Antoine de La PorteAntoine de La Porte
Antoine de La Porte, né en 1627 et mort en 1710 est un prêtre catholique, chanoine de la cathédrale Notre-Dame de Paris, contributeur aux travaux de la mise en œuvre du vœu de Louis XIII ordonné par le roi Louis XIV. BiographieLe chanoine Antoine de La Porte serait, selon l'état des connaissances actuelles, le fils d'Antoine de La Porte (1603-1697), marchand de Poisson, quartinier de la ville de Paris, marguillier de Saint-Eustache, échevin de Paris en 1655 et conseiller du Roi et de son épouse Marie Hersant. Son grand-père paternel, Jean de La Porte, bourgeois de Paris, demeurait rue Saint Honoré.[1],[Note 1] Vœu de Louis XIIIC'est en 1698 que Louis XIV charge l'archevêque de Paris Louis-Antoine de Noailles de concevoir l'aménagement du chœur afin de réaliser le vœu de Louis XIII, avec la collaboration de son architecte Jules Hardouin-Mansart. C'est entouré de son chapitre qu'il pose et bénit la première pierre du nouvel autel de la cathédrale le . Mais la guerre de Succession d'Espagne (1701-1714) a mis à mal les finances du royaume et le roi doit abandonner le projet d'un baldaquin au-dessus du maître-autel. Antoine de La Porte jouit d'une aisance financière importante et va devenir célèbre en faisant un don d'un montant exceptionnel de 10 000 livres, permettant de relancer le chantier du roi qui a accepté sa contribution financière. C'est ainsi que, sous la direction de Robert de Cotte (1656-1735), devenu premier architecte du roi, il fut procédé à la démolition du jubé de Notre-Dame de Paris installé depuis 1296 par Pierre de Chelles, et les stalles de René Charpentier et Jules Dugoulon sont surmontées de huit tableaux dont un seul subsiste actuellement à Notre-Dame. C'est à l'occasion de ces travaux que l'on découvre, dans la fondation de l'autel, les quatre pierres du pilier des nautes. Le chanoine de La Porte avait obtenu du roi l'autorisation de financer sur sa fortune personnelle six grandes peintures à l'huile retraçant la vie de la Vierge, pour être installées au-dessus des stalles du chœur. Après sa mort, ce sont huit tableaux qui seront exécutés par les grands peintres du siècle : Charles de La Fosse (1630-1716) réalise :
Louis de Boullogne (1654-1733) peint :
Jean Jouvenet (1644-1717) exécute : Antoine Coypel (1661-1722) réalise :
Claude Guy Hallé (1652-1736), produit :
Le chanoine de La Porte était connu dans le chapitre de Notre-Dame comme le chanoine jubilé pour avoir passé en 1708 cinquante ans dans ses fonctions sacerdotales. Il ne verra pas la fin du chantier puisqu'il meurt en 1710 et que le chantier ne sera achevé qu'en 1725 avec toutefois le chœur rendu au culte le . En 1708 est réalisé un ostensoir appelé le "Grand Soleil" œuvre de l’orfèvre Claude Ballin (le Jeune) auquel le nom du chanoine Antoine de la Porte reste attaché pour son financement[15],[16],[17]. À sa mort, il lègue des ornements sacerdotaux et chapes liturgiques selon les registres capitulaires[18] tenus par Pierre Poignant l'archiviste du chapitre[19]. Maison rue d'EnferLe 4 janvier 1706, il fait donation de la somme de 200 000 livres à l'ordre des Chartreux pour la construction d'une maison sur un terrain en bordure de la rue d'Enfer appartenant à la Chartreuse de Paris. Elle est construite par l'architecte Jean-Baptiste Leblond mais le chanoine décède avant son achèvement. Propriété de l'ordre, elle est louée en 1714 à Marie-Anne de Bourbon-Condé duchesse de Vendôme qui fait réaliser, par Jean-Baptiste Leblond, d'important travaux d'agrandissement. L'édifice prend le nom d'Hôtel de Vendôme et abrite depuis 1815 l'Ecole des mines de Paris[20],[21],[22]. Découverte de sa sépultureLa découverte de son sarcophage en plomb a été réalisée dans le cadre des fouilles effectuées au lendemain de l'incendie qui a frappé l'édifice, le . Les fouilles sont menées pendant trois ans par les équipes de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), en parallèle du chantier de restauration. C'est donc lors de la fouille de la croisée du transept, entre février et , qu'est découvert son sarcophage et celui attribué à Joachim du Bellay, au milieu des restes de quelques fragments de l'ancien jubé qu'il contribua à détruire. Les deux sarcophages sont d'époque et de style différents, mais tous deux ont été abîmés par l'entrée d'air dans le plomb percé, ce qui a réduit les corps à l'état de squelette. Son sarcophage porte sur le dessus une plaque en plomb où est gravé : « Cy est le corps de messire Antoine de La Porte chanoine de l'église [mot effacé] décédé le 24 décembre 1710 en sa 83e année Resquietcat in pace ». Sur son sarcophage sont disposées trois médailles le représentant de profil. On a donc retrouvé son squelette entier, des cheveux et des poils de barbe, ainsi que des restes de textile. Les premiers examens effectués au CHU de Toulouse permettent d'observer un polissage des molaires qui indique un brossage régulier des dents, ainsi qu'au niveau des pieds des métatarses révélateurs d'une goutte bilatérale[23]. HommagesLe chapitre pour lui rendre hommage, commanda au peintre Jean Jouvenet un tableau le représentant officiant dans le chœur de la cathédrale de Paris et intitulé : La messe du chanoine Antoine de La Porte (1710) (Louvre, Paris)[24], huile sur toile de 162 x 170 cm[Note 2][25]. Jean Jouvenet l'a aussi représenté à ses côtés dans son tableau La Visitation de la Vierge (Le Magnificat) (1716) dont il a financé la commande[7]. Notes et référencesNotes
Références
AnnexesBibliographie
Articles connexesLiens externes
|