Ashanti (colonie de la Couronne)

Ashanti
(en) Ashanti

1er janvier 1902[1] – 
(55 ans, 2 mois et 5 jours)

Drapeau
Drapeau du Royaume-Uni
Hymne en Anglais : God Save the King (1902–1952)
God Save the Queen (1952–1957)
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de la Côte-de-l'Or, de la colonie Ashanti, du protectorat des Territoires du Nord de la Côte-de-l'Or et du territoire sous mandat du Togoland britannique.
Informations générales
Statut Colonie de la Couronne
Capitale Kumasi
Langue(s) Anglais, Twi (Asante)
Religion Christianisme, Islam, religions traditionnelles africaines
Monnaie Akée de la Côte-de-l'Or, livre de l'Afrique occidentale britannique

Démographie
Gentilé Ashantis (ou Asante)
Histoire et événements
1900 Guerre du trône d'or
Décret Ashanti de 1901
1er janvier 1902 Création de la colonie d'Ashanti
Union au dominion du Ghana en 1957
Roi (anglais, puis britannique)
(1e) 19011910 Édouard VII
(De) 19521957 Élisabeth II
Gouverneur colonial de la Côte-de-l'Or britannique
(1e) 1902-1904 Donald William Stewart
(De) 1956-1957 Arthur Colin Russell

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Ashanti est une colonie de la Couronne britannique en Afrique de l'Ouest du 1er janvier 1902 jusqu'à son indépendance dans le cadre du dominion du Ghana en 1957. On y fait parfois référence en tant que protectorat ashanti, cependant aucun instrument ni texte juridique n'est identifié pour établir un protectorat, et ce terme semble plutôt concerner la période intermédiaire entre 1896 et 1902.

Historique

Contexte

L'Empire ashanti dominait un très vaste territoire de la Côte de l'Or depuis 1701 et s'est confronté à plusieurs reprises contre les Britanniques lors des guerres anglo-ashanti. La structure administrative et l'économie de l'empire lui permettent de survivre et rivaliser avec les troupes européennes ainsi qu'à la fin de la traite des esclaves. En 1863, la seconde guerre anglo-ashanti pousse les Britanniques à repenser la gestion du territoire et amorcer une politique d'expansion. En 1874, l'Empire ashanti subit une lourde défaite et sa capitale, Kumasi, est mise à sac[2].

Après cette défaite, les troupes britanniques occupent de nouveau le royaume ashanti en janvier 1896[3] et soumettent le royaume à une forme de protectorat[2] ou à une annexion complète. Il en résulte l'exil forcé de l'Asantehene qui appelle à ne pas résister[4].

En 1900, l'Asantehemaa Yaa Asantewaa et le reste de la cour se soulèvent lors de la guerre du trône d'or. Les Britanniques répriment la rébellion avec violence et déportent l'Asantehemaa et le reste de la cour également aux Seychelles[3].

Colonie de la couronne

Le résultat fut l'annexion d'Ashanti par les Britanniques afin qu'il devienne une partie des dominions de Sa Majesté et une colonie de la Couronne britannique avec son administration entreprise par un commissaire en chef sous l'autorité du gouverneur colonial de la Côte-de-l'Or[5]. Ashanti a été classé comme une colonie par conquête[6]. La législation par laquelle cette annexion a été effectuée et l'administration constituée était le décret Ashanti de 1901 pris le 26 septembre 1901[5],[7].

Les Ashantis (ou Asante) ont perdu leur souveraineté mais pas l'intégrité essentielle de leur système socio-politique. En 1935, l'autodétermination limitée des Ashantis a été officiellement régularisée dans l'établissement formel de la Confédération ashanti[8],[9]. L'application de l'Indirect rule s'effectue pour contrer la tendance moderniste engagée depuis l'exil des représentants traditionalistes ashantis. En effet, le bouleversement socio-économique s'accompagne alors de troubles que seule l'autorité juridique reconnue par les Ashantis est alors en mesure d'entériner. Dès son retour, en 1935, Prempeh II parvient à associer les coutumes traditionalistes à la modernisation des structures de l'État. Ironiquement, la mise en place de l'Indirect Rule, dans une intention conservatrice, joua un rôle majeur dans la légitimation du pouvoir local et les étapes de décolonisation ultérieures[10].

Ashanti a continué à être administré avec la plus large Côte de l'Or mais est resté néanmoins une colonie de la Couronne distincte jusqu'à ce qu'elle soit unie dans le cadre du nouveau dominion nommé Ghana en vertu de la Loi de 1957 sur l'indépendance du Ghana (en).

Conséquences

Dès la mise en place de la Colonie de la Couronne, les Britanniques se sont assurés de garantir le libre-échange et de soutenir la libre circulation des commerçants. Ils dissolvent l'administration des marchés par les cour et chefferies locales, ce qui permet aux entreprises d'import-export de renforcer leur capacité économique[11].

Les Britanniques créent plusieurs institutions coloniales telles que des casernes, des prisons ou des écoles. Durant la Première et surtout Seconde Guerre mondiale, le recrutement de soldats fait augmenter les prix de base et soumet la population à des situations de famine. Cette situation renforce les mouvements indépendantistes et les boycotts de certaines denrées comme le cacao[11].

Notes et références

  1. (en) The Statutory Rules and Orders Revised : Being the Statutory Rules and Orders (other than those of a Local, Personal, or temporary Character) in Force on December 31, 1903, vol. 1, Londres, Monarchie britannique, (lire en ligne), « The Ashanti Order in Council, 1901 ».
  2. a et b Catherine Coquery-Vidrovitch et Henri Moniot, « L'évolution des peuples africains au XIXe siècle », L'Afrique noire, de 1800 à nos jours, Paris, Presses universitaires de France,‎ , p. 115-167 (lire en ligne Accès limité)
  3. a et b (en) R. B. Bening, « The Location of Administrative Capitals in Ashanti, Ghana, 1896-1911 », The International Journal of African Historical Studies, vol. 12, no 2,‎ , p. 210 (DOI 10.2307/218833, JSTOR 218833).
  4. Alan Lloyd, The Drums of Kumasi, Panther, London, 1964, p. 39-53
  5. a et b (en) Sir Edward Hertslet, Richard William Brant et Harry Leslie Sherwood, « The map of Africa by treaty », sur Bibliothèque du Congrès, (consulté le ).
  6. (en) James Stuart Olson et Robert Shadle, Historical Dictionary of the British Empire, vol. 1, Westport (Connecticut), Greenwood Press, , 1254 p. (ISBN 978-0313293665, lire en ligne), page 104.
  7. (en) Chambre des lords, « Hansard », Débats parlementaires, vol. 101, no 57,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) Edward Adamson Hoebel, The Law of Primitive Man: A Study in Comparative Legal Dynamics, Cambridge (Massachusetts), Harvard University Press, , 357 p. (lire en ligne), page 212.
  9. L'adjectif ashanti est employé au singulier invariable.
  10. Catherine Coquery-Vidrovitch, « Les systèmes politiques coloniaux jusqu'en 1945 », L'Afrique noire, de 1800 à nos jours, Paris, Presses universitaires de France,‎ , p. 183-202 (lire en ligne Accès limité)
  11. a et b Gracia Clark, « Asante Society and the Global Market », dans Globalization and Sustainable Development in Africa, Boydell & Brewer, coll. « Rochester Studies in African History and the Diaspora », (ISBN 978-1-58046-738-4, DOI 10.1017/9781580467384.009, lire en ligne), p. 149–174

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Andrzej Zajaczkowski, « La structure du pouvoir chez les Ashanti de la période de transition », Cahiers d'études africaines, no 12,‎ , p. 458-473 (lire en ligne, consulté le ).