Elle est la fille du dessinateur industriel Moïché Mirel et de la couturière Soura Herlich.
Au sortir de la guerre, en 1947, elle rejoint la Palestine et participe à la création du kibboutz de Mishmar HaNegev. Elle reviendra en France en 1950 pour y poursuivre ses études.
Après avoir commencé une carrière d'assistante sociale, elle sort diplômée de l'EHESS et devient ingénieure au CNRS en 1968, à l'âge de 37 ans puis elle devient chercheuse dans le laboratoire de Paul-Henry Chombart de Lauwe et Marie-José Chombart de Lauwe en 1983. Elle participe activement au développement d' un laboratoire du CNRS, le GEDISST (groupe d'étude sur la division sociale et sexuelle du travail) ainsi qu'aux Cahiers de l'APRE (atelier production reproduction)[2] et aux cahiers du GEDISST qui deviendront plus tard la revue Les cahiers du Genre. Elle s'est spécialisée dans la sociologie de la famille et est promoteure des problématiques temps et genre. Elle participe à l'écriture du livre Le sexe du travail, et est co-auteur du livre Ces maternités que l'on dit tardives.
Elle est membre de plusieurs comités de rédaction, tels que Dialogue, les Cahiers du Gedisst et les Cahiers du Genre[3],[4] où elle publie, entre autres, un dossier sur « Temporalités du social et sexuation » en 1999 (n° 24)[5], un article de synthèse sur « La famille en recherche » en 2001 (n° 30).
Elle épouse Bernard Langevin, dit Tiapa, guide de haute montagne et petit-fils du physicien Paul Langevin, avec lequel elle a une fille, Fanny, devenue ingénieure chimiste.
Le caractère novateur des travaux d’Annette Langevin se fait sentir dans l’étude sur les temps sociaux. Deux aspects méritent d’être soulignés. Le premier concerne l’étude des rapports sociaux de sexe. Si, dans la plupart des travaux, l’unité d’analyse est le couple hétérosexuel ou alors des groupes statistiques « hommes » et « femmes », Annette Langevin a plutôt choisi de comparer les trajectoires de frères et de sœurs[7], ce qui permet de comprendre les mécanismes de la socialisation différenciée selon le sexe dans les divers âges de l’existence et leurs effets cumulatifs sur toute une vie, à partir d’une même origine sociale. Le second a trait aux temps sociaux[8].
Dans Ces maternités qu’on dit tardives elle analyse l’enchevêtrement de considérations biologiques et sociales dans l’âge optimal de la procréation pour les femmes. Par ailleurs, dans ses analyses sur les retraites, elle montre l’effet cumulé des inégalités de rémunération et des trajectoires professionnelles souvent hachurées des femmes sur les revenus dont elles peuvent disposer à la retraite, ce qui permet de comprendre certains des processus de paupérisation des femmes âgées[9].
Les effets du salariat féminin sur la socialisation des jeunes: approche comparative frère-sœur, Caisse nationale des allocations familiales, 1989[12].
Articles
Désir d'enfant et attitudes à l'annonce de la grossesse, Recherches, 1976[13].
Activité et travail, approche comparative hommes femmes, Espace Populations Sociétés, 1983.
Socialisation sexuée des parcours de vie, approche comparative entre frère et sœur, questions de méthode, Cahiers de l'APRE, 1985.
De l'origine de l'oppression des femmes aux fondements des rapports sociaux de sexe, avec Michèle Ferrand, Recherches féministes et recherches sur les femmes, 1986.
La famille comme unité de production, avec Alice Barthez, Michèle Ferrand, Diane Tremblay et Isabelle Bertraux-Wiame, Atelier Production Reproduction, 1986.
↑Jean-Claude Chesnais, « Le sexe du travail. Structures familiales et système productif », Population, vol. 40, no 2, , p. 372–373 (lire en ligne, consulté le )