignement, la Revue de géographie et le Bulletin de géographie historique et descriptive[9].
Auguste Himly marié à Cécile Hélène Aline Lamey (1833-1895), fille de Jean-Ferdinand Lamey (1780-1858), banquier, et d'Augustine Schiebé (1805-1876),
Lucie Hélène Himly (1860-1944), mariée le à Samuel Berger (1843-1901), fils d'Eugène Berger (1808-1874), pasteur, et Mathilde Pitois (1823-1882), fille de Jean Charles Pitois (1792-1843) et d'Adèle Victoire Caroline Levrault (1798-1869), pasteur de la paroisse du Gros-Caillou, secrétaire et bibliothécaire de la nouvelle faculté de théologie protestante de Paris.
Œuvres et publications
Wala et Louis le Débonnaire, Firmin Didot frères (Paris), 1849, Texte intégral.
(la) De sancti romani imperii nationis germanicæ indole atque juribus per medii ævi præsertim tempora, Firmin Didot frères (Paris), 1849, 83 p. Texte intégral.
« De la décadence carlovingienne », [leçon d'ouverture faite à la Sorbonne le lundi ], in: Bibliothèque de l'école des chartes, 1851, tome 12. p. 201-214. doi : 10.3406/bec.1851.444997 Texte intégral.
« Publications historiques de l'Académie impériale de Vienne, 1854 et 1855 », in: Bibliothèque de l'école des chartes, 1856, vol. 17, no 1, p. 480-489, Texte intégral.
« Publications historiques de l'Académie impériale de Vienne, 1866-1876 », in: Bibliothèque de l'école des chartes, 1878, vol. 39, no 1, p. 487-503, Texte intégral.
Histoire de la formation territoriale des états de l'Europe centrale, Hachette et cie (Paris), 1876, 2 volumes:
Livret de la Faculté des lettres de l'Université de Paris (1809-1891) (3e édition), impr. de MM. Delalain frères (Paris), 1891, Texte intégral.
Livret de la Faculté des lettres de l'Université de Paris (1809-1899) (3e édition), impr. de MM. Delalain frères (Paris), 1900, 1 vol. (55 p.) ; in-8, lire en ligne sur Gallica
Histoire de la formation territoriale des états de l'Europe centrale, Hachette et cie (Paris), 1894, 2 volumes:
avec Pierre Émile Levasseur : Rapport général sur l'enseignement de l'histoire et de la géographie: adressé à M. le ministre de l'instruction publique et des cultes, in: Bulletin administratif du Ministère de l'instruction publique et des cultes, no 265, 1876, Texte intégral.
↑Auguste Himly, De sancti romani imperii nationis germanicae [en ligne], Paris, Firmin-Didot frères, 1849, 84 p., URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5328195k, consulté le 11 décembre 2023.
↑ ab et cChristophe Charle, « 59. Himly (Louis, Auguste) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 1, , p. 99–100 (lire en ligne, consulté le )
Christophe Charle, « Himly (Louis Auguste) », dans Les professeurs de la faculté des lettres de Paris – Dictionnaire biographique 1809-1908, vol. 1, Paris, Institut national de recherche pédagogique, coll. « Histoire biographique de l'enseignement », (lire en ligne), p. 99-100
Croiset A., Antoine Thomas, « Auguste Himly », in: Bibliothèque de l'école des chartes, 1906, tome 67. p. 570-574, Texte intégral.
« Funérailles de M. Auguste Himly », discours par MM. M.Gebhart, A[lfred] Croiset et Antoine Thomas, in:Séances et travaux de l'Académie des sciences morales et politiques , Académie des sciences morales et politiques (France), Moniteur universel (Paris), A. Picard et fils (Paris), F. Alcan (Paris), 1907, p. 171-9, lire en ligne sur Gallica.
Ernest Lavisse, Gebhart, Alfred Croiset, Antoine Thomas, Samuel Rocheblave et M. de Tavernier, « Auguste Himly », Revue internationale de l'enseignement, no 52, , p. 388-397 (lire en ligne)