Antonio de Villarroel
Antonio de Villarroel y Peláez (Barcelone, 1656-Segovia, 1726) est un militaire d’origine castillane au service de Philippe V jusqu’en 1710 durant la Guerre de Succession d'Espagne. Après la disgrâce du duc d’Orléans, il rejoignit la cause autrichienne avec le rang de lieutenant-maréchal. En 1713, il est nommé commandant général de l’armée de Catalogne et, à ce titre, il commandera la défense de Barcelone durant le siège de 1714. Origines familiales et mariageNé à Barcelone le où son père, Francisco de Villarroel, était affecté. Sa mère était Catalina Peláez, originaire des Asturies. Son père était un militaire castillan de carrière né à Villanueva de los Infantes (évêché de Tolède, province de Ciudad Real). Antonio de Villarroel s'est marié, à une date non connue, avec l’andalouse Ana María Sedeño y de Guadiel. Ils étaient parents d'un fils unique, Íñigo de Villarroel. BiographiePremières années de carrière militaireAntonio de Villarroel choisit la profession de son père, comme ses deux autres frères Iñigo et Diego. Antonio étudia l’infanterie et entra dans l’armée royale. Au début de 1695, à l’âge de 39 ans, il est à Madrid avec le grade de capitaine, puis en il est affecté à Ceuta en proie au siège de l’armée d’Ismaïl ben Chérif, sultan du Maroc, forte de 40 000 hommes. En 1697 il participe au siège de Barcelone en défendant la ville contre l’Armée française commandée par Louis-Joseph de Vendôme. Lieutenant général au service des Bourbons (1705-1709)En 1700, à la mort de Charles II de la maison d'Autriche, Villarroel obéissant au testament du monarque défunt, reste fidèle à son successeur, Philippe V de la maison de Bourbon. Ainsi incorporé dans l'armée des Bourbons, il se trouve en Italie entre 1705 et 1706. L'année suivante, sous les ordres du duc d'Orléans, il contribue à la prise de Requena en 1707, puis passe sur le front de l'Aragon. où il commence le siège de Lérida (1707) qui se termina par la chute entre les mains des Bourbon de la capitale du Sègre[1]. Dans la campagne de l'année suivante, le duc d'Orléans commença le siège de Tortosa (1708) au cours duquel Villarroel, désormais lieutenant-général, se distingue grandement. À la suite de la disgrâce du duc d’Orléans, Villarroel se rendit à Madrid mais ne réussit pas à revenir auprès de Philippe V de Bourbon et il doit se cacher en Galice (1709). L’armée espagnole, privée des troupes françaises, est vaincue à la bataille d’Almenar (1710) puis à Saragosse et Philippe de Bourbon doit fuir Madrid, occupée par les troupes de Charles d’Autriche. Lieutenant général au service de l’Autriche (1710-1713)Puis Villarroel sort volontairement de son exil et se propose d'aider Philippe V, qui accepte son offre, mais peu après, il est informé que la cour des Bourbons conspirait contre sa personne. Général commandant de l'armée de Catalogne (1713-1714)Mais seulement un mois après qu’il a obtenu sa nomination et son traitement, le , la Convention de l’Hospitalet met fin aux hostilités de la guerre de succession d'Espagne en Catalogne[3]. L’armée autrichienne évacue la Catalogne. Alors que l’armée des Bourbons occupe le terrain sans opposition, une fraction de l’aristocratie catalane pousse les députés de la Généralité à proclamer la continuation de la guerre le . Siège de BarceloneAntonio de Villarroel, comme militaire professionnel, accepte de commander la défense de Barcelone avec ses assistants Diego Mier, Juan Calvería, Diego Sánchez et Martín de Zubiría (ca) face aux troupes bourboniennes du duc de Popoli assisté de l’ingénieur Joris Prosper Van Verboom. Avec environ 5 000 soldats, 3 500 hommes de la milice de Barcelone, la Coronela (ca), Villarroel est contraint de défendre la ville contre environ 39 000 soldats français et espagnols partisans de Phillipe V. Antonio de Villarroel bénéficie d'une autonomie militaire totale en tant que commandant de l'armée et propose une stratégie défensive visant à gagner du temps avec le moins d'effusion de sang possible en rejetant une confrontation lancée contre les troupes des Bourbons. Au contraire, il tire parti de l’avantage stratégique du terrain : jardins et vignobles, vergers, buttes, arbustes, canaux d’irrigation et cabanes des paysans dessinaient un labyrinthe qui facilitait les attaques de guérilla et les affrontements rapides de petits escadrons d’infanterie accompagnés des tirailleurs catalans - les miquelets -, toujours sous le couvert de l'artillerie de Barcelone commandée par le général Basset, afin d'empêcher les troupes bourboniennes de s'approcher des murs de la ville. Grâce à sa stratégie, Villarroel a protégé Barcelone pendant plus de onze mois, en butte à la volonté des radicaux qui voulaient desserrer le cordon de verrouillage par une attaque frontale. En , le duc de Popoli est relevé et remplacé par le duc de Berwick venu de France avec 15 bataillons dont 10 de vétérans en renforcement du corps expéditionnaire français. Le duc de Berwick ordonne aux ingénieurs français de créer les tranchées d’attaque face aux défenses de la ville. Il lance l’assaut contre Barcelone le mais Villarroel réussit à expulser les troupes bourboniennes de la ville le . Mais les attaques des Bourbons ont ouvert de nouvelles brèches, ce qui conduit Villarroel à convoquer un conseil de guerre (1er septembre) au cours duquel il suggère, compte tenu de l'état désespéré des défenses et de la famine régnant à Barcelone, de capituler et d’accepter l'offre du duc de Berwick. Mais le chef du Conseil des Cent, Rafael Casanova[4] et le reste des conseillers s'y opposent et Villarroel essaie de démissionner. Mais, avant l'assaut décisif du , il prépare sa colonne à la Pla d’en Llull et poursuit la défense de la ville. Finalement, il est blessé. Rafael Casanova est également blessé. Le colonel Ferrer, lieutenant de Majorque, va voir Villarroel, qui lui explique qu'il était sur le point de capituler avant la tombée de la nuit pour sauver la ville des horreurs du combat. Les députés intransigeants de la Généralité de Catalogne finissent par accepter les conditions de la capitulation imposées par le duc de Berwick le . Malgré les assurances données par les forces des Bourbons attaquantes, les vingt-cinq chefs militaires de la défense de Barcelone, parmi lesquels Villarroel, blessé, seront tous emprisonnés. Emprisonnement et mortVillarroel est emprisonné d’abord dans le château d’Alicante puis plus tard (1715) à La Corogne, où il meurt le . Il a passé ses dernières années confiné dans une cellule inondée par la marée montante, ce qui a provoqué une paralysie totale de ses deux jambes[6]. La date exacte de son décès a été découverte par Josep Catà et Antoni Muñoz en 2009. Jusque-là, il avait été considéré que Villarroel avait été libéré de l'Alcazar de Ségovie à la suite du traité de Vienne (1725) et qu’il avait vécu avec la pension que lui aurait accordée, jusqu'à sa mort, l'archiduc Charles Empereur du Saint Empire romain germanique. Legs
Références
Bibliographie
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