Ariane Dénommé est une illustratrice et bédéiste québécoise née en 1981.
Biographie
Ariane Dénommé, établie à Montréal, auto-édite plusieurs bandes dessinées chez La maison Rex entre 2006 et 2008[1].
Sa première bande dessinée publiée à compte d'éditeur, Du chez-soi, est publiée conjointement en 2012 par la nouvelle maison d'édition québécoise La Mauvaise Tête et la maison d'édition française L'Employé du Moi[2]. Cet album critiquant le consumérisme développe le mal-être qui s'empare d'une famille québécoise après que le père David a persuadé son épouse Anna d'acheter une maison plus luxueuse à crédit en vendant la précédente[3].
François Cloutier, critique des Lettres québécoises y voit « la naissance d'une grande bédéiste[3] ». Les organisateurs du prix Bédélys sélectionnent l'album parmi les cinq finalistes de leur prix Québec, saluant une « satire assez mordante de l’acte de consommation immobilière [qui] explore avec subtilité le caractère factice des joies et aisances que font miroiter l’accession à un certain standing domiciliaire[4]. »
Son album suivant, Main d'œuvre, inspiré par les deux années passées par son père à Uranium City, suit la vie de Daniel, jeune mineur dans le Nord québécois à la fin des années 1970 qui supporte les longues semaines de travail ardu ponctuées d'ennui et de soûleries grâce à l'amour qu'il porte à une jeune femme, Carole[5],[6]. Selon Jean-Dominic Leduc, cet album « formidable », une des premières bandes dessinées de reportage québécoises ambitieuses, « repousse les limites de la BD-vérité » et met Dénommé au même plan que ses compatriotes Julie Doucet, Caroline Merola, Geneviève Castrée ou Isabelle Arsenault[6]. Main d'œuvre vaut à Dénommé d'être à nouveau sélectionnée parmi les cinq finalistes du prix Bédélys Québec[7].
Ariane Dénommé collabore aussi, à titre d'illustratrice, à la revue québécoise Liberté : elle a notamment signé la couverture des numéros 301 (automne 2013) et 313 (automne 2016)[8].
Éric Bouchard, « Relectures : Du chez soi, d'Ariane Denommé », Planches, , p. 92-95.
Gabriel Tremblay-Gaudette, « Home sweet home », Liberté, no 301 « Tous banlieusards », , p. 25 (lire en ligne).
Commentaire sur le sens donné à l'acquisition d'une propriété, à partir de la bande dessinée Du chez-soi, d'Ariane Dénommé.
Anna Giaufret, « Bande dessinée et espace urbain montréalais: quelques repères », dans Dino Gavinelli et Chiara Molinari (éditeurs), Espaces réels et imaginaires au Québec et en Acadie : Enjeux culturels, linguistiques et géographiques, LED Edizioni Universitarie, (ISBN8879167928 et 9788879167925, DOI10.7359/792-2016-giau, lire en ligne), p. 105-126.
Analyse des relations complexes entre l’espace de la ville de Montréal et la bande dessinée au travers d'albums réalisés par des auteurs montréalais contemporains, dont Du chez-soi d'Ariane Dénommé (p. 121-123).
Ariane Dénommé, « Le petit tragique du grand réel », 24 images, no 170 « Entre la bande dessinée et le cinéma », , p. 26–26 (ISSN0707-9389 et 1923-5097, lire en ligne, consulté le ).
« Ariane Dénommé », sur mauvaisetete.com. Présentation par sa maison d'édition.
Entrevue de radio, Marie-Louise Arsenault, « Main d’œuvre : l'univers des mineurs raconté en BD, entrevue avec Ariane Dénommé », Plus on est de fous, plus on lit!, publié le 17 octobre 2016 (lire en ligne).