C'est à partir de 1976 que Cossu publie ses premières planches dans Curiosity Magazine et Spatial chez Michel Deligne. Il suit parallèlement les cours de bande dessinée dispensés par Claude Renard dans son Atelier R à l'Institut Saint-Luc de Bruxelles[n 1], ce qui lui vaut d'être publié dans les 2e volume et 3e volume du 9e Rêve[n 2], où il réalise une première version de Boskovich qu'il reprendra plus tard[2]. En 1978, avec ses trois premiers condisciples et amis, ils s'installent en atelier[7].
La même année, il entre au Journal de Spirou[9] où il publie quelques récits complets, notamment des séries Alceister Crowley, Histoires alarmantes (sur scénario de Jamsin) et Boskovich (dont un épisode est écrit avec la collaboration d'Olivier Cauvain), qui sont ensuite publiés en albums par les éditions Dupuis, tout d'abord dans la collection « Carte Blanche » pour les récits de Alceister Crowley en 1985, puis dans une éphémère collection « Cossu » pour un tome d'Histoires alarmantes en 1987 et deux tomes de Boskovich en 1988.
C'est dans Circus[17] qu'il va publier son travail le plus connu, réalisé à quatre mains avec Philippe Berthet[7], la série Le Marchand d'idées, dont les quatre tomes sont publiés entre 1982 et 1988 aux éditions Glénat. Avec Berthet, il réalise également divers courts récits qui sont publiés dans l'album Rêve de chien en 1987 toujours aux éditions Glénat[16].
Enseignement
À compter de 1988, Antonio Cossu occupe un poste de professeur de l’enseignement supérieur artistique au sein de l'Académie des beaux-arts de Tournai où il enseigne la bande dessinée[18].
Il tente, sur un scénario de Louis Savary[n 3], une reprise de la série Alceister Crowley en 1990, abandonnée après la publication d'un seul tome par les éditions Alpen Publishers[16]. À l'exception du scénario d'un court récit pour Andreas, figurant dans l'album Dérives en 1991, Antonio Cossu ne publie aucun album pendant 10 ans pour se consacrer entièrement à son activité d'enseignant.
En 1994, il fonde avec d'autres auteurs, notamment Gérard Goffaux et Philippe Foerster, une maison d'édition dénommée Oro Production[19], dont le siège est situé au Centre culturel de Mons[20], destinée à publier les essais de ses étudiants de l’Académie des beaux-arts de Tournai ainsi que ses propres créations, qui tente le lancement d'un magazinetrimestriel de bandes dessinées, Brazil, qui cesse de paraître après deux numéros publiés en 1994[19],[21].
2001 marque le retour d'Antonio Cossu à la bande dessinée puisqu'il dessine un nouvel album, Bye bye Soho[20], puis en 2004, sur scénario de Rodolphe, Angie - L'Ange blanc[22],[23], un récit noir publié dans la collection « Ligne rouge » aux éditions Casterman en . En 2007, il réalise Kizito, un ouvrage autour des immigrants mineurs non accompagnés dont le personnage Kizito est en attente d'un statut de réfugié[5],[24].
En 2009, à l'occasion du vingtième anniversaire de cette même académie, il publie un album collectif Envie 2 Fraises recueil de récits courts réalisés par ses anciens élèves tels que Ancestral Z, Toshy, Le Cheval de quatre, Hyuna Kang, les Français François Duprat, David Bolvin, Amaury Bouillez et Vanyda. Une exposition de ces travaux se tient au Centre belge de la bande dessinée la même année[25].
Il collabore ensuite avec l'un de ses élèves, Benoît Fauviaux[n 4] avec lequel il réalise, à quatre mains, les albums Saint-Amand l'aventurier en 2012[1] puis Le Dernier Combat du dragon[18],[26] en 2015[21], un projet en gestation depuis 2007[27].
Artiste
Il quitte son poste d'enseignant à l'Académie des beaux-arts de Tournai atteint par l'âge de la retraite en 2017, se donnant ainsi la possibilité de se consacrer à son art à temps plein[28],[29].
La nouvelle maison d'édition les Éditions du Tiroir[n 5], annonce un nouvel album d'Antonio Cossu, Marilyn's Blues, prépublié dans le no 1 de de son nouveau magazine, L'Aventure, qu'elle consacre à l'auteur, et édité le [n 6],[30].
Il écrit aussi la même année le scénario d'Une histoire importante - 70 ans d'immigration italienne en Belgique et plus pour Fred Druart dans le cadre de l’Année européenne du patrimoine culturel[31]. En 2021, à nouveau les Éditions du Tiroir éditent Fin de bail, recueil d'histoires courtes réalisées avec Philippe Berthet avec une nouvelle mise en couleur d'André Taymans et Antoine Bréda[32].
En outre, il participe aux collectifs 20 Couvertures pour Spirou et Fantasio éditions du Lion en 1987 et à Pétition - À la recherche d'Oesterheld et de tant d'autres ! pour Amnesty International en 1987.
En 2007, il rend hommage à François Walthéry dans Natacheries aux éditions BD Belge[33].
Il réside à Nimy[27] à l'entrée de Mons en 2007[38].
Analyse
Proche d’auteurs tels que Foerster, Andreas ou Joos, il partage avec ces derniers un goût prononcé pour le noir, le jazz, les thématiques identitaires[3].
Selon Patrick Gaumer, la démarche artistique d'Antonio Cossu, qui ne cherche pas à copier les auteurs classiques, est résolument moderne par son graphisme« expressif et baroque, privilégiant les aplats noirs et les cadrages torturés »[2].
2. Caron des glaces[41], Glénat, Grenoble, 1984 Scénario et dessin : Antonio Cossu et Philippe Berthet - Couleurs : Antonio Cossu, Philippe Berthet et Janet Gale - (ISBN2-7234-0437-4)
3. Les Naufragés de Loreleï[41], Glénat, Grenoble, 1985 Scénario et dessin : Antonio Cossu et Philippe Berthet - Couleurs : Janet Gale - (ISBN2-7234-0572-9)
4. Le Semeur d’étoiles, Glénat, Grenoble, 1988 Scénario et dessin : Antonio Cossu et Philippe Berthet - Couleurs : Janet Gale - (ISBN2-7234-0966-X)
INT. Le Marchand d’idées - Intégrale, Glénat, coll. « Saga », Grenoble, mai 1999 Scénario et dessin : Antonio Cossu et Philippe Berthet - Couleurs : Janet Gale - (ISBN2-7234-2970-9)
Kizito[5],[24], C.G.R.A, décembre 2007 Scénario et dessin : Antonio Cossu - Couleurs : Rémy Lecomte
Saint-Amand l'aventurier[1], Amandicum, 2012 Scénario et couleurs : Antonio Cossu - Dessin : Benoît Fauviaux
Le Dernier Combat du dragon[27],[18],[26], Oro Production, 2015 Scénario : Antonio Cossu - Dessin et couleurs : Benoît Fauviaux - (ISBN2-930105-05-4)
Marilyn's Blues, Éditions du Tiroir, Braine-l'Alleud, 2019 Scénario et dessin : Antonio Cossu - Couleurs : noir et blanc - (ISBN978-2-931027-06-6)
Une histoire importante - 70 ans d'immigration italienne en Belgique et plus, Comites Belgio, septembre 2019 Scénario : Antonio Cossu - Dessin et couleurs : Fred Druart
Fin de bail[32], Éditions du Tiroir, Braine-l'Alleud, 26 mars 2021 Scénario et dessin : Antonio Cossu - Philippe Berthet - Couleurs : André Taymans, Antoine Bréda - (ISBN9782931027288)
Le 9e Rêve no 3[42], Édition des Archers, Bruxelles, 1979
20 Couvertures pour Spirou et Fantasio[43], éditions du Lion, 1987 Scénario et couleurs : collectif - Dessin : collectif dont Antonio Cossu
20 auteurs imaginent une couverture d'album.
Collectif dont Antonio Cossu, Pétition[44] : À la recherche d'Oesterheld et de tant d'autres !, Amnesty International - Belgique francophone ASBL Groupe 64, , 47 p., p. 1 strip)
↑Il s'agissait de recueils de courts récits réalisés par les élèves de la classe de bande dessinée de Claude Renard, dont cinq volumes sont parus entre 1978 et 1984.
↑Louis Savary avait déjà écrit pour Cossu un épisode de Alceister Crowley, L’Escalier d’Uxmal.
↑Né à Frameries le , Benoît Fauviaux est diplômé en 1998 de l’atelier BD-illustration de l’académie des Beaux-arts de Tournai. Tout en enseignant le dessin et la BD dans diverses académies des beaux-arts, il réalise divers travaux d’illustration et de bande dessinée avant de réaliser avec Jacques Martin et Yves Plateau l'album Les Baux de Provence de la série Les Voyages de Jhen en 2005.
↑Valéry Saintghislain, « Antonio Cossu, la BD à son image Dessinateur, auteur et prof Desseins de prof à Angoulême Antonio Cossu », Le Soir, (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et cSandra Durieux, « Mons: Saint George et le Dragon en BD », Le Soir, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bÉric Deffet, « Premiers pas pour «Oro Production» : Une maison d'édition centrée sur la BD voit le jour à Mons », Le Soir, (lire en ligne, consulté le ).
↑Bruno Lemaître, « Antonio Cossu - biographie, bibliographie, photo, manifestations, affiches », OpaleBD, (lire en ligne, consulté le ).
↑Jean Bernard, « La Comic Art Factory devient la galerie de la bande dessinée : "Personne n’y avait pensé avant" », La Libre, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Exposition-vente - Antonio Cossu - à la galerie Comic Art Factory (Bruxelles) », ActuaBD, (lire en ligne, consulté le ).
↑Nicolas Anspach, « Le 9ème Rêve, trente ans de rêves (Bruxelles) », ActuaBD, (lire en ligne, consulté le ).
Antonio Cossu (interviewé par Sébastien Frédéric), « Voyage dans l'irréel avec Cossu », Sapristi !, ANBD, no 11, .
Philippe Berthet (interviewé par Rodolphe), « Les Têtes de série : Philippe Berthet : des histoires et beaucoup d'amitiés », La Lettre - L'officiel de la bande dessinée, Dargaud, no 26, , p. 1,14-16.