Andreas Mahl fait, de 1964 à 1965, des études à l’École des Arts Libres de Stuttgart puis entre en apprentissage dans un studio de photographie de mode et de publicité. De 1968 à 1970, il étudie la photographie à l’université Folkwang, à Essen, où il a comme professeur Otto Steinert[gm 1]. En 1969, il choisit, dans le cadre de ses études, de venir à Paris pour réaliser un reportage sur le cimetière du Père-Lachaise. En 1970, il part à Londres où il rencontre Florette et Jacques Henri Lartigue qu’il photographie et avec qui il gardera une longue et profonde amitié.
En 1972, il s’installe à Paris et réalise une série sur « La destruction des Halles ». Il commence à travailler comme photographe free-lance puis entre à l’agence Sipa Press, pour y faire des reportages de mode et de spectacles. Parallèlement, il poursuit ses travaux personnels qu'il expose, pour la première fois à Paris, à la Galerie 2C-2A.
Andreas Mahl tire lui-même toutes ses images et, en 1976, avec une peinture utilisée pour la retouche des diapositives ("Pélikan"), il commence à colorier et peindre certaines de ses images, ce qui donne la série sur les cimetières parisiens qui sera exposée de nombreuses fois, de 1977 à 1982, à Paris, Rome, New York et Stuttgart sous divers titres : Les couleurs du souvenir[1], The path of glory, Les couleurs du silence … Michel Nuridsany, critique d'art, qui rend compte de l’exposition, le surnomme « l'Ange du Bizarre ». Certaines images sont alors acquises par la Bibliothèque nationale de France. D’autres, plus tard, rejoindront le Centre Georges-Pompidou[2] et la Maison européenne de la photographie (MEP).
En 1977, il prend ses premières photographies instantanées avec un Polaroid SX70. Dès l’année suivante, il commence à modifier ses Polaroids, en retardant le développement, réchauffant l’émulsion, gravant, décollant puis transférant l’image…
Parallèlement, il manipule aussi ses images noir et blanc, en intercalant des trames ou du plastique au tirage, puis, plus tard, en les découpant et les tressant … : ainsi naîtront les séries Photogrammes et Tressages.
En 1980, à la demande d’Alfredo Arias, il réalise ses premières affiches de théâtre et, en 1981, il rencontre Delphine Seyrig et Sami Frey pour qui il réalise l’affiche de La Bête dans la jungle, qui donnera naissance à une série de portraits Polaroids « retravaillés »[3]. Il réalise ensuite l'affiche de La Contrebasse[4] pour Jacques Villeret.
En 1982, pour l'exposition à la galerie Marion Valentine, Luc Choquer réalise un film sur l’ensemble de son travail. En 1984, il enseigne la photographie pour l’université Sarah Lawrence à Paris. En 1985, il participe à la plus grande exposition de photographie de nus jamais réalisée, Das Aktfoto, au Stadtmuseum, à Munich. Cette exposition circule ensuite à Francfort, Zurich puis Vienne et donne lieu à un prestigieux catalogue[5].
Depuis 1965, il voyage régulièrement dans les îles grecques qui sont la source des séries de Polaroids « retravaillés » Symi (1979-1989)[3] et Statues et bas-reliefs (1984-1993), d'une série de photographies en couleur Murs (1980-1984) et d’un film Wet dreams, court métrage sur les reflets dans l’eau (2005)[6].
En 1989, Andreas Mahl commence à travailler avec l'unique exemplaire en Europe de la grande chambre Polaroid 50 × 60 avec laquelle il réalise des natures mortes, des nus, une série sur les jumeaux[7], une autre série sur des poupées de collection (1990)
[gm 2], puis des portraits de stars à l’occasion du Festival de Cannes (1991).
En 1992, il est interviewé par Michel Nuridsany pour un film réalisé par Bruno Trompier à la demande de Paris Audiovisuel, dans la série « La vidéothèque des photographes »[6]. En 1993, Jean-Luc Monterosso organise une rétrospective de ses vingt années à Paris, à l’Espace photographique de la Ville de Paris, qui donne lieu à la parution d’une monographie[gm 3].
De 1993 à 1995, il est chargé des éclairages sur les films consacrés aux photographes par Paris Audiovisuel. De 1995 à 2012, il enseigne la composition et l'expression de l'image à l’École Iris, à Paris.
À partir de 2005, il se confronte aux nouvelles technologies et compose par ordinateur des images abstraites et picturales, comme pour les séries Vertigo (2007) et Blanc d’Espagne (2009)[3]. En 2007, il bénéficie d’une grande exposition rétrospective au musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq, à L'Isle-Adam (Val-d'Oise).
Depuis la fin des années 1970, chaque année, il crée sa propre carte de vœux sous forme d’autoportrait. Cette série, Avec mes meilleurs vœux, très originale, est exposée à la Maison européenne de la photographie en 2011-2012[8].
Depuis 2019, il bâtit de grandes mosaïques avec ses photographies, sur des thèmes variés.
Son travail a été montré dans de nombreux salons et expositions personnelles ou collectives en Allemagne, en Autriche, en Italie, en Grande-Bretagne, en Irlande, en Grèce, en Israël, aux USA et en Chine.
1978 : Galerie Bijan Aalam (Paris); Scottish National Portrait Gallery, Edinburgh ; Galleria Studio S (Rome),
1979 : Centre Polaroid (Paris), Incontri di fotografia (Venise)
1980 : Galerie Bijan Aalam (Paris), 91ème Salon des Indépendants, Grand Palais (Paris), "Transparences" Galerie Esders Rudzinoff (Paris), Centre d’Information et de Démonstration Polaroid (Paris), "Instantanés" MNAM Centre Georges Pompidou (Paris), Galerie Créatis (Paris)
1981 : PPS Galerie (Hamburg), "Une autre photographie" Maison des Arts André Malraux (Créteil), "Infographismes, Photographismes, Reprographismes" Maison de la Culture (Rennes), Studio 666 (Paris)
1982 : Galerie Charmy (Paris), 4ème Salon de la Création Artistique (Bourg-en-Bresse), Atelier Médicis (Paris), Galerie Créatis (Paris), Galerie für Fotografie (Stuttgart)
1983 : Centre International d’Art Contemporain (Paris), Galerie Créatis (Paris), Festival de l’érotisme (Paris)
1984 : Foto Forum (Frankfort), 4èmes Journées Internationales de la photographie et de l’audiovisuel (Montpellier), Galerie für Fotografie (Stuttgart), Festival de l’érotisme (Paris), Mairie du 16e arrondissement (Paris)
1985
"Das Aktfoto" Stadtmuseum (Munich) puis Francfort, Zurich, Vienne
ARPA (Bordeaux), Festival de l’érotisme (Paris), Galerie Esders Rudzinoff (Paris), Salon de Montrouge (Montrouge)
1986 : Galerie 666 (Metz), Galerie für Fotografie (Stuttgart)
1987 : Salon de la Photo (Paris)
1988 :
Museum für Kunst und Geschichte, Freiburg
Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris
Festival de l’érotisme, Paris
- : Behold the man : the male nude in photography, Stills Gallery, Edimbourg[19]
Itinéraire à travers la collection Paris Audiovisuel, Photographer’s Gallery, Londres
1989 : Galleria Studio S (Rome), The Gallery of Photography (Dublin), Galerie 666 (Paris)
↑Pierre Borhan, Hommes pour hommes : homoérotisme et homosexualité masculine dans l'histoire de la photographie depuis 1840, Paris, Les éditions des deux terres, , 288 p. (ISBN978-2-84893-046-6), p. 257.
↑(en) Alasdair Foster et wRoberta McGrath, Behold the man : the male nude in photography (catalogue d'exposition), Edimbourg, Stills gallery, , 64 p. (ISBN0-906458-03-X).
« Andreas Mahl, manipulateur de couleurs », Photo Reporter, nos 33-37, , p. 21.
Pierre Borhan, Hommes pour hommes : homoérotisme et homosexualité masculine dans l'histoire de la photographie depuis 1840, Paris, Édition des deux terres, , 288 p. (ISBN978-2-84893-046-6), p. 257.
Anne Cartier-Bresson, Le Vocabulaire technique de la photographie, Marval, 2007, 495 pages, p. 260.
Pierre Guenin, La Photo de nu masculin 1892-1992, préface de Roger Peyrefitte, éditions S.A.N., 1993, 106 pages (couverture, p. 34, 47 et 93).
(de) Michael Kohler, Gisela Barche, Das Aktfoto, ästhetik, Geschichte, Ideologie, Munich et Lucerne, Bucher, 1985, 458 pages (ISBN978-3-7658-0466-3), p. 229 et 419.
(en) Mary Kay Lombino, The Polaroids years – instant photography and experimentation, Prestel, 2013, 224 pages, p. 17, 153.
Jean-Luc Monterosso, Aspects d’une collection, Mairie du XVIe arrondissement, Mois de la photo, 1988.